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Gothique ou Roman ?

Publié le 28 septembre 2009 par Dominik89

Les médias parlent beaucoup depuis hier de l'arrestation en Suisse du cinéste franco-polonais : Roman Polanski. Il était sous le coup d'un mandat d'arrestation internationale émis par les Etats-Unis pour une affaire de viol sur une mineure de 13 ans : Samantha Geimer. Il l'aurait fait boire du Champagne et administré un sédatif avant d'abuser d'elle. Cela se passait en 1977, il y a 32 ans. Tags : Roman Polanski, cinéaste, réalisateur, viol, mineure 13 ans, Samantha Geimer, 1977, 32 ans, Nicolas sarkozy, Dominique de Villepin, Yvan Collona, G20, Suisse Extradition, mandat d'arrêt, Bernard Kouchner, pétition, coupable, innocent,juges, présomption d'innocence, prescription
Depuis, j'entends beaucoup de bêtises de part et d'autres sur cette affaire. Quand Kouchner nous dit que c'est un grand artiste reconnu, y compris aux USA, je suis d'accord, mais cela ne peut en aucun cas l'absoudre des éventuels crimes qu'il aurait commis. Quand j'entends certains dire qu'il doit payer pour les crimes qu'il a commis, je rappelle que le principe de présomption d'innocence s'applique aussi à Roman Polanski, d'autant plus qu'il n'a jamais reconnu le viol en question. Il est peut-être coupable, mais cela n'a rien d'une certitude. Seul Nicolas Sarkozy peut déclarer quelqu'un coupable avant le procès (Yvan Colonna ou Dominique de Villepin avant d'autres ?). Les autres citoyens sont tenus à plus de réserves.
Alors, au diable les pétitions demandant sa libération ou les Ayatollahs le condamnant au bûcher.
Moi, je note toutefois quelques éléments qui me laissent perplexe. Le crime potentiel a eu lieu il y a 32 ans. Il n'y a donc pas de prescription aux Etats-Unis ? Samantha Geimer a retiré sa plainte, mais le juge s'entête à poursuivre la plainte. Certes, c'est contre un dédommagement financier, mais cela ne présage ni de l'innocence, ni de la culpabilité de Polanski. Troisième élément qui me turlupine, le cinéaste avait une résidence en Suisse depuis deux ans et, soudainement, on l'arrête. Cela ressemble beaucoup à un coup politique de la Suisse pour s'attirer les bonnes grâces des USA juste après un G20 consacré aux paradis fiscaux.
Là encore, cela n'innocente pas Polanski pour autant, mais cela donne un goût amer au procédé. Enfin, j'aimerai poser la question de l'utilité de la justice dans un tel cas. On n'enferme pas les gens en prison par plaisir pervers, mais pour tenter de leur faire comprendre qu'ils ont commis une faute. Et si possible, faire en sorte qu'ils ne recommencent plus. On les enferme également pour montrer aux victimes que les coupables ont payé. Dans le cas de Polanski, on sait que 32 ans plus tard, il n'a violé aucune (autre ?) mineure. S'il est coupable, cet exil des USA et cette épée de Damoclès sur sa tête était déjà une sanction car ça l'empêchait de travailler. La victime ne réclame plus rien. Il ne reste que le juge.
Si Polanski doit être jugé, qu'il le soit, mais je m'interroge sur un juge qui tient tant à le juger aussi longtemps après les faits alors que la victime a retiré sa plainte.
Dominik


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