Dimanche, j'ai regardé, sur M6, le début de Zone Interdite sur les nouveaux visages de la prostitution.
Ce sujet m'intéresse, non que je me prostitue (lol), ni que je fréquente ces personnes. Ce sujet m'intéresse, car un de mes amis y a recours occasionnellement, pour arrondir ses fins de mois, et même, souvent, pour, tout simplement, avoir une fin de mois.
Je tairais son nom, mais mes fidèles lecteurs sauront de qui il s'agit.
D'entrée, j'ai entendu ce que je lui répète depuis des mois: le problème de la prostitution, c'est qu'on ne peut pas en sortir! C'est de l'argent trop facile, pas toujours agréable, mais trop facile.
Ça commence par une rencontre, avec quelqu'un qui vous plait, avec qui vous avez envie de faire l'amour. Vous avez besoin d'argent, ou il vous en propose. Pourquoi refuser? C'est joindre l'utile à l'agréable.
Le doigt est entré dans l'engrenage.
L'épreuve n'a pas été trop difficile, voire même agréable, alors, on recommence. Celui là n'est pas aussi beau que l'autre, on n'a pas forcément envie de faire l'amour avec. Mais il paye. Ce ne sera qu'un mauvais moment à passer.
La main vient d'être broyée par l'engrenage.
On se donne bonne conscience en se disant que c'est la faute à la Société, qu'on est obligé parce que le gouvernement ne donne pas assez. Et puis il y a la crise. Faux prétextes tout ça! Nul n'est obligé de se prostituer. C'est un choix. Le choix de la facilité! (je ne parle pas des pauvres filles enrôlées dans des réseaux, mais de la prostitution occasionnelle et indépendante des jeunes)
Comme on a toujours besoin d'argent, on réitère, et on accepte, même si il est laid, sale et puant.
le bras est avalé par l'engrenage.
Ce fut plutôt désagréable comme relation, mais, quand ce fut fini, une bonne douche, et c'est comme s'il ne s'était rien passé. Il puait, mais son argent, lui, n'a pas d'odeur.
Alors, on continue, parce qu'on a toujours besoin d'argent, ou d'une promotion, parce que c'est un moyen facile d'en avoir. On continue, jusqu'à ce que le corps soit complètement broyé par l'engrenage, jusqu'à ce qu'il ai atteint la date limite de consommation.
Arrêter la prostitution est aussi difficile que d'arrêter de boire ou de fumer.
La prostitution est une impasse. Au début, elle est bordée de beaux immeubles, dans lesquels on est invité. Mais de moins en moins avec le temps. Alors on avance dans cette impasse. Les immeubles sont de moins en moins beaux, jusqu'à devenir des taudis. Au fond, il y a un mur, avec rien derrière. Il ne reste plus qu'à se coucher par terre, et attendre la mort.
Il y a aussi le risque que ça se sache. Là, vous avez PUTE écrit en gros sur le front. Personne ne veut vivre, ni travailler, avec une pute. C'est la relégation.
Mais allez faire comprendre ça à un(e) jeune qui gagne plus en une nuit que son père en un mois.