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A Corbeil, Dassault fait du chantage aux subventions

Publié le 29 septembre 2009 par Ceintureventreplat

En tête au premier tour de la municipale partielle à Corbeil-Essonne, Jean-Pierre Bechter et son soutien Serge Dassault brandissent la menace d’une perte des subventions de la mairie en cas de défaite dimanche prochain. “Un chantage indécent et irresponsable” pour Michel Nouaille, le concurrent communiste.

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“La situation est meilleure pour moi que ce qui était espéré” s’enthousiasme Jean-Pierre Bechter. Soutenu très explicitement par Serge Dassault, le candidat UMP est arrivé en tête du premier tour des élections partielles à Corbeil-Essonnes. Pourtant avec 30,75% des suffrages, Jean-Pierre Bechter fait 10 points de moins que Serge Dassault un an auparavant, juste avant son invalidation.

“Notre réserve de voix est plus importante pour le second tour et surtout nous sommes face aux communistes”, explique celui que beaucoup nomment le “mini-Dassault”.

“Ces combats m’ont toujours inspiré. Je n’arrive pas à comprendre qu’au XXIe siècle, il y ait encore des gens qui votent communiste”  s’emporte Jean-Pierre Bechter, qui refuse de voir Corbeil-Essonnes se transformer en “Corée du nord”.

Cette rhétorique rappellerait presque les envolées entre Bruno Piriou (PC) et Serge Dassault, anciens concurrents pour la mairie mais tous deux inéligibles aujourd’hui.

Le successeur de Bruno Piriou justement, Michel Nouaille, arrivé en tête des listes de gauche dimanche (24,33% des voix) ne préfère pourtant pas donner dans la surenchère. “C’est une habitude pour eux de manier l’épouvantail communiste…”

“Les subventions viennent du fait que M.Dassault est M.Dassault”

Non, ce qui fait vraiment bondir Michel Nouaille, c’est la menace financière brandie par Serge Dassault, au soir des résultats de ce premier tour. Pour l’ancien maire, élu depuis 1995, la défaite de sa liste “serait dramatique pour Corbeil”. “Il n’y aura plus de subventions pour la ville qui devra augmenter ses impôts de 100% et tout le monde s’en ira”, s’est -il inquiété au micro de France info.

Un argumentaire que reprend aussi Jean-Pierre Bechter. “Les subventions exceptionnelles de la ville viennent des relations de Serge Dassault et de son carnet d’adresse. Elles viennent du fait que M.Dassault est M.Dassault”, explique cet homme de confiance, qui préside la Fondation Dassault.

Selon lui, “son” repreneur pour l’entreprise locale en difficulté Altis, (3000 emplois directs et 18 millions d’euros de taxe professionnelle) “ne viendra que si je suis élu”. “Les communistes seront incapables de garantir tout cela”, conclut un Jean-Pierre Bechter tout en confiance.

Une “prise d’otage” des Corbeil-Essonnois

Michel Nouaille balaie l’argument financier. “Il y a beaucoup de villes qui ont des subventions sans le carnet d’adresse de M.Dassault. C’est indécent, irresponsable et grave: j’espère bien que les politiques de subvention ne se font pas selon la couleur politique de la ville et selon le carnet d’adresse privé d’un homme.”

Quant à la piste du repreneur d’Altis, “cela fait des semaines que Dassault en parle mais on ne sait toujours pas qui c’est”, avance le candidat communiste.

Pour ce dernier, cette stratégie n’est pas nouvelle. “Ils prennent les Corbeil-Essonnois en otages. Ils cherchent à faire peur.” “Distribuer de l’argent est la seule arme qu’il reste à Serge Dassault”, tonne Bruno Piriou, qui avait porté plainte contre l’avionneur, coupable de “dons d’argent”.

Même parmi les probables soutiens de la liste Dassault, la pilule a du mal à passer. “Le chantage continu. On n’achète pas une ville quand même!”, regrette Jean-Michel Fritz. Cet ancien premier adjoint de Serge Dassault a obtenu 9,64% des suffrages au premier tour avec sa liste autonome.

L’enjeu des alliance au second tour

L’entre-deux tours promet déjà d’être “tendu”, selon les mots d’un candidat. Chaque camp est en train de se rassembler en vue d’un second tour qui s’annonce très serré.

A gauche, le Parti communiste mène les tractations pour réunir les 51% nécessaire, ce qui, arithmétiquement, parait possible. Les deux grands perdants de ce dimanche, le socialiste Carlos Da Silva (18,98%) et le Vert Jacques Picard (7,76%) sont actuellement en pourparler avec Michel Nouaille. Mais, les discussions seraient “difficiles”, à en croire certains.

Dans le camp opposé, la situation n’est pas plus simple. Jean-Pierre Bechter prépare la fusion avec la liste de Jean-Michel Fritz et compte sur le report des 4,63% d’une autre première adjointe, Nathalie-Boulay Laurent.

source:  lexpress.fr


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