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Chronique d’un massacre annoncé

Publié le 30 septembre 2009 par Juval @valerieCG

Entre 1904 et 1958, la Guinée fut une colonie française. Entre 1958 et 1984, le président Sékou Touré instaura un régime socialiste fort avec une répression forte de l’opposition. Des dizaines d’opposants furent déportés au camp Boiro Mamadou. On estime que 50 000 personne y moururent.
En 2008 une manifestation des victimes et familles de victimes a été réprimée :

Après la mort de Sékou Touré, le colonel Lansana Conté ne tarde pas à prendre la tête du pays. Il resserre les relations avec la France, démantèle le système socialiste et libère les prisonniers politiques.
Le régime de Conté est fortement contesté et subit de nombreux oppositions.

Conté meurt en 2008 et le 23 décembre, une junte se présentant sous le nom de Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD) prend le pouvoir par un coup d’État, et le lendemain, Moussa Dadis Camara s’autoproclame président de la République.
En février 2009, la société civile et les syndicats exigent que la transition dirigée par le CNDD ne dépasse pas douze mois. Le 6 février 2009, dans un communiqué officiel signé par le Capitaine Moussa Dadis Camara, la junte accepte d’organiser les élections présidentielles pour le dernier trimestre 2009. Camara déclara alors que ni lui, ni aucun membre de la junte ne se présenterait à ces élections. Depuis les relations se sont tendues et Camara n’a plus affirmé clairement qu’il ne se présenterait pas.

Le 28 septembre 2009, avaient lieu les fêtes de la célébration de l’indépendance. Le gouvernement de Camara prévint l’opposition qu’il leur serait interdit de manifester. Cette dernière passa outre et décida de se réunir au stade de Conakry.

A 10 h du matin, l’armée fit irruption et commença à tirer sur la foule. Tous les leaders de l’opposition blessés sont actuellement sous surveillance militaire ; leur domicile a été fouillé et saccagé .

L’armée témoigne qu’il y aurait eu 87 morts. Les observateurs et les ONG comme la Croix-Rouge témoignent que des camions militaires sont venus ramasser des cadavres et les ont mené vers des destinations inconnues afin de minimiser le nombre de morts.

Le gouvernement vient d’instaurer un couvre-feu absolku pour aujourd’hui et  demain en menaçant de mort ceux qui enfreindraient cet ordre.

L’on rapporte que de nombreuses femmes ont été violées en public et d’autres auraient disparu, emmenées par le militaires dans des lieu inconnus.

De nombreux opposants appellent à prendre les armes contre la junte ; d’autres demandent à la communauté internationale de ragir pensant qu’un génocide se prepare.

Moussa Dadis Camara a déclaré que les évènements ont échappé à son contrôle, qu’il ne contrôle pas les militaires et que l’opposition reste la principale responsable du massacre.

La France a une position plus qu’ambigüe face au leader guinéen. Balkany avait entre autres déclaré qu’il ne voyait aucun problème à ce que Camara se présente aux élections. Guéant a reçu le ministre de la Justice guinéen le 21 septembre. Coïncidence ? Bolloré qui guigne la concession du terminal portuaire de Conakry dont il a été écarté en 2008, avait rédigé à l’attention de ce ministre un rapport plaidant sa cause.
La Guinée abrite plus du tiers des réserves mondiales de bauxite. Son sous-sol contient également d’importantes réserves d’or, de diamant, de fer, de nickel, et des réserves d’uranium ont été découvertes en 2007.

Ici un article sur les relations entre la Guinée et la France.

La Françafrique a encore de beaux jours devant elle.

L’UE, les Etats-Unis ont condamné sans réserve les violences commises le 28.


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