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Manifestation des agriculteurs, mais d'autres se frottent les mains...

Publié le 01 octobre 2009 par Philippejandrok

À l’aube, ce matin, des divisions de CRS encadraient le quartier et attendaient de pied ferme les agitateurs, ceux qui nourrissent la France et qui sont affamés par l’État et l’Europe, les agriculteurs, "les bouseux", les paysans.

Je suis toujours étonné de constater à quel point on s’acharne à traiter une conséquence et jamais le fond du problème, à quel point on s’acharne contre un homme politique qui a été nommé pour gérer une situation qu’on lui a imposé, alors qu’il n’est là que pour quelques mois. Le ministre de l’agriculture est une sorte d’épouvantail à moineau destiné à prendre des coups et à voir traîner son nom dans la boue des champs suintant les pesticides et la mort assurée pour quiconque foulerait de ses pas ce territoire assassiné.

Les décisions ne sont pas prises par nos Ministres ou notre Président, comme on voudrait nous le faire croire, elles sont prises en haut lieu, au Conseil de l’Europe, un conseil qui se charge d’édicter et de voter des lois pour l’intérêt de tous, dans l’intérêt de tous, mais essentiellement dans l’intérêt des mêmes producteurs et des mêmes industriels au détriment des exploitants agricoles, et c’est là que le bas blesse.

Un exemple somme toute assez banal, question : dans une exploitation agricole qui gagne le plus ?

1- Le banquier

2- Le céréalier

3- Le vendeur de pesticide (souvent le céréalier)

4- L’acheteur

5- L’intermédiaire

6- La centrale d’achat

7- Le supermarché

8- L’exploitant agricole (en dernier, la portion congrue)

J’ai du en oublier pas mal au passage, mais voilà en gros le cheminement financier d’un exploitant agricole aujourd’hui, lui qui gagne le moins, travaille le plus, lui, comme qui dirait, le « con de service » qui en a marre de produire à perte, de produire en dessous du seuil de remboursement des dettes et de ne pas être capable de vivre et de faire vivre sa famille décemment.   Lorsque le fruit du travail ne suffit plus à nourrir un foyer, la fin est proche, la moutarde monte au nez et à la barbe de ces travailleurs de la désespérance qui décident, en désespoir de cause, d’abandonner, veaux, vaches, cochons et terroir pour exprimer leur colère, leur désespoir dans la rue, pour prendre à témoin une population elle-même prise en otage par tous les intermédiaires qui s’en mettent plein les poches d’une façon outrageante, lésant systématiquement, et le producteur agricole, et le consommateur.   Pour se décider ainsi à descendre dans la rue, à jeter une production agricole de lait, de beurre, de fruits et de légumes, c’est qu’ils doivent être excédés par les mesures et les restrictions qu’on leur impose.   Or, le meunier ne peut pas être aux champs, au four et au moulin, il ne peut pas d’avantage avoir le beurre, l’argent du beurre et la belle crémière en sus. Non, tout ce que demandent les agriculteurs, c’est simplement de pouvoir vivre de leur production et non pas être poignardés dans le dos par les « costards cravates » qui n’ont jamais mis les pieds dans une exploitation agricole, qui ne se sont jamais levés à 4h du matin pour traire les vaches, nourrir les poules, les cochons, ces « costards cravates » qui n’entendent rien à la rigueur d’une exploitation, ni aux dépenses quotidiennes et qui vont dans le sens de ceux qui les flattent par des avantages en nature et financiers secrets, dont les exploitants font les frais.   Nous savons tous comment fonctionne le système et pourquoi tous ces ambitieux veulent faire de la politique, pour s’enrichir ; allez, citez moi des politiques médiatisés altruistes ? J’attends… Personne ? Je m’en doutais.   Les grands producteurs de farines de cadavres, les labos, les Monsanto et les autres savent comment huiler les rouages du système pour vendre leur production coûte que coûte, qu’importe la méthode et la régularité, le monde des affaires est sans pitié et le pauvre agriculteur se retrouve pris à la gorge, parce que le cours du lait doit baisser absolument pour en ruiner certains et en enrichir d’autres.   Tout cela se passe à la Bourse, pas dans les champs, tous ces actionnaires qui spéculent sur le prix, du riz, du sucre, du lait, du blé… Du blé, et oui, c’est bien une affaire de blé.   Nous vivons dans un système odieux ou le fruit du travail rapporte moins que la spéculation boursière. Il est là le fond du problème, pas en politique, pas au Ministère, mais à la Bourse, c’est elle qui fait la pluie et le beau temps sur le malheur des gens…   Nous vivons une époque formidable…

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