Emmanuel Martin, le 1er octobre 2009 - « Le monde va à sa perte si on continue à émettre du carbone qui crée un trou dans la couche d'ozone et qui brise les équilibres de la planète ». C’est ainsi que Nicolas Sarkozy a expliqué le lien réchauffement climatique – émissions de CO2 le 23 septembre à New York à des journalistes de France 2, et justifié son combat en faveur de la taxe carbone. Un tel niveau d’ignorance et de confusion (du trou de la couche d’ozone avec l’effet de serre, mais aussi du carbone avec le CO2) de la part d’un décideur politique qui veut imposer au monde une nouvelle fiscalité sur la base de ces assertions laisse évidemment pantois. M. Sarkozy n’a visiblement pas la capacité de s’intéresser sérieusement au débat scientifique sur le réchauffement climatique. Oui : au débat scientifique.
En effet, le partenariat entre GIEC, écologistes, médias et hommes politiques (à l’exception notable du président tchèque Vaclav Klaus qui a même écrit un ouvrage sur la question) voudrait laisser croire qu’il n’y a plus de débat scientifique autour de la question du réchauffement climatique et de son origine anthropique via le CO2. Pourtant, il n’en est rien. Il y a un débat, une controverse, des sceptiques du réchauffement, des contestations d’un réchauffement tout récent, des contestations des estimations et des incertitudes, et des contestations de l’origine anthropique des variations du climat. Sur la base des affirmations du GIEC, une politique anti-CO2 va être mise en place, de nouveaux impôts vont donc être levés, une nouvelle forme de protectionnisme imposée, mettant en péril le développement des pays pauvres, et le contrôle de la société va être accru et les libertés réduites. Tout cela au nom d’une hypothèse que le débat scientifique n’a pas encore validée mais que les hommes politiques aussi bien informés que M. Sarkozy ont choisi de consacrer comme « la vérité scientifique ».
Le débat autour du réchauffement climatique serait-il interdit ? Il est en effet devenu politiquement incorrect de mettre en doute la nouvelle vérité estampillée par le politique et le GIEC. Au printemps dernier aux USA par exemple, l’EPA (Agence de Protection de l’Environnement) a mis au panier un rapport d’un de ses membres, Alan Carlin, qui remettait fondamentalement en cause la thèse du réchauffement d’origine anthropique. Raison invoquée par ses supérieurs ? « L’administrateur et l’administration ont décidé d’avancer… et vos commentaires ne facilitent pas la défense de cette décision, sur le plan juridique et de la politique publique ». Le travail du chercheur, critique des travaux du GIEC, ne va évidemment pas dans le sens d’une réglementation anti-CO2 déjà décidée par les autorités politiques. On a donc interdit à M. Carlin de travailler à nouveau sur le sujet et même d’assister à des séminaires sur ce thème. Silence donc.
Quelles sont les thèses des sceptiques du réchauffement climatique d'origine anthropique ? D’abord, s’il y a bien une augmentation de CO2 dans l’atmosphère, les températures globales ne sont pas à un pic historique et redescendent depuis 1998. En fait, la célèbre courbe de Mann en forme de crosse de hockey (utilisée avec théâtralité par Al Gore dans son film) est fondée sur des relevés contestables : on estimait les températures passées par le biais de la mesure des anneaux de croissance des arbres, ce qui a eu pour effet de lisser les températures passées et faire apparaître artificiellement un changement brutal récent. Les nouvelles mesures, basées sur la densité des arbres, rétablissent la réalité des cycles climatiques de réchauffement et refroidissement.
Durant l’optimum médiéval autour de l'an 1000 les températures en Europe étaient plus chaudes qu’aujourd’hui. Le recul des glaciers des Alpes a fait apparaître des vestiges de vie humaine médiévale. 1930 était une année aussi chaude que 1998 aux USA, 1940 l’année la plus froide en Europe. En 1970, la menace climatique favorite des médias était … le refroidissement global. Et il se pourrait bien qu’il redevienne très rapidement à la mode : l’englacement de la mer arctique repart à la hausse depuis deux ans. La couverture de glace en Antarctique loin de fondre… s’étend.
Autre gros problème pour la thèse du GIEC : le sens de la causalité augmentation d’émissions de CO2 -> réchauffement climatique. En fait, les mesures semblent indiquer une relation inverse puisque les variations de températures précèdent les variations de CO2. L’explication alternative de ces variations ? Une forte activité solaire réduit le bombardement cosmique de la Terre qui favorise la formation des nuages, qui refroidissent le climat. Une forte activité solaire entraine donc de manière indirecte un réchauffement terrestre. Ce dernier entraîne la fonde des glaces qui libèrent du gaz carbonique. Autant dire que ce changement de causalité a de quoi faire s’effondrer la thèse du réchauffement d’origine anthropique.
Il n’est pas question ici cependant de trancher un débat scientifique à la place des scientifiques et commettre la même erreur que les hommes politiques actuellement, mais justement de laisser se dérouler le processus critique de la science. On ne peut décider de politiques aussi coûteuses en termes monétaires, en particulier pour les pays pauvres, et en termes de liberté, en étouffant le débat sur lequel ces politiques devraient se fonder.
Enfin, on parle souvent des recherches sceptiques qui seraient financées par les pétroliers : on oublie que nombreux sont ceux qui ont un intérêt à l’alarmisme du fait des fonds considérables en jeu pour la recherche subventionnée, la réglementation publique qui génère des postes bureaucratiques et les nouveaux « marchés » artificiels de cette lutte contre le réchauffement. Et il n’est pas certain non plus que ces fiscalités vertes ne masquent en réalité un nouvel argument implicite pour ne pas responsabiliser les décideurs politiques en matière de fiscalité et de dépenses publiques…
Emmanuel Martin est économiste, analyste sur www.UnMondelibre.org.