Louis Pierre Wenès est dans le rouge et peut quitter Orange

Louis Pierre Wenès est le bras armé que l'on va couper à Didier Lombard, PDG de Orange. Didier Lombard n'est pas Bon (Michel) pour manager une entreprise d'origine publique avec les exigences de la compétition internationale.

L'excellente Dominique Nora a écrit dans le NouvelObs un portrait plutôt crédible des deux hommes qui dirigent le groupe Orange qui vient de passer au rouge. Dominique, que j'ai rencontrée à New York quand elle y était correspondante du magazine et déjà rigoureuse, rapporte une citation hallucinante de Wenès lors de son interview : " On a fait parler les morts !"

Primo, certains suicides étaient accompagnés d'un courrier explicite et, secundo, le nombre de vies sacrifiées depuis le début de l'année exige des débats dans les réseaux sociaux. Cette observation m'évoque deux commentaires:

• On accepte de mourir pour la liberté, par amour ou parce que notre corps s'éteint (la dernière est préférable)
• La mondialisation de l'économie apporte des avantages et des inconvénients. Les acteurs de l'économie les plus brillants doivent innover pour soulager le plus grand nombre des inconvénients.

Ces employés d'Orange ont forcément choisit de mourir pour la leur liberté comme nos anciens combattants à qui nous rendons hommage tous les soirs sous l'arc de Triomphe. Rien n'est plus chère qu'une vie, ne l'oublions pas, et nos députés ne manquent pas de nous le rappeler en votant des lois liberticides pour allonger la durée de vie des français (tabac, alcool, vaccin, dépistage des cancers, vitesse au volant...). Quand bien même une minorité des cent mille employés d'Orange aurait la nostalgie du " 22 à Asnières ", il ne tient qu'aux leaders d'obtenir l'ambition de ces employés de passer à la vitesse 3G de nos téléphones portables. La crise actuelle aura la vertu d'éliminer: Madoff en prison, les Hespérides pour Bouton (le jardin avec les pommes d'or d'Hercule), les dirigeants autistes, mono-disciplinaires de la finance qui n'auraient même plus leur place dans la dictature chinoise actuelle.

Les nouveaux leaders innovent en respectant la liberté de vivre de leurs employés dans un univers épanouissant et en pleine compétition mondiale. " Qu'elle le veuille ou non, l'entreprise est devenue un lieu majeur de construction de l'identité individuelle, de la construction des compétences, du tissage du lien social " nous dit la présidente de Manpower. Pour ceux qui sont encore sur leur chaise de président et qui n'ont pas encore choisi la solution à cette apparente contradiction, je les invite aussi à visiter l'ambiance des bureaux de Google, d "Apple ou SAP*, leaders mondiaux dans leurs secteurs. Je rencontre toutes les semaines des patrons d'entreprise pour les inviter à lâcher leur langue de bois et à écouter leurs clients et leurs employés qui s'expriment par millions dans les réseaux sociaux. La majorité de ces " leaders " me disent avoir peur de devoir répondre à toutes les questions des étudiants, des experts, des actionnaires, des associations, des curieux et préfèrent ignorer les contre-vérités qui sont publiés à leur égard que de les dénoncer comme Michel Edouard Leclerc qui essaye de pratiquer cet exercice sur son blog. Je les rassure et je cherche chaque jour de nouveaux exemples pour les convaincre.

J'espère que nous allons assister bientôt à la fin de ce feuilleton macabre. Les mesures prises par Orange composées d'audits et de gel du changement ne sont malheureusement pas en mesure d'apaiser les plus incarcérés. Seul, un nouveau manager pourrait représenter la clé qui ouvrira les geôles de quelques uns.

*SAP a créé une communauté sociale du partage des savoirs évaluée à 1,5 million d'individus dans le monde