Nathalie Collard, éditorialiste du quotidien La Presse, a publié aujourd’hui un texte qui a fait rappeler au Chien de garde une réflexion qu’il avait déjà produite dans le cadre d’un essai politique. Cette professionnelle de la presse écrite déclare au sujet des Montréalais « qu’ils sont à la recherche de candidats politiques inspirants. Dans cette volonté de voir émerger un leader plus grand que nature qui saurait extirper Montréal de son marasme, [les citoyens de la ville expriment leur désir d’avoir un politicien] moderne, visionnaire, démocrate, capable de travailler en équipe et de projeter la métropole québécoise loin dans le XXIe siècle » (La Presse, en ligne le 1er octobre 2009, http://www.cyberpresse.ca/opinions/editorialistes/nathalie-collard/200910/01/01-907329-lombre-de-jean-drapeau.php). Ils ne sont pas les seuls à vouloir un représentant élu de cette trempe puisque tous les citoyens de chaque ville, de la province et du pays ont également ce souhait. Si légitime soit-il pour notre destinée, il semble cependant inaccessible jusqu’à maintenant de ce côté-ci de l’Amérique du Nord.
Contrairement à notre situation désespérante, nos voisins du Sud ont fait un choix l’an dernier qui leur a permis d’entrevoir la lumière au bout du tunnel en élisant le successeur à George W. Bush. Comme la plupart des Québécois, l’auteur de ce commentaire ne fait pas exception à la règle en ayant eu le regard tourné vers eux lorsqu’ils ont tourné une page de leur histoire et surtout entamé un nouveau chapitre avec l’élection à la présidence du pays du premier noir. Ce qui est exceptionnel dans cet événement, c’est que ce soit arrivé dans le pays de l’esclavage et de la ségrégation raciale. Il est important de se rappeler qu’il y a moins de 80 ans, on pendait encore des noirs dans le Sud américain pour la seule raison de leur couleur de peau.
Pourquoi l’auteur de ce commentaire parle de cet homme en particulier? La raison en est fort simple et c’est par jalousie et par envie qu’il le fait. Nos gouvernements et nos partis politiques d’aujourd’hui, au Québec comme au Canada et qu’ils soient municipaux, provinciaux ou fédéraux, sont dirigés par des hommes de bien qui ne veulent que le succès de la population qu’ils servent sauf qu’ils ne sont en rien des équipes de visionnaires, des gens porteurs d’un rêve, d’un projet de société rassembleur pour toute la nation québécoise ou canadienne. Ils seraient plutôt des gestionnaires de tous les jours, c’est-à-dire qu’ils se préoccupent plus de la gestion courante des opérations de l’État, du court terme et sans oublier de leurs fesses à eux pour ne pas perdre leur « job ». Par ailleurs, ce qui est fataliste dans cette réalité, c’est que ces absences d’esprit de vision et de projet rassembleur agrémenté d’un charisme déroutant et peu inspirant pour la nation sont probablement les plus grands obstacles au développement proactif présent et futur de notre société.
Barak Obama s’est présenté comme le candidat du changement et celui qui saura unir les États-Unis après tant d’années de division avec les administrations Clinton et Bush. Pour plusieurs, il se positionne déjà au côté des grands hommes de ce pays qui ont su influencer et guider la nation américaine et surtout, il a réussi là où pratiquement tous les autres ont échoué. Il a réussi à attirer dans ce débat essentiel, qui a mené le peuple américain vers les élections de 2008, des citoyens jeunes et moins jeunes, riches et pauvres et des minorités qui avaient fui la politique et ses débats. Ces revenants, qui se sont retrouvés dans le discours positif et visionnaire du président Obama, retrouvent en lui le goût du changement qui les anime depuis tant d’années et enfin ils retrouvent avec lui l’espoir d’un meilleur avenir pour leur nation. Ses détracteurs pourront toujours arguer avec raison son inexpérience, son côté réformateur ou son idéalisme, mais ils ne pourront jamais lui reprocher le vent de fraîcheur qu’il traîne dans son sillage et de ne pas insuffler au peuple américain le désir de participer et de se faire entendre dans un débat qui, depuis des années, les avait écartés des discussions et tractations réelles.
L’auteur en arrive à la conclusion qu’un Obama québécois ou canadien serait probablement la meilleure chose qui pourrait nous arriver présentement et dans un proche avenir. À noter qu’il ne l’encense pas automatiquement et que, s’il pouvait, il lui conseillerait de faire bien attention de ne pas décevoir tous ceux qui ont mis leurs espoirs en lui et d’essayer le plus possible de réaliser ce qu’il a promis pour faire en sorte que cette renaissance de la participation citoyenne ne soit pas vaine. Toutefois, rendons à César ce qui lui revient de droit et un individu qui arriverait au même résultat ici que ce Barack Obama… Donc, être capable de porter en lui le rêve de changement et d’espoir qui nous anime tous ici aussi, être capable d’inspirer notre nation et ses membres par sa vision et son projet de société et qui saura consolider l’unité de notre collectivité tant ébranlée par le cercle vicieux qui s’est installé entre les politiciens et la population… Cet individu-là serait grandement le bienvenu dans notre politique bien ennuyeuse… Telle est la réflexion du Chien de garde du Québec à propos du manque de dynamisme et de leadership charismatique de la politique municipale, québécoise et canadienne.