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Alors je ne regarde que leur coeur qui explose au bout de mon bras

Par Bullesdevie
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(Cimetière militaire français 14/18- Citadelle de Dinant)

Là où je suis je n'ai plus vraiment le choix
Car sous les balles qui sifflent
Il y en a peut-être une pour moi
Alors je fais comme les autres
Je fais ce qu'il ne faut pas
J'en blesse plein par erreur
J'en achève même parfois
Leurs yeux sont pleins de peur
Leur yeux sont plein d'effrois
Alors je ne regarde que leur coeur
Qui explose au bout de mon bras

Ils voudraient avoir encore une heure
Ils voudraient croire encore une fois
Qu'ils rêvent que c'est l'horreur
Et que demain tout le monde se réveillera
Mais ici il n'y a plus d'heure
Ici le temps ne compte pas
Car chaque minute se bloque sous la peur
Comment te dire tu ne t'imagines pas
Ce qu'on pratique comme horreurs
Pour gagner une forêt, un lac, un bois

Miossec - La Guerre

En reportage photo aujourd'hui (pour le boulot), je suis passée par hasard devant ce cimetiére militaire,
je m'y suis arretée,
le calme était irréel,
pas un bruit, pas un chat, pas une feuille, juste le bruit de mes pas sur la pelouse, écrasant parfois une feuille sèche.

J'y suis restée comme hypnotisée par des réflexions sur
ces gens,
leur vie,
leur mort,
leur souvenir,
les générations,
le cycle,
le bonheur,
la guerre,
la bêtise humaine
le sang,
la poudre,
la tristesse,
la violence,
l'absurdité,
l'oubli,
la peur,
leurs prénoms,
est-ce que les croix sont faites pour nous éviter de regarder le sol?
Qui va encore dans les cimetiére militaire de 14/18?
Qui se souvient de ces gens?

Il aura fallu le cri d'une corneille au loin pour me donner l'impulsion à partir de ce lieu construit dans la violence destructrice et pourtant si calme aujourd'hui!


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