Le premier clip en tilt shift
La pub n'a pas encore su prendre ça, le tilt shit, l'effet maquette, elle qui se repaît souvent des créatifs quand ils sont devenus presque mainstream, juste en dessous de la surface de visibilité.
Parce que le pub ne crée rien, ou presque : c'est un veilleur de grain qui picore ses idées sur la toile. C'est une suiveuse, maintenant. Le tilt shift lui a donc échappé sans doute pour la raison
que c'est une arme à recul terrible. Le tilt shift consiste à prendre de la distance, c'est de l'humour photographique, un véritable art de la dérision. Et la dérision, la pub connaît pas, c'est
pas son territoire. Elle est faite pour glorifier : c'est messianique, la pub. Et elle se sert d'un noir désir d'imitation. Elle serait capable de voler la Joconde, graffiter du Basquiat, détourner
celui qui lui- même a détourné : Warhol. Mais le tilt shift, pas de prise, à moins d'être ridicule. Le tilt shift avant la lettre, c'était Tati dans Playtime. D'où le clip qui est comme une fausse
pub qui consisterait à vendre une chanson comme une savonnette (comme Télérama ou les Inrocks savent faire si bien sous l'Alibi culturel). le clip, c'est un labo entre la création imbitable
(pardon, élitiste) et les grandes chaînes. Le chainon manquait.
Messieurs les publicitaires, cassez-vous les dents sur cet outil, perdez le Nord.