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Antidopage: Le Conseil de l'Europe déplore le retrait de la candidature de J-F Lamour

Publié le 17 octobre 2007 par Danielriot - Www.relatio-Europe.com

Strasbourg " J'ai été surprise et déçue d'apprendre ce matin le retrait de la candidature de Jean-François Lamour à la présidence de l'Agence mondiale antidopage. Comme sa candidature était soutenue par les gouvernements des 47 Etats membres du Conseil de l'Europe, M. Lamour était donc le candidat officiel de toute l'Europe", a déclaré Maud de Boer-Buquicchio, Secrétaire Générale adjointe du Conseil de l'Europe. "Le monde du sport n'est malheureusement pas en très bonne forme, et nous avons besoin d'une AMA forte avec des dirigeants compétents qui prennent des mesures fermes à l'encontre de tous les tricheurs. J'appelle les représentants des gouvernements qui participeront à l'élection du prochain président de l'AMA à prendre leurs responsabilités, dans l'intérêt des millions de sportifs hommes et femmes honnêtes - et de leurs supporters - dans le monde entier ".

LES FAITS: Jean-François Lamour, ancien ministre français de la Jeunesse et des Sports, a démissionné mardi de ses fonctions de vice-président de l'Agence mondiale antidopage (Ama) et confirmé qu'il renonçait à briguer la présidence de l'institution.Le double champion olympique d'escrime dénonce une vision de la lutte antidopage qui n'est pas la sienne et craint pour l'avenir de l'Ama.

8cb757fcf2bb67669b6b0d1e12aeefb0.jpg"Je suis plus que jamais combatif pour porter le flambeau de la lutte antidopage et qui dit combatif, dit efficace. Ce qui me gêne c'est qu'aujourd'hui, il y a deux visions de la lutte antidopage", a dit le député lors d'une conférence de presse à l'Assemblée nationale."Une minimaliste qui voit l'Ama comme un simple prestataire de service et qui dit moins il y a de cas de dopage avérés, mieux on se porte. Et il y a celle qui préserve l'éthique et la santé des sportifs. L'Ama doit être le gendarme international contre le dopage."Je n'ai jamais refusé un combat mais je n'accepte pas que l'on m'impose le choix des armes."

Jean-François Lamour - qui fut longtemps le seul candidat à la présidence de l'Ama - laisse désormais la place libre à l'Australien John Fahey, ancien ministre des Finances de son pays et candidat de dernière minute au poste convoité par le Français. "Cette candidature apparaît bien tardivement et dans le même temps, il y a l'installation d'une procédure de primaire qui n'existe pas dans les statuts de l'Ama", s'est insurgé Lamour qui dénonce une dérive de l'agence.

"Je ne souhaite pas être le président de cette agence-là, qui a des statuts à géométrie variable, d'une institution qui n'a pas la force et le dynamisme de lutter contre le dopage. Mais je reste combatif et je suis disposé, avec les instances européennes, à créer une agence antidopage européenne."L'Ama a subi la pression de lobbies. Ceux qui veulent imposer le dopage, l'installation de la triche, sont de plus en plus nombreux et ce n'est pas ma conception."

Jean-François Lamour a également évoqué un retour en arrière dans la lutte contre le dopage."J'ai la conviction que l'Ama est remise en cause. On revient dix ans en arrière, c'est ma conviction", a-t-il dit. L'ancien ministre s'est refusé à parler de trahison concernant l'attitude réservée de Dick Pound, le président canadien de l'Ama, mais n'a pas caché son amertume.

"Je ne veux pas parler de trahison mais quand ça secoue - que ce soit en sport ou en politique - on doit travailler ensemble. La trahison est un terme que je n'emploie pas mais je ne m'attendais pas à ça de lui. Je prends mes responsabilités, certains ne les ont pas prises", a dit Jean-François Lamour

L'élection à la présidence de l'Ama doit avoir lieu le 17 novembre, à Madrid, et suscite des inquiétudes chez Jean-François Lamour."Si je n'étais pas inquiet, je ne démissionnerais pas. J'avais une autre image de l'Ama. Désormais, on portera cette lutte autrement."


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