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L’Ambouba de Nadia Raïs : Quand on oublie d’échapper à l’oubli : Tunisie : In & Out : Théâtre et Ciné : Tuniscope

Publié le 03 octobre 2009 par Tunisie

Nadia Raïs a présenté hier, 2 octobre 2009, et en avant-première, son film d’animation « L’Ambouba » au CinémAfricArt, une soirée co-organisée par l’institut français de coopération où, a été également projeté, le long-métrage français « Les triplettes de Belleville ».

Sorti en 2003, Les triplettes de Belleville est réalisé par  Sylvain Chomet, raconte que « L’idée de génie qu’eût Madame Souza en offrant un vélo à son neveu alla bien au-delà de ses espérances. L’entraînement, une alimentation adaptée et le Tour de France n’était pas loin…La «mafia française» non plus qui, repérant le futur champion cycliste, l’enlève. Mme Souza, accompagnée de trois vieilles dames, les Triplettes, devenues ses complices, devra braver tous les dangers dans une course-poursuite ébouriffante »

L’Ambouba : une animation bien allumée

Nadia Raïs a conféré à son film, d’une durée de 9 mn, des dimensions diverses, colorées et qui vont bien au-delà des deux dimensions de la technique utilisée (pastel sur papier) pour le réaliser. Son œuvre tourne autour de deux concepts qu’elle revisite grâce au personnage de Ambouba : l’oubli et le temps puisque cette dernière « ne doit pas oublier son rendez-vous avec Meherzia et Beya avant 17h à Tunis Marine II , un jour où il n’y a plus de repère temporel, autre que les aiguilles d’une horloge qui tournent de plus en plus vite. Ambouba oublie et rate son rendez-vous».

L’oubli, pointe du doigt l’amnésie collective d’un Tunis dont les traits se configurent et se défigurent à longueur que sa mémoire lui joue des tours. Ambouba est à l’image de cette ville et de ses habitants. C’est à la fois le noyau et le cercle vicieux dans lequel il s’enferme. Quand elle décide de s’en sortir ou d’en sortir de ce cercle, pour rencontrer Meherzia et Beya, Ambouba se heurte à la notion du temps. Le temps dans L’Ambouba peut nous rappeler celui peint par Dali : mou, dilué, pesant et persistant quoiqu’il s’acharne à prouver le contraire en jouant avec les aiguilles de ses montres . Des aiguilles qui jonglent entre le passé négligé, le présent de l’action et le futur du possible et de l’inconnu, jusqu’à se stabiliser vers la fin du film sur le présent, espace où l’on peut encore faire quelque chose.

Tous les principaux éléments du film (Tunis Marine II, Meherzia et Beya , Le rendez-vous, Le temps qui file, La valise, Les constructions, Les ampoules et Ambouba) sont d’une grande symbolique et ne devraient pas être considérés au premier degré. Ambouba rate son rendez-vous avec son destin et son présent, certes, mais son histoire nous dit que la clé est dans le passé et que le futur n’en est que la continuité. En tout cas, c’est le message qu’a voulu passer, selon nous, Nadia Raïs à la jeunesse d’aujourd’hui à laquelle L’Ambouba semble être dédié.

Narjes

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