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Pouvoir et médias : les Italiens disent Basta

Publié le 04 octobre 2009 par Maudsoulat
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Il Cavaliere voit arriver au galop les contestations après ses récentes prises de position sur les médias dont il n'est pas l'heureux propriétaire. Président du Conseil italien, Silvio Berlusconi est également patron de plusieurs médias transalpins et, en plus de cette position de patron d'une partie de l'info italienne, a décidé de se poser en victime de journaux indépendants, en attaquant notamment le quotidien La Repubblica.

C'est d'ailleurs la goutte d'eau qui a fait déborder la fontaine de Trevi : plusieurs dizaines de milliers d'Italiens sont descendus dans la rue afin de manifester leur opposition à la collusion du pouvoir politique et des médias, existante depuis des années mais qui atteint son paroxysme depuis plusieurs mois avec le traitement des différents scandales qui entachent Berlusconi.

Reporters sans Frontières s'émeut des poursuites intentées contre la Repubblica et l'Unita, deux journaux qui ne gravitent pas dans la galaxie berlusconienne et menacent de faire du Président du Conseil un membre à part entière de leur liste noire de pourfendeurs de la liberté de la presse.

Si ce réveil de l'opinion est louable, il semble cependant étonnant qu'il ait fallu attendre les récents scandales sexuels pour que la position de Berlusconi au sein des médias inquiète. Il Cavaliere a été élu 3 fois président du Conseil : en 1994-1995, de 2001 à 2006 et depuis mai 2008, alors même qu'il est dans le monde médiatique depuis 1978. Avec son groupe Mediaset, il possède notamment les chaînes Canale 5, Italia 1 et Rete Quattro. Il détient également, via sa holding Fininvest, 50% de Mondadori, un des grands éditeurs de presse magazine (qui a notamment racheté Emap en France)

Alors qu'en France, les liens privilégiés du Président Sarkozy avec les groupes Bolloré et Bouygues font débat sur la collusion entre pouvoirs médiatique et politique, l'Italie atteint des sommets en la matière. Le réveil risque cependant d'être douloureux pour Berlusconi qui, en s'attaquant à un monument de la presse comme la Repubblica, a peut-être commis l'erreur de communication la plus coûteuse de sa carrière. Même s'il juge que les manifestations de ces dernières heures sont "une farce", il y a fort à parier qu'il rira jaune d'ici peu de temps...


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