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Après Polanski, Frédéric Mitterrand rattrapé par “sa mauvaise vie”

Publié le 07 octobre 2009 par Hmoreigne

 Marine Le Pen a réussi son effet. Invitée lundi soir de l’émission mots croisés, la leader frontiste a, à propos de l’affaire Polanski, glissé sur la vie sexuelle de Frédéric Mitterrand que celui-ci avait dévoilé en 2005 dans un de ses livres : La mauvaise vie. Fiche sous les yeux, Marine Le Pen a lu des extraits qui on jeté un réel malaise sur le plateau. Fantasme ou tourisme sexuel avéré, le ministre de la culture évoque le “commerce de garçons”. Une affaire embarrassante que de nombreux médias ont préféré ne pas évoquer. L’Express va plus loin accusant la blogosphére de relayer une campagne orchestrée par l’extrême droite.

Selon l’hebdomadaire de Christophe Barbier, “le ministre de la Culture paye son soutien à Roman Polanski“. Fine déduction. Comme dans le cas Polanski, le titre fait fausse route. Il s’étonne que soit mise en pratique la notion de responsabilité à l’égard d’élites censées être exemplaires.

En clouant au pilori la blogosphére et sa gouaille populiste, notamment le site communautaire Agoravox , l’hebdomadaire accuse finalement le thermomètre d’être la cause de la fièvre.

Pourtant, ce qui est en cause ce n’est pas que des informations soient relayées par internet. Elles ne rencontreraient pas un tel succès d’audience si la presse traditionnelle faisait son travail et ne s’autocensurait pas dans le cas d’affaires délicates. Ignorer, se taire, constitue la plus mauvaise ligne de défense. Elle ouvre les portes aux insinuations, aux ragots et rumeurs malveillantes non ou faussement etayées, donnant le sentiment qu’il y a d’un côté des cercles privilégiés qui ont accès à l’information et, de l’autre, la masse, qui n’a pas besoin de savoir.

Frédéric Mitterrand est ministre de la République. Ses propos, plus qu’un autre l’engagent. Beaucoup s’accordent à reconnaître que dans l’affaire Polanski, ils ont été extrêmement maladroits, attestant du décalage entre les milieux “germanopratins” et le reste de la population.

Avec un certain courage l’ancien animateur tv a fait il y a déja quelques années son coming out et assume son homosexualité. Le problème n’est donc pas là. Il réside dans l’idée que la pédophilie ne serait pas répréhensible lorsqu’elle est  le fait d’artistes dont le génie constituerait une totale immunité.

En digne fille de son père, avec la délicatesse d’un éléphant dans un magasin de porcelaine, Marine Le Pen s’est fait un malin plaisir de mettre les pieds dans le plat. Comme si, on pouvait s’attendre à autre chose d’une jeune femme qui réclame sur le plateau, la bave aux lèvres, le retour de la peine de mort.

La mauvaise vie ne peut être considéré comme une apologie de la pédophilie juste un livre autobiographique, “cru dans l’exposition des moeurs qui ne verse jamais dans l’indécence ou l’impudeur” selon Pierre Assouline . Avec un hic de taille. C’est justement que certaines “moeurs” peuvent être pénalement répréhensibles. Ainsi, la loi du 1er février 1994, dite d’extraterritorialité, permet de poursuivre et de juger en France, un français accusé d’un acte sexuel, commis à l’étranger sur un mineur de moins de quinze ans, contre rémunération, même si dans ce pays ce délit n’est pas réprimé.

Comme le rappelle l’Express, “à l’époque de la parution du livre, le ministre s’était exprimé à plusieurs reprises sur les plateaux de télévision. Il y avait démenti tout penchant pédophile. Les images ont été retrouvées par Arrêtsurimages.net. 

Depuis lundi, pas plus Frédéric Mitterrand en déplacement au Kazakhstan avec Nicolas Sarkozy que l’Elysée, n’ont souhaité réagir à la polémique.

Sollicité par le point.fr, l’entourage de Frédéric Mitterrand indique à propos de ce dernier que, “dès sa nomination, il s’attendait à ce genre d’attaques. Psychologiquement, il y est préparé. La question de savoir qui tient ce discours est importante. Le fait que l’attaque vienne de l’extrême droite est presque en soi un contre-feu.

Une stratégie discutable. Si l’extrême-droite apporte généralement de mauvaises réponses, il lui appartient parfois de poser de bonnes questions. Nicolas Sarkozy en sait quelque chose, lui qui a emprunté pour sa campagne présidentielle de nombreux thèmes à Jean-Marie Le Pen.

L’ affaire est donc bien politique. C’est celle d’un nouveau ministre qui multiplie les boulettes et dont on peut s’interroger sur sa longévité rue de Valois. Reste le plus grave. C’est justement en brouillant l’image renvoyée par nos gouvernants que ceux qui se disent républicains contribuent à donner du poids et de la crédibilité à la bête immonde et à son indémodable slogan “tous pourris”. Sauf papa, bien entendu, dans le cas de Marine.

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