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Deux pensées sur un voyage

Publié le 07 octobre 2009 par Marc Gauthier

IMG_1868.JPG Nous vivons tous sur du sable.

C'est une idée qui m'est venue quand j'étais à San Pedro de Atacama, au nord du Chili, à quelques jours de la fin de mon récent voyage en Amérique du sud. Bien sûr, la situation de ce village perdu au milieu d'un des déserts les plus arides du monde ne saurait être comparée à celle d'une ville quelconque d'un pays en climat tempéré.

Mais je me suis souvenu de mes cours de Sciences Naturelles au lycée, lorsque l'on apprenait qu'une très grande partie du sol de la région parisienne était constitué de sable de Fontainebleau. Et quelques jours après mon retour, j'ai eu l'occasion à l'heure du déjeuner de me promener au parc Monceau. Le sol n'y est que sable. Partout. Cela m'a fait sourire. Mon idée en réalité lorsque j'ai pensé "nous vivons tous sur du sable" c'était ceci : les pays développés sont ceux qui sont parvenus à couvrir le sable. Par du bitume souvent, des bâtiments, des routes.

Mais à la base, nous marchons sur le même sol, un peu fragile et mouvant. Nous vivons tous sur du sable.

Pour voyager seul, il ne faut pas être courageux, il faut être flexible.

Quand je parle de voyages solitaires, il arrive que certaines personnes me disent qu'il faut être courageux pour faire cela. Je trouve que c'est assez mal vu. J'ai ressenti cette erreur en constatant d'abord que les voyageurs solitaires sont plus nombreux qu'on ne l'imagine, et surtout, en constatant que c'était tout à fait facile à réaliser. Même dans des pays dont on ne parle pas la langue. A aucun moment je ne me suis senti courageux, tout simplement parce qu'à aucun moment je n'ai eu peur. Ce ne sont que d'autres pays, rien d'autres, habités par des hommes, et qui nous ressemblent décidemment terriblement dans leurs comportements de fond (malgré leurs spécificités culturelles).

En revanche, ce qu'il faut pour faire ce genre de voyage, c'est être flexible. Il faut pouvoir s'extraire de son mode de vie urbain habituel, et se fondre dans un nouveau, en acceptant la perte de confort qu'il implique un peu. Il faut pouvoir lâcher sa vie sédentaire et redevenir nomade, il faut savoir se séparer de ses habitudes, les mettre de côté, pour vivre quelque chose d'autre. Pour ma part j'aime énormément cette idée, car elle me donne le sentiment d'être libre. Si je sais oublier mes habitudes et m'en défaire, alors ça signifie que je peux modifier mon comportement, l'adapter à des contextes différents, et ecla me permet de profiter de types de situations variés. C'est une flexibilité de l'esprit, qui je crois s'étend à d'autres choses que simplement les voyages (qui n'en sont en fait qu'une des manifestations). Et j'y attache une valeur immense.

Les personnes qui pensent qu'il faut être courageux pour faire des voyages de ce type le pensent parce que l'idée leur fait peur. Et elle leur fait peur parce qu'ils ne se sentent pas capables de s'adapter convenablement à ces situations si différentes. Parce qu'ils manquent à mon avis de flexibilité.

Photo : Arbol de piedra, sud de la Bolivie


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