Magazine Basketball

La NBA en Europe, réelle opportunité ou doux rêve ?

Publié le 07 octobre 2009 par Tinmar

La NBA a repris son cours !!! Ou plutôt, elle a débuté doucement par ses habituels matchs de préparation. 25 jours de préparation durant lesquels chaque équipe NBA va jouer une petite quinzaine de matchs, histoire parfaire les tactiques travaillées pendant l'été. Mais les matchs de pré-saison ne servent pas qu'au jeu en lui-même : ils sont au service de la NBA, plus précisément de la promotion de celle-ci à travers le monde. Il y a deux jours, ce sont les Bulls et les Jazz qui se sont déplacés jusqu'à Londres pour jouer leur premier match de préparation dans la désormais établie O2 Arena. Et le moins qu'on puisse en dire, c'est que la NBA fait toujours rêver !

nbaeuropetourlondon.jpg
Getty Images

L'O2 Arena… L'an dernier, David Stern avait donné comme exemple cette salle ultra-moderne comme probable future terre d'accueil pour des matchs de saison régulière (j'en avais parlé lors d'un de mes premiers billets sur ce blog il y a presque un an…). Il avait dit que si la NBA devait aller jouer autre part que sur le continent américain, ça serait Londres : des installations de batard, un marché juteux, des JO qui arrivent… Londres présente des atouts que ne possèdent pas (encore) Paris, Milan ou Barcelone.C'est donc normal que la NBA se fut arrêtée à Londres cette année, surtout que pour une fois, un anglais sait jouer (Luol Deng, des Chicago Bulls).

Le résultat du match en lui-même est anecdotique (même si le final fut des meilleurs, avec un rebond offensif et un panier marqué par James Johnson à moins d'une demi-seconde du buzzer) : Del Negro d'un côté et Sloan de l'autre ont fait tourné leur effectif histoire de chauffer tout le monde avant la vraie échéance qui, je vous le rappelle, est dans 20 jours. Une saison qui s'annonce assez folle d'ailleurs, mais là n'est pas le débat du jour. Car à chaque fois que la NBA vient faire son petit tour en Europe, on entend toujours la chanson et les mêmes questions :

- à quand une franchise NBA en Europe ? Et bien pas de sitôt si on écoute David Stern. On sait que nos installations de ce côté-ci de l'Atlantique sont à l'ère post-préhistorique comparé à ce que veut notre commissionner adoré, mais ce n'est pas la seule raison. Une franchise NBA en Europe, ça veut aussi dire des trajets de folie pour juste une rencontre : imaginez qu'il faudra pas loin de 8 heures (plus 6 heures de décalage) pour que les London Beckhams (j'ai choisi ce nom au hasard…) puisse rencontrer les Knicks ! Juste impossible, et quand Stern dit attendre au moins 10 ans pour en reparler, je suppose qu'il attend de voir si des vols longs courrier peuvent s'effectuer en moins de 4 heures. Alors à ceux qui rêvent de voir une équipe à Barcelone (les Tapas ? oh le vilain cliché !), Rome (les Gladiators ?) ou Paris (les Cathedrals ?), je leur dis simplement de continuer de rêver ! Fabrice Auclert sur son blog Yahoo! se dit contre une telle initiative : personnellement, je ne suis pas contre, mais c'est tout bonnement impensable aussi bien physiquement que financièrement ! Car là je rejoins Fabrice quand il se pose la question de l'engouement populaire : les stades de football ne sont pas remplis tous les week-ends, comment voulez-vous les remplir avec une équipe dont la plupart des joueurs ne parlent pas leur langue… Vous voyez, je raconte de la merde, je n'arrive même pas à trouver un point de comparaison potable à cette situation, tellement elle ne peut pas exister dans mon esprit !

- une ligue fermée à l'américaine est-elle possible à un niveau européen ? Posons les bases tout de suite : les Etats-Unis sont formés d'états qui forment un pays ; l'Europe est formé de pays qui forment un continent… Vous voyez le truc : même si on paye avec la monnaie unique un peu partout en Europe, il est toutefois difficile d'imaginer que les lois sportives puissent s'unifier pour devenir européennes. Au football, le problème se pose déjà : on voudrait un organisme régulateur à une échelle européenne (la fameuse DNCG française), et pour ce sport-roi miné par le business, c'est juste impossible… du moins pas à un niveau à l'américaine. Ensuite, autre point noir, ce n'est pas dans la culture européenne de ne pas connaître la relégation quand on a fini dernier de sa ligue : le système des sports US est basé sur cette notion de franchise à laquelle l'Europe ne peut pas s'adapter (Wladimir Andreff parle très justement d'un “système quasi-socialiste au pays du capitalisme”). On appelle l'Europe le Vieux Continent : en matière de sport, en effet nous sommes vieux jeu. Mais attention, je ne critique ni ne dénigre ce sport européen que j'aime (aaaaaah, la Premier League…), je dis juste qu'il est aujourd'hui trop tard pour tout réformer de la sorte. Pour reparler de basket, les principaux clubs européens pourraient se regrouper, mais dans quel but ? Le marché n'est simplement pas prêt pour cela, au moins pour le basket : rappelez-vous il y a une dizaine d'années les grands clubs de football voulaient se réunir pour former une super Ligue d'Europe. C'est tombé à l'eau car en partie trop risqué économiquement : si le football n'a pas réussi, comment le basket pourrait réussir cet exploit ? Le rugby tente d'aller dans ce sens en instaurant un salary cap en France ou encore une ligue fermée en Angleterre (qui d'après ce que je peux lire, tourne au fiasco) : ces réformes sont possibles car le rugby est encore un sport marginal dans la plupart des pays de ce monde et son business n'est qu'à son commencement…

Pour le basket-ball, c'est trop tard : je pense qu'il y aura toujours la NBA, et le reste du monde ! Et personnellement, je trouve ça bien comme ça.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Tinmar 83 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines