J'aime ma boîte ou J'aime pas ma boîte, c'est le jour pour le dire

crédit illustration: JasonRogersFooDogGiraffeBee

Etonnante cette position qui consiste à prôner l'amour de sa boîte, tout à fait contraire à l’esprit du moment. Et oui, avec la proximité dangereuse des collègues à cause de virus, le taux explosif du chômage (qui s’aggrave encore pour les jeunes, dixit Le Monde ce jour), les histoires de harcèlement moral et surtout tous ces suicides au travail, l’entreprise a bien besoin de redorer son image.
C’est ce à quoi s’attache le mouvement Ethic (Entreprises de taille humaine, indépendantes et de croissance) avec la 7e opération consistant à dédier une journée, aujourd’hui en l’occurrence, au cri du cœur « J’aime ma boîte ».
L’objectif est de taille : apporter un peu de gaieté, renforcer les échanges entre salariés, reconnaître son entreprise comme un lieu de vie convivial, ou encore renforcer l’esprit d’appartenance et l’esprit d’équipe.
Pour parler com’, certes l’accroche choisie : «Un jour pour lui dire que je l’aime» frise le ridicule, on vous l’accorde. Par contre, pour le plan média, que ce soit radio, presse ou TV, chapeau, l’association Ethic a réussi à être présente partout sans débourser 1 cent.
Parlons sondage maintenant car voilà un exemple probant du risque à manier et analyser des chiffres d’études : 1144 personnes interrogées (dont 580 salariés seulement) en août ont dit "plutôt" ou "tout à fait" aimer leur boîte à 73%. De quoi se plaint-on allez-vous dire ? Certes le chiffre vous paraît positif mais en fait ce qu’il faut savoir c’est que c’est 6 points de moins que l’an dernier.
Et les autres chiffres sont là :
- 66 % des Français interrogés déclarent urgent de réconcilier les salariés et l’entreprise
- 65 % considèrent être mal payés
- 50% estiment ne pas être assez reconnus
- 7% seulement estiment que leur entreprise donne du sens à leur vie.
A noter enfin que détester son patron est une raison de ne pas aimer son entreprise pour 16% d’entre eux.
Conclusion : l’initiative a du bon car il y a un vrai chemin à parcourir. Parce qu'on est tous d’accord pour dire que le bien‐être et l’épanouissement des salariés sont indispensables à la performance de l’entreprise. De là à arborer un T-shirt "j'aime ma boîte", pas sûr que ce soit si évident.