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S’adapter ou disparaître : la valse du capitalisme mutant

Publié le 08 octobre 2009 par Subjectif

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La fin de l’histoire telle qu’annoncée en 1992 par Francis Fukuyama n’a pas eu lieu. Certes, le système communiste s’est écroulé en 1989 tel un château de cartes, et par conséquent tous les pays de l’Europe centrale et orientale ont progressivement rejoint le giron occidental. Mais le giron occidental est-il le meilleur refuge contre les intempéries économiques et géopolitiques ? Le capitalisme, arrive-t-il à s’adapter aux nouveaux défis de l’économie liés à la globalisation pour produire de la richesse?

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Un système international obsolète ?

Le modèle international a perdu la stabilité dont il pouvait se prévaloir à l’époque de la guerre froide. D’aucuns rêvent encore de cet équilibre de la terreur qui divisait symétriquement le monde en deux puissances, qui se contrecarraient par la force de leurs armes. Les relations internationales étaient une donnée prévisible, les sphères d’influences prédéfinies et chaque pays savait dans quel « orchestre » il jouait.

Qui aujourd’hui fait encore confiance au Conseil de sécurité des Nations Unies, dont la composition a été inspirée du partage des forces après la deuxième Guerre mondiale, qui est devenue au fil du temps obsolète, non représentative et non-opérante pour répondre aux défis actuels ? Une institution sans l’Inde, le Japon, ni le Brésil. Aucun pays africain ? La légitimité du Conseil de sécurité en pâtit.

Et la traversée du désert pour l’OTAN ? Le pourcentage des gens qui considèrent l’OTAN comme la contrepartie du défunt Pacte de Varsovie reste important. La même constat frappe les autres institutions internationales issues de l’après Guerre : Fonds Monétaire International, OCDE etc.

Par conséquent, d’autres forums, à l’image du G20, fleurissent et prennent de l’importance, et qui répercutent de manière plus juste ce monde multipolaire. Tous les mouvements dits « alter », représentent en effet une réaction normale contre l’establishment et l’inaction, et se présentent comme une forme de raccourcis contre le blocage institutionnel du capitalisme.

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Une économie de la connaissance : un monde à la « web 2.0 » ?

Une autre donnée importante du monde postindustriel, est que nous assistons à un spectaculaire mouvement vers l’économie de la connaissance, avec l’avènement du numérique et d’internet comme une force libératrice, et en même temps créatrice d’emplois et de richesse.

Dans son livre « La richesse révolutionnaire » le futurologue Alvin Toffler décrit ce décalage et inadaptation institutionnelle en parlant de « désynchronisation ». La crise actuelle n’en est pas moins liée à ce phénomène de décalage qui s’est progressivement creusé entre l’ingéniosité capitalistique à trouver de nouvelles formes pour créer de la richesse, et l’incapacité des Etats à ajuster leurs tirs pour répondre de manière adéquate à la naissance de cette nouvelle société, dans laquelle on est à la fois consommateurs et producteurs de biens.

Le monde interactif d’aujourd’hui nous permet de vivre en direct l’actualité, mais aussi de faire nous-même l’actualité des médias. Des rubriques comme « I report » de CNN et « Have your say » de la BBC prennent de plus en plus en compte les avis des spectateurs et auditeurs.

Nous vivons une époque extraordinaire, qui bouleverse tous nos concepts. Faute d’alternative existante et viable du capitalisme, le capitalisme est voué à muter en solitaire en profondeur, pour garantir sa survie.

Pour ce faire, il doit mener de front (et remporter) deux batailles :

  • Continuer de produire de la richesse dans une société postindustrielle marquée l’avènement des nouvelles technologies d’information et de communication.
  • Satisfaire sa composante principale, le facteur humain. L’atomisation de nos sociétés et la destruction du lien social par la promotion de l’individualisme à outrance, ont atteint des limites à ne plus dépasser.

Les régimes dictatoriaux qui ont négligé ce facteur humain ont tôt ou tard échoué. Il importe de montrer que la démocratie pluraliste défend des valeurs qui ne sont pas vides de sens. Entre l’égalitarisme et une société composée de riches et de pauvres, il existe une autre voie, et il est temps de la trouver.


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