Vang Vieng, Laos.
À la fin de la saison des pluies, à la pleine lune, les Laotiens célèbrent la fête de Bun Awk Phansa durant laquelle ils font flotter sur les rivières de l'encens et des bougies sur de petits bateaux en feuilles de bananier. Le lendemain de cette fête, les habitants des villes riveraines organisent des courses de bateaux à rames et festoient en famille autour de cet événement.
Comme nous le constatons de plus en plus au Laos, l'ambiance est tranquille, saine et agréable. Les parents partagent la boisson nationale, la BeerLao, traditionnellement versée dans un verre rempli de glaçons, alors que les enfants se baignent dans la rivière, l'élément unificateur.
Nous sommes à Vang Vieng au Laos, une ville qui d'un côté déplaît par sa décadence occidentale, mais qui charme certainement par son cadre magnifique. Elle est un peu ce qu'on s'imagine de l'Asie ; de hautes montagnes calcaires aux reliefs abrupts qui bordent rivières sinueuses et villages aux chapeaux coniques. C'est un peu ça, Vang Vieng. Du moment où l'on sort du centre-ville animé par le flot constant de touriste, de restaurants et de bars à TV qui passent en boucle des émissions comme « Friends » et « Family Guy » et qui adaptent leurs menus au goût du voyageur moderne : joints, thé d'opium, « happy pizzas » et « mushrooms shakes ».
Vang Vieng est une étape importante dans le circuit version « party » de l'Asie du Sud-Est. Après Kao San Road à Bangkok, après voir fêté et plongé (en option) sur les îles de la Thaïlande, survécu au « Full Moon Party » de Koh Phagnan, suite à une séance de bronzette et de surf alcoolisés à Bali et probablement après avoir passé trois jours sur un bateau discothèque sur la baie d'Halong au Vietnam, le fêtard au sac à dos fera certainement du « tubing », ici même, sur la Nam Song.
Pour les besoins du blogue, Nad et moi avons donc enfilé nos maillots de bain et avons expérimenté la chose, évidemment à contrecœur, seulement pour vous chers lecteurs.
Que de sacrifices.
L'idée est assez simple : à quelques kilomètres au Nord de la ville, un tuk-tuk vous dépose, vous, votre chambre à air et un peu d'argent. Puis, l'idée est de descendre la rivière flottant confortablement sur votre tripe jusqu'au centre-ville.
L'ambiance familiale et asiatique de l'endroit disparaît soudainement pour laisser place à la musique électronique diffusée par les nombreux bars qui bordent la rivière. N'étant pas pressés de « tuber », Nad et moi partageons une BeerLao au premier stop d'une série indéterminée. Une fois la chose faite, et ayant préalablement essayé la corde à tarzan qui lance assez intensément dans la rivière qui n’est pas nécessairement très profonde, nous entamons la descente du courant, mais ne parcourrons qu'une vingtaine de mètres.
C'est que le bar suivant offre des « shooters » gratuits de Lao-Lao, le whisky local. Pas question de manquer ça ! Et de toute façon, on tâche de suivre le flot de gens et de profiter de la fête qui se crée à chacune des escales.
Plus l'après-midi avance, plus l'ambiance s'enflamme et l'alcool coule à flot sous le chaud soleil asiatique. Certains bars offrent des bananes gratuites et des fèves frites (comme des « onions rings ») pour garder la gang de fêteux un peu plus longtemps. Mais le « tubing » nous appelle! La progression se fait lentement mais sûrement et à chaque bar de nouvelles aventures se produisent.
Le volley-ball dans la boue vient à bout du beau bikini à Nad, tandis que je m'enfile un « shooter » d'alcool dans laquelle marinaient d'énormes guêpes. Une Anglaise se tape la corde à tarzan et atterrit sur le ventre lui coupant le souffle et la contractant d'un coup l'empêchant de nager. Heureusement que le préposé au repêchage de client - qui attrape les gens en leur tirant une corde - plonge pour rescaper la jolie « falang » en péril. Plus loin, c'est la tyrolienne qui vole le spectacle, car conçue pour arrêter d'un coup au bout de la corde, elle fait flipper de façon aléatoire la personne qui s’y est accrochée. Plus l'histoire avance, plus il est difficile de l'écrire, et rendu à la mare à cochon, vaut mieux ne pas savoir ce qui se passe.
La journée se termine à flotter sur les derniers kilomètres de rivières, pénards, et se disant que faire du « tubing » au Laos, c'est colon, mais pas désagréable. Ça se rapproche assez bien du « pub golf » : c’est pour l’amour du sport.
-Will