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Pruderie

Publié le 08 octobre 2009 par Malesherbes

Chers lecteurs,

Si vous n’entretenez pas un blog sur ce site ou n’avez jamais vu un de vos commentaires disparaître, vous ignorez sans doute que des âmes nobles veillent à ce qu’aucun mot disgracieux et qu’aucun dessin leste ne viennent vous choquer.

Il se trouve que mon confrère Zorro de conduite avait publié aujourd’hui un billet intitulé A visage découvert dans lequel il reprenait une information parue dans Le Canard enchaîné selon laquelle les services de l’Elysée auraient sans autorisation copié à 400 exemplaires un DVD réalisé par France 5 à la gloire éternelle de notre prestigieux Président, allant jusqu’à les frapper du logo et du copyright de la Présidence de la République.

Vous n’ignorez pas que notre Président est un fervent défenseur de la loi Hadopi, destinée à protéger les droits des créateurs menacés par les copies illégales via l’Internet. Je ne me permettrai pas de supposer que les liens amicaux de notre Président avec Johnny Halliday en particulier et le show-biz en général ou que les liens conjugaux qui l’unissent à Carla Sarkozy Bruni (c’est dans cet ordre que l’on indique le plus souvent les éléments du nom d’une femme mariée) aient pu jouer le moindre rôle dans sa position, lui qui tenta même de prendre de vitesse le Parlement européen.

Il est surprenant que cet amoureux de la légalité se croie autorisé à pirater une œuvre vidéographique. Sans doute a-t-il considéré que, en étant l’unique sujet, elle lui appartenait. Il a une telle propension à se confondre avec l’Etat que l’on comprend sa méprise mais, assurément, sans l’excuser. M. Frédéric Mitterrand ayant lui aussi vaillamment défendu cette loi Hadopi, prétendument pour protéger les créateurs, Zorro de conduite passe ensuite à notre Ministre de la culture et me fait l’honneur de citer mon précédent billet, Crime et châtiment.  

Un des intérêts de l’Internet est son aspect viral, c'est-à-dire son aptitude à diffuser les données qui lui ont été confiées. C’est d’ailleurs cette caractéristique qui effraie tant des pays démocratiques, au premier rang desquels je citerai la Chine. Cette propagation m’a permis, bien que le billet A visage découvert ait disparu du site du Nouvel Obs, de le trouver ailleurs. Ce billet se conclut par un dessin où l’on voit un curieux petit personnage, semblant chaussé d’énormes pantoufles et arborant un col roulé, qui pose la question : « Alors, c’est combien ? ». Certains y ont peut-être reconnu un phallus. Son interlocuteur semble être un groupe de trois lettres, apparemment détachées du libellé du ministère de Frédéric Mitterrand. On peut ainsi lire le mot qui désigne dans le langage courant le fondement et qui a été utilisé sans problème par nombre d’écrivains et auteurs dramatiques.

On m’a appris il y a déjà longtemps une phrase que j’ai depuis eu à citer de nombreuses fois : « pour prêter à quelqu’un de mauvaises intentions, il faut en avoir ».


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