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Votation pour la privatisation de la Poste en France : quand la France singe la Suisse

Publié le 09 octobre 2009 par David Talerman

En ce moment en France, tout le gratin politique est en émois : 62 organisations syndicales françaises ont organisé une votation populaire, qui consistait à demander aux participants s'ils étaient pour ou contre la privatisation de la Poste. Bref, la France a pris là une des bonnes idées de la Suisse.

A ma gauche, les syndicats crient à la victoire populaire, car plus de 2 millions de personnes ont voté, et à ma droite on crie à la manipulation en contestant la manière dont la question a été posée (car il ne s'agit pas de privatiser la Poste mais de la transformer en société anonyme).

Alors qui a tort, qui a raison ? Eh bien personne, et voici pourquoi.

Pourquoi le gouvernement français à tort

Sur la forme, tout le monde est d'accord pour dire que  la question est mal posée et orientée. Mais ne pas tenir compte du fait que plus de 2 millions de personnes ont souhaité s'exprimer sur un sujet est une erreur monumentale sur le plan démocratique, même s'il est vrai que la méthode est peu orthodoxe.

Pourquoi les syndicats français ont tort

Leur but était de faire pression sur le gouvernement pour le faire reculer. Mais en organisant une votation dont les termes sont discutables, ils décribilisent la démarche. Mais il faut reconnaître que l'idée est bonne, et pour ma part je pense que c'est bien plus intelligent que de manifester : au pire, en manifestant, vous rassemblez péniblement 150 000 personnes en France, avec une votation on arrive facilement à multiplier par 10 ce résultat, voire plus.

Ma proposition : instaurer tout doucement la démocratie semi-directe en France

Je me demande pourquoi les syndicats français ne se battent pas plus dans ce sens : pourquoi ne pas tenter de faire modifier la constitution pour que le peuple français puisse, comme le peuple suisse, organiser des référendums en récoltant un nombre suffisant de signatures ? En France, seul le Président de la République a ce pouvoir, et c'est regrettable... En Suisse, Joelle Kuntz, l'auteur de "L'histoire suisse en un clin d'oeil" le disait parfaitement bien : "le peuple [suisse] a le dernier mot sur presque tout, grâce au référendum (le droit populaire de se prononcer sur les lois adoptées par le Parlement".

Et à la minute même où je finis ce billet, je vois un article du Temps intitulé "En fait, la France devient Suisse...", et je vous invite à le lire avec attention...

Et vous, pensez-vous que les Français soient prêts pour ce changement ?


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