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Analyse de la stratégie électorale et politique de Nicolas Sarkozy (2sur2)

Publié le 09 octobre 2009 par Cajj

(REFLEXION)

Est-ce efficace ?

Oui et non.

Dans la réalité politique, il apparaît que pour les élections à enjeux idéologiques forts (présidentielles, législatives) cette stratégie est efficace. L'unité dès le premier tour évite les oppositions secondaires ; c'est sur ces oppositions que les candidats du même camp s'affrontent ; ils prennent le risque de se fâcher avec des électeurs dont celui qui sortira en tête aura besoin.

Inversement, dans les élections locales, cette stratégie est plutôt une faiblesse. En effet, le candidat de gauche de second tour devient un attrape tout, tout ce qui n'est pas derrière le candidat de droite. Dans les élections présidentielles et législatives, le candidat PS de second tour peine à incarner, à lui tout seul, toutes les divergences de gauche.

Ajoutons à cela que les élections proportionnelles où les listes peuvent fusionner favorisent

Quelle est l'alternative ?

L'alternative est de constituer un pôle dominant dans son camp entouré d'une myriade de petits partis. Ces petits partis (ni trop petits, ni trop gros) ne peuvent avoir comme ambition raisonnable que de faire entendre leur sensibilité sans jamais revendiquer le pouvoir.

Avoir plusieurs candidats, c'est ratisser large, c'est offrir une palette de solutions et donc une qui convient à chacun. Le comportement de l'électeur devient le traditionnel : au premier tour on choisit, au second on élimine (le candidat du camp d'en face).

Pour gagner l'élection, il ne faut jamais attaquer ses concurrents au premier tour pour rassembler ses électeurs au second. Mais en n'attaquant pas ses concurrents, on prend le risque d'être éliminé au premier tour.

Y a-t-il des conditions de réussite ?

Au regard de cette stratégie, l'idéal est de structurer la vie politique française en deux partis : la droite et la gauche. Ainsi, la tactique du ratisser large ne posera pas de problème, chacun partant sur un pieds d'égalité.

Comment l'Angleterre et les Etats-Unis connaissent-ils une vie politique à deux partis quand nous les multiplions ? Non en raison de la culture anglo-saxonne, mais en raison du mode électoral. Une élection à un tour rend obligatoire l'organisation politique autour de deux partis, la majorité et l'opposition.

Derrière cette stratégie électorale, Nicolas Sarkozy rêve d'une vie politique à l'américaine entre républicain et démocrate, débarrassé des débats idéologiques du siècle passé.

Mais après tout, si la gauche devait rester diviser cela ne le dérangerait pas.

Alors, il pousse au développement non monopolistique d'élections à un tour. Ainsi, la droite unique devrait tirer pleinement parti de sa structure au risque d'une faiblesse congénitale dans un certain type d'élection locale.

cajj


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