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Qui décide du bonheur des peuples ?

Publié le 09 octobre 2009 par Houdremont

irlande-referendumSamedi 3 octobre 2009, au JT du 20H00, trois informations ont retenu mon attention.
La première c’est le 20 ième anniversaire de la chute du mur de Berlin.  Le superbe reportage sur la parade des Géants imaginée et mise en scène par la compagnie Royal de Luxe, était également l’occasion d’écouter le témoignage d’un ancien garde frontière est-allemand racontant la façon dont il avait vécu le 9 novembre 1989, la marée humaine s’agglutinant près du mur provoquant l’ouverture de la frontière. Il témoignait  ainsi de son incompréhension : « J’étais persuadé que j’étais la pour défendre  les gens en gardant la frontière, et je me suis aperçu que les gens n’avait pas envie que je les défendent ».

Témoignage de cette réalité mainte fois constatée que l’on ne fait pas le bonheur des peuples malgré eux. Qui peut avoir la prétention d’imaginer le bonheur d’autrui à sa place?  Qui peut avoir suffisamment de science, de connaissance ou de sagesse pour penser résoudre à lui seul ou en groupe minoritaire la question du bonheur universel ? Poser la question est déjà répondre, sans aucun doute personne, ni dieu, ni maitre, ni despote ou encore homme providentiel.

La seule voix possible  est sans  doute de mettre en œuvre des politiques permettant au peuples de décider par eux mêmes. Si les dirigeants de l’ancien bloc de l’est n’ont pas compris ou admis cette nécessité démocratique, nos gouvernants occidentaux, ceux qui entendent aider les peuples d’Afrique ou d’Orient à condition qu’ils se dotent d’institutions démocratiques, sans doute guère plus !

Et c’est la que j’en viens à la deuxième information de ce 3 octobre 2009. De nombreux dirigeants européens se sont réjouit  du OUI Irlandais au deuxième référendum pour ratifier le traité de Lisbonne. On pouvait écouter leur joie ! Le responsable des verts d’Irlande a même déclaré que  c’était un grand jour pour l’Europe. Ha bon!  Lors du premier référendum, en octobre 2008,  ils étaient 53, 1 % à avoir voté,  53,4% à dire NON et 46,6% à dire OUI. La démocratie aurait-elle une limite admissible pour certain?  Le traité de Lisbonne né du NON Français et Hollandais à la constitution européenne, n’attend plus que le bon vouloir du président Stchek pour être acté ! Belle construction européenne  démocratique  que voilà! Curieuse démocratie européenne marquée ces dernières années par une méthode qui ressemble plus à celle du chausse pied:

  • le traité de Maastricht rejeté part les danois, on les fait revoter,
  • Le traité de constitution européenne rejeté par les Français et les Hollandais, ont ne leur demandera plus leur avis pour mettre en œuvre le traité de Lisbonne,
  • le traité de Lisbonne rejeté par les Irlandais, on refait le coup du second référendum .

On en saura pas plus de ce que pensent les autres peuples européens, puisque l’on ne leur donnera pas la parole, on ne leur permettra pas le débat ! Alors l’Europe se heurtera t-elle à l’histoire qui bégaye ? Peux-t-on continuer à penser que certains sont plus apte à réfléchir que d’autres ? Vaste question, qui laisse en tout cas sur le présent bien des incertitudes angoissantes.

Et j’en viens à la troisième information, pour ma part porteuse d’espoir,  la votation citoyenne autour du statut de la poste. Plus de deux millions de personnes se sont déplacées marquant leur attachement au service public et refusant un glissement progressif vers la privatisation de fait comme ce fut le cas pour France Télécom. On en voit les dégâts humain aujourd’hui, je vous invite d’ailleur à lire ce témoignage. Certains ont jugé que c’était un échec puisque seul 2 millions de personne ont participé à cette initiative. C’est une analyse !  Que ce serait-il passé si dès le début de l’initiative les médias nationaux avait informé avec autant de place qu’il ne l’ont fait dimanche dernier de cette initiative, soit le jour d’après la clôture des bureaux de vote. Deux millions de personnes qui votent pour un scrutin mis en place par d’autres citoyens, pour ma part je trouve cela plutôt encourageant et prometteur pour de nouvelle forme de citoyenneté . L’Europe par gouvernement interposé pourra -t-elle une fois de plus imposer une réforme visiblement non désirée par  61% des Francais?

Ce qui est sur en tout cas c’est qu’à la question ;  « qui décide du bonheur du peuple? », le débat est encore ouvert et le restera longtemps, mais qu’il convient de continuer à travailler à une ou des hypothèses qui placent au coeur de la réponse les peuples eux-même

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