LE BUTEUR
Le temps n’est plus,
Le bruit non plus.
Tous les regards le traversent.
Enveloppé dans son cocon translucide,
Il voit nettement, au bout du couloir qui le guide,
L’élancement majestueux des deux perches infinies.
Les paupières closes, il regard en lui.
Il voit sont souffle dans son ventre.
Ses yeux se figent sur l’ogive
Comme les serres de l’aigle sur la grive.
D’un imperceptible déséquilibre avant,
Il s’élance, sent le rythme de ses pas, et le vent !
Et sait, au moment précis du contact sur le pied,
La courbe gracieuse de l’objet
Qui le ramènera dans la temporalité.
Signé : Gigibé