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Revue de Presse : Michalak balance, les joueurs pensent, d'autres parlent (Correspondance : Popeye)

Publié le 18 octobre 2007 par Pierre Salviac

Petit à petit, les langues se délient. Michalak dit ce qu’une grande partie des joueurs pensent tout bas (dois-je vous les énumérer un par un ?). Petite sélection d’analyses post-mortem.

"On a un style trop voyant et prévisible. Notre jeu est tellement stéréotypé que c’est facile de nous contrer, l’Argentine et l’Angleterre en ont profité. Même si ce sont les joueurs qui sont sur le terrain, ce ne sont pas eux qui mettent la tactique en place (...) contre les Blacks notre tactique était bonne, mais elle n’était pas adaptée à l’Angleterre. Maintenant, quand on décide de jouer ce doit être une décision collective. Or devant les gars étaient fatigués."

"Quelques joueurs n’avaient pas la confiance qu’il fallait. Yannick Jauzion est la plaque tournante de notre jeu. C’est un joueur indispensable dont il faut se servir le mieux possible. Mais il avait besoin d’être mis en confiance. Cela m’a surpris que Bernard ne le fasse pas jouer deux matchs de suite. Il y a une grande cohésion entre les joueurs mais put-être que les roulements permanents ont nui à l’efficacité."

Mais aussi,

Lewis Moody (troisième ligne aile) :

"Quant aux Français, ils ne donnaient jamais l’impression qu’ils allaient marquer. Ils m’ont surpris. Avec les 3/4 qu’ils ont et qui arrivent toujours à passer les bras, j’étais persuadé qu’ils allaient remonter le ballon au lieu de pratiquer un jeu au pied"

Pierre Villepreux :

"Je trouve que la France a joué contre sa culture (...) J’ai été frappé par notre organisation offensive latérale, construite sur une seule ligne. Il n’y avait pas d’alimentation dans l’axe profond, pas de soutien axial au porteur du ballon qui donne de la vitesse et qui permet de franchir les défenses."

et pour terminer ce florilège, Jean Cormier, son édito du Midol :

"L’absence d’un style de jeu vraiment défini, l’incapacité où nous fûmes durant ces dernières années, ces derniers mois, de trouver une épine dorsale, d’asseoir une équipe, de se renouveler un tant soit peu sur le plan stratégique depuis 2002, voire l’édifiant mépris affiché par Bernard Laporte et Jo Maso à l’égard de tout système, de toute création sont autant d’explications à l’instant de comprendre pourquoi cette équipe n’a pas progressé offensivement depuis 2003 et fut incapable de marquer un seul essai construit à des rivales qui ne sont pas, tant s’en faut, meilleures qu’elle."

Alors oui, nous étions prêt à sacrifier le jeu à la française pour une victoire en coupe du Monde. Oui, nous avons accepté de perdre nos qualités offensives au profit de la rigueur défensive. Non, nous n’avons pas - tous - crié au sacrilège devant le turn-over permanent, les 36 charnières et l’impossible équipe-type. Tant bien que mal, avec de la réserve seulement, nous avons donné notre confiance. Mais contre l’Argentine, puis contre l’Angleterre tous le monde a pu voir les limites de ce non-système. Signé : Popeye


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