Magazine Politique
Frédéric Mitterrand est au centre d'enjeux qui dépassent très largement sa seule personne.
Frédéric Mitterrand est au centre de trois enjeux majeurs.
Tout d'abord, le processus de nomination à des postes publics clefs : le passage par le tamis parlementaire (commission paritaire AN / Sénat) pourrait éviter de telles polémiques publiques. Les Etats-Unis présentent un exemple avec des instructions parlementaires qui permettent de poser les questions dans des cadres plus sereins et surtout reconnaissant à la défense un droit d'expression donc de clarification qui échappe à une pression médiatique dévastatrice.
Ensuite, la place de la vie privée dans la vie politique moderne : la disparition de débats de fond laisse un espace vide désormais occupé par des investigations privées. Des personnalités peuvent alors être embarquées dans des tornades qui sont de fait difficilement gérables car très irrationnelles et autoalimentées par le nouveau processus d'information considérablement plus éclaté.
Enfin, le rapport avec l'explication journalistique dans une logique trop émotionnelle à l'écart des faits : cette logique ne règle rien dans la durée puisque l'émotion s'évapore presque aussi vite qu'elle nait.
Sur ces trois volets, il serait nécessaire que des évolutions rapides interviennent :
1) par l'intruction publique et pluraliste des nominations proposées par l'exécutif,
2) par la remise à niveau d'une vie politique terriblement paupérisée ces dernières années. Il est significatif de comparer l'écart entre le "dossier de M. Mitterrand" et le débat sur le Grand Paris par exemple,
3) par un traitement journalistique moins complaisant qui servirait d'ailleurs dans la durée les personnes exposées leur permettant de donner des explications argumentées sur des faits sans se retrancher derrière des formules aussitôt emportées par une nouvelle révélation.