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RICHARD VIRENQUE, L'ancien champion est devenu chef d'entreprise

Publié le 11 octobre 2009 par Roltiss @roltiss
RICHARD VIRENQUE, L'ancien champion est devenu chef d'entreprise
« Je me souviens de cette avenue interminable, avec le peloton à mes trousses, mais assez d’écart pour aller au bout… Oui, vraiment, cette victoire dans Paris-Tours reste un moment inoubliable. » (Photo NR, Patrick Gaïda)
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Autorisation du 03.02.2005

RICHARD VIRENQUE L'ancien champion est devenu chef d'entreprise
LE PATRON, C'EST RICHARD
Le cyclisme le retient comme l'un des plus grands grimpeurs de l'histoire. Homme de tempérament, il signait chacune de ses grandes victoires par un doigt pointé vers la légende. Homme de panache, il n'a jamais été plus fort que dans l'adversité. Homme de cœur, il agit, aujourd'hui encore, en faveur de ceux qui souffrent, auxquels il apporte, sans compter, sa notoriété indestructible.
A Tours, nous avions quitté un Richard Virenque ressuscité (en 2001) écrivant, sur l'avenue de Grammont, l'une des plus jolies prouesses de sa carrière sportive. Pour la NR Dimanche, il revient sur sa vie, son parcours… et bien sûr, cet inoubliable Paris-Tours.

Que devenez-vous, et quelles sont vos activités professionnelles désormais ?

« Je suis consultant de cyclisme pour la télévision, mais je suis surtout chef d'entreprise. J'ai créé ma ligne de produits énergétiques, et j'en suis à la phase de commercialisation. Ma gamme est déjà disponible dans un grand réseau de magasins dédiés au sport, et j'essaie d'obtenir d'autre référencements dans les centrales d'achat. »

Ce métier de chef d'entreprise, vous vouliez l'exercer depuis longtemps ?

« Non, je ne peux pas dire que c'était une vocation qui sommeillait en moi depuis toujours. C'est le fil du temps qui a fait l'opportunité. J'ai mis à profit mon expérience au service de ce projet. Mon vécu de cycliste pro m'aidait sur un certain nombre de points : créer son entreprise, c'est se fixer un objectif réaliste mais suffisamment ambitieux, et être prêt à consentir beaucoup d'efforts. Et tout cela, je connais un peu. En cela, ce projet d'entreprise me tenait à cœur. »

Et puis, quand on s'appelle Richard Virenque, tout doit être plus facile, non ?

« Détrompez-vous ! J'ai pu me rendre compte que le monde des affaires était un monde cruel ; qu'une poignée de main n'était pas forcément un symbole d'amitié et d'honnêteté, au contraire de ce que je vivais dans le vélo. Dans les affaires, il faut être vigilant, et plus encore lorsque l'on vient du milieu sportif. Nous sommes, potientiellement, des proies faciles. Mais je commence à acquérir de l'expérience, et surtout, je suis entouré d'une équipe compétente pour le marketing, le juridique, la communication… Être bien entouré, c'est indispensable. Comme dans une équipe cycliste. »

Vous aviez aussi créé une ligne de montres et de bijoux, « Virenque Design »…

« Oui, c'était ma première vraie expérience dans ce domaine. Nos produits existent toujours, mais il faut se battre, car nous avons été frappés de plein fouet par la crise. Cela dit, cela reste pour moi une très belle aventure. »

Quels souvenirs vous laisse, huit ans après, votre victoire dans Paris-Tours ?

« Paris-Tours 2001, c'est une ligne qui a une place particulière dans mon palmarès. C'est la course de ma sortie du tunnel, c'est un moment important pour moi : je veux retrouver mon public, ce lien qui m'unit à lui… C'est la classique des sprinteurs, moi je suis un grimpeur et justement, j'ai envie de ce défi, de frapper un grand coup. Alors j'attaque, dès le départ… Je pars avec Jacky Durand, on s'entend bien, on crée l'écart avec le peloton. Puis il y a cette côte, la seule de la course, à une dizaine de kilomètres de l'arrivée, et là je lâche Jacky. Je me souviens de cette avenue interminable, avec le peloton à mes trousses, mais assez d'écart pour aller au bout… Oui, vraiment, cette victoire dans Paris-Tours reste un moment inoubliable. »

Suivrez-vous la course cette année, et serez-vous à l'arrivée à Tours ?

« Non. Cela aurait été avec plaisir si j'avais pu, mais c'est un week-end où je suis avec mes enfants. Je suis divorcé, et comme la plupart des pères dans mon cas, ce sont des moments privilégiés, sur lesquels je ne veux pas faire l'impasse. »

Savez-vous que c'est la dernière fois que la course arrive sur l'avenue de Grammont ?

« Je ne savais pas, vous me l'apprenez… De prime abord, j'ai envie de dire que c'est dommage, parce que cette grande avenue était une arrivée superbe pour une grande course, Elle contribuait beaucoup au prestige de Paris-Tours. En même temps, il est normal qu'une classique cycliste évolue avec le temps. Paris-Tours, cela reste une grande date au calendrier. »

Qui voyez-vous s'imposer cette année ?

« Si on fait un pronostic raisonnable, on doit parier sur un sprinteur ! Dans ce registre, mon favori, c'est le plus fort du lot : Tom Boonen. Il a déjà gagné à Tours, mais c'était sur le Tour de France. Il faut être motivé pour gagner Paris-Tours, et je suis certain qu'il l'est. »

Un Français a-t-il sa chance ?

« Bien entendu ! Ils doivent y croire, d'autant plus que cette course est traditionnellement très ouverte. Paris-Tours, cela s'adresse a priori aux sprinteurs, mais l'histoire montre qu'on peut tirer son épingle du jeu avec d'autres qualités. J'en suis un exemple, non ? »
Entretien : Éric Richard

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