2009 l’année du psychédélisme… Mais pas seulement ! A force de nous rabâcher que nous voguons en pleine vague post-traumatique de Woodstock, on aurait presque tendance à oublier que notre époque n’est tout simplement rien d’autre qu’un condensé des quarante années précédentes. Alors certes le psychédélisme en fait parti, mais que dire de cette immense vague 80’s qui déferle aujourd’hui au travers le wonky, la pop, le rock ou encore l’électro actuelle ?
Travis Egedy alias Pictureplane est le parfait exemple de cette génération hybride élevée par MTV qui tente de se forger une identité propre à travers les standards de son enfance. A mi-chemin entre Cabaret Voltaire, Crystal Castles, et Andy Warhol, il fait parti de cette vague de producteurs qui peine à innover… Ou pour paraître moins pessimiste, a du mal à apposer des traces fraîches dans ce grand champs de poudreuse vierge qu’était la musique pop du début des années 80.
Rien de mal à ça car le résultat final reste néanmoins créatif et c’est grâce à ce mélange inédit, que l’américain arrive à nous pondre cet hybride « Dark rift« , soit au total 13 tracks improbables qui nous amènent de l’electro-house de « Solid gold » aux synthés rave de « Trance doll » ou « 5th sun« . Travis serait-il nostalgique de l’époque pré-sidaïque et insouciante du New York des années 80 sans même l’avoir vécu ? Cela ne fait aucun doute, et c’est donc par cette transposition de son être à travers l’espace temporel, qu’il arrive habilement à nous faire ressentir à nous, génération étriquée par les modes et l’image, un esprit rebel et je-m’en-foutiste que la production en série avait presque réussi à nous faire oublier.
D’un naturel plutôt sceptique quant à ces habituels revival pseudo old school où la plupart du temps le seul argument avancé serait le côté « fun » d’utiliser une imagerie et des sons dépassés pour alimenter le côté branché du « new wave », je dois avouer que Pictureplane m’a séduit. Car outre un simple album, son travail s’accompagne d’un discours et d’un esprit qui dépassent le classique bas de gamme de ces dernière années.
Alors, serions-nous en train d’assister aux prémisses d’une révolution bien plus importante qu’un simple genre musical ? Et si la prise massive de drogues, opérée par cette jeunesse qui recherche à l’abri des néons un exutoire à la monotonie ambiante, était en train de nous RE-plonger dans le schéma génial et orgiaque des années folles ? Je n’ose y croire !