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Jean Sarkozy, «L’Homme sans qualités» néanmoins «homme pressé» de prendre les commandes à La Défense ! Et plus, si affinités… électorales

Publié le 12 octobre 2009 par Kamizole

jean-sarkozy-patrick-devedjian-pdt-epad-oct-2009.1255378550.jpgNouvel épisode de la chronique du népotisme sarkoïdal. Quand on veut «percer» dans la politique et les affaires – sans jeu de mot ! – mieux vaut être «fils de»… autre version de «Tu iras loin, mon fils» ? Sur le mode «Jamais sans mon père»… Depuis quelques jours en effet le Landerneau de la politique et des médias bruit : Jean Sarkozy devrait être nommé à la tête de l’EPAD – Etablissement public d’Aménagement de La Défense. A quel «titre» ?

Aux dernières nouvelles, il semblerait toujours aussi incapable de passer l’obstacle des exams de la 2e année des études de droit qui exigent assiduité et travail régulier et nul doute que si, par extraordinaire il y eût été reçu, le Sarkoland médiatique n’eût manqué de retentir de force sonores cocoricos lancés par les trompettes de ses dévoués hérauts…

Le blogueur Christophe Grébert – MonPuteaux où il exprime depuis plusieurs années son opposition citoyenne résolue face à la municipalité UMP, aujourd’hui menée par Joelle Ceccaldi-Raynaud, digne fille de son père - a lancé une pétition lui demandant de terminer ses études et d’acquérir quelques solides et adéquates compétences professionnelles avant de prétendre diriger une structure aussi importante. Savoureuse initiative à laquelle je ne peux que souscrire en même temps que me réjouir du résultat (provisoire) donné par Le Monde : Plus de 27 000 signatures recueillies contre la candidature de Jean Sarkozy à l’EPAD.

Au-delà de la stratégie personnelle du freluquet, ce (mauvais) «coup» s’inscrit à l’évidence dans la perspec-tive sarkoïdale de «main-basse sur la Petite-couronne» dans le cadre du «Grand Paris» - grand œuvre du quinquennat de Nicolas Sarkozy et dont la totale réalisation implique nécessairement sa réélection en 2012, Sarko himself dixit… Il s’agira donc de chasser jusqu’au «dernier des Mohicans» - les pauvres qui ont le mauvais goût de vivre encore à proximité de Paris – pour les exiler dans de toujours plus lointaines «réserves», zones de relégation sociale et ethnique…

Afin de donner de vastes territoires aux «amis» promoteurs. La future Défense devant devenir à terme le plus gros quartier d’affaires européen, il importait donc de spolier les communes riveraines concernées – Nanterre, Courbevoie, Puteaux et La Garenne-Colombes, à cet égard vous ne manquerez pas de noter que Neuilly, dont Jean Sarkozy est conseiller général, ne se situe pas dans le périmètre d’aménagement de l’opération d’intérêt national !.– de tout contrôle réel et efficace sur l’utilisation de leur patrimoine foncier non bâti.

La raison en est aussi simple qu’évidente : «La Défense n’a plus guère de surfaces non bâties ou en friche, Nanterre possède encore une réserve de terrains propices à d’importantes opérations immobilières»…. Lis-je sur Le Monde L’irrésistible ascension de Jean Sarkozy dans les Hauts-de-Seine. Gageons que ce ne sera sûrement pas pour construire des logements sociaux !

Jean Sarkozy est un homme «sans qualités» ce qui ne l’empêche nullement d’être, comme son père, un «homme pressé»… Par l’ambition dévorante, la soif de pouvoir et l’appétit sans fin pour l’argent… digne rejeton. Je lis, mettant la langue dans ma joue, dans le même article du Monde que la fonction à laquelle il aspire au sein du futur Etablissement public qui devrait regrouper l’Epad et l’Epasa s’exerce «sans rémunération ni avantage en nature» certains osant même prétendre qu’elle serait purement «honorifique»… Mon œil !

Un membre de la Sarko’s Family travaillant bénévo-lement ? Voilà bien de quoi faire rigoler Jolly Jumper, tous les chevaux de France, de Navarre et du monde entier. Plus mémé Kamizole. Nul doute que les véritables «donneurs d’ordre» - chevaliers d’industrie, de la finance et promoteurs – sauront bien trouver force «petits arrangements entre amis»… Le Grand Paris vaut bien quelques messes.

La «corbeille de la mariée» - le nouvel Etablissement public qui devrait naître de la fusion entre l’Epad et L’Epasa – est en effet bien garnie…

L’Epad réalisait fin 2008 un chiffre d’affaires d’1 milliard d’euros et dégageait 350 millions de bénéfices grâce à la commercialisation des mètres carrés de bureaux du quartier d’affaires. La Défense, c’est aujourd’hui selon Marianne Monsieur Jean Sarkozy : renoncez à La Défense et retournez à vos chères études ! un «bassin de population de plus de 200.000 personnes (Puteaux, Courbevoie et Nanterre). C’est enfin un noeud de transport (train, RER, métro et tram) par lequel passe quotidiennement 1 million de franciliens».

Le quartier de la Défense comprend 3 millions de mètres carrés de bureaux et accueille deux mille cinq cents sièges sociaux d’entreprise et cent cinquante mille salariés selon ce que je lis sur Le Monde Jean Sarkozy candidat pour prendre la tête de l’EPAD.

En prenant la tête du futur Etablissment public chargé de construire et de céder des quelques 550000 à 800000 mètres carrés de bureaux à construire - sur un périmètre agrandi de 800 hectares - de ce qui deviendra le premier pôle tertiaire d’Europe, Jean Sarkozy pilotera «la principale opération d’aménagement d’Ile de France et même de France tout court»… et se «se positionne à la tête du territoire le plus stratégique par son potentiel économique du futur Grand Paris, voulu par Nicolas Sarkozy»… De quoi ouvrir bien des appétits !

Les élus socialistes des communes concernées par l’Epasa ont beau jeu de dénoncer le “renforcement d’une “principauté locale par succession de père en fils grâce à des manœuvres de couloir”… Ne perdons toutefois pas de vue que l’échelon local n’est que la première marche à franchir qui s’inscrit dans la stratégie personnelle – et sans nul doute familiale ! – de l’ambitieux et suffisant Jean Sarkozy…. Le «Prince Jean» est doté de dents aussi longues que son père.

  • Acte 1 - Développer des relations utiles
  • Occuper un poste cardinal, aux confluents de la politique et du monde économique, lui permettra d’enrichir son carnet d’adresses de tous les noms du gratin de la finance et de l’industrie, tant nationale qu’internationale qui ont leur siège social dans les tours de La Défense, remarque à juste titre tant Henri Nathan dans un article de Marianne La Défense : comment Jean Sarkozy a mis Devedjian dehors que Béatrice Dubuc sur «20 minutes» Jean Sarkozy adoubé par sa majorité pour prendre la tête de la Défense…

    Le terme même «adoubé» illustre à l’envi le retour aux us et coutumes de la féodalité, à ceci près que le futur chevalier qui s’était préparé dans l’humilité qui sied en servant préalablement pendant de longues années d’apprentissage son seigneur ou suzerain – auquel il promettait fidélité ! – faisait serment de défendre «la veuve et l’orphelin»

    Bien naïfs seriez si vous imaginiez un seul instant Jean Sarkozy – le parfait clone du père ! - capable de ne pas trahir ses serments et autres promesses sans planter un coup de poignard dans le dos de ses mentors et alliés et soucieux du sort des plus faibles.

  • Acte 2 – une stratégie à long terme pour s’inscrire sur l’échiquier politique
  • A défaut d’avoir les qualités nécessaires pour être un(e) dirigeant(e) politique de premier plan, Jean Sarkozy en possède tous les défauts ! Au premier rang desquels une ambition démesurée, peu conforme à ses capacités réelles. Il a hérité en revanche d’un des travers de son père : l’impatience envers tout ce qui pourrait contredire ses plans. Sans doute ne «brûle-t-il pas les étapes» : il les vit en accéléré !

    Jean Sarkozy ne pourrait en effet s’imaginer en simple «pion»

    Il méconnaît et méprise leur utilité, sauf s’il s’agit de s’en servir. Et comme tout le monde à l’UMP lui «passe la soupe» à qui mieux-mieux, de Thierry Solère, conseiller général de Boulogne-Billancourt, pour qui l’ambition de Jean Sarkozy de briguer ce poste est légitime : “Jean Sarkozy souhaite assumer ses responsabilités et cela ne fait pour moi aucun doute qu’il aura le soutien de l’ensemble des conseillers généraux de la majorité” à Hervé Marseille, conseiller général des Hauts-de Seine, l’un des deux administrateurs du département siégeant à ce titre au Conseil d’administration de l’Epad qui «a déjà fait savoir qu’il démissionnerait de son poste pour le lui laisser»

    Son principal opposant interne – Patrick Devedjian – a fini par baisser complètement et définitivement les bras… s’il s’imagine que ce faisant, il sauvera son poste en 2011, il se fiche digito in oculum ! La reconnaissance, ne faisant nullement partie du patrimoine génétique dans la lignée des Sarkozy - il ne fait aucun doute qu’une voie princière sinon royale s’ouvre pour le jeune ambitieux bien cornaqué par son père et l’Elysée.

    Qu’il se méfie toutefois, les pions sont ne sont peut-être pas des pièces maîtresses mais leur rôle est loin d’être négligeable dans la protection de celles-ci. Une tactique intelligente consiste parfois à sacrifier un fou ou un cheval pour ouvrir une attaque ensuite imparable mais il n’est pas rare qu’un pion qu’on a laissé «manger» de manière stupide vous laisse «mat» sans coup férir, faute de protection.

    Jean Sarkozy pourrait être le «fou du roi» Sarko 1er. Destiné à dégager le terrain adverse de toute opposition. Ou le «cavalier». Mais celui-ci manœuvrant par mouvements en zigzag, il me semble que ce rôle serait mieux tenu par les époux Balkany, chacun prenant les oppositions – internes autant qu’extérieures à l’UMP – en tenaille.

    En dernière analyse, Jean Sarkozy fonçant tout droit devant - en digne héritier de tous les défauts paternels - sans s’embarrasser du moindre obstacle, il ne peut être qu’une «tour», forcément celle du roi : à droite.

    Jean Sarkozy vise loin et… haut. D’abord, la présidence du Conseil général en 2011. Première étape… «Et puis Jean Sarkozy (de son bureau de La Défense) pourra contempler le siège du conseil général» selon l’article de Marianne déjà cité.

    Il est évident pour tout observateur quelque peu lucide que cette nomination – qui a déjà pour but «d’assurer la pérennité du clan et de verrouiller les organes de décision de tout le secteur» selon les termes de Patrick Jarry, maire (PCF) de Nanterre – s’inscrit dans la stratégie du Grand Paris et plus généralement la reprise en main par l’Etat des attributions en principe dévolues à la Région d’Ile de France en matière de transports.

    Non pas pour améliorer le sort des millions de passagers empruntant quotidiennement les transports en commun : SNCF et RATP mais pour démolir le bâti existant dans un périmètre non négligeable autour des gares : chasser ces pauvres qu’ils ne sauraient voir et donner de juteuses perspectives aux promoteurs.

    Gageons que le Nanterre de demain sera la copie conforme de ce qui a été réalisé à Levallois-Perret : des bureaux et des immeubles grand standing ayant remplacé les quartiers les plus populaires.

    Il s’agira pour Jean Sarkozy qui «aura un rôle majeur dans l’aménagement de l’Ile-de-France» de mener à bien certains projets urbanistiques tels celui – anecdotique mais Ô ! combien emblématique : la couverture de la RN 13 qui traverse… Neuilly. Les contribuables franciliens devront payer pour la «commune la plus riche» de la Région laquelle s’affranchit alègrement de toutes ses obligations solidaires, à commencer par le logement social. Ainsi que la liaison ferroviaire Roissy-La Défense.

    Selon ce que je lis sur Le Figaro, en devenant patron de la Défense Jean Sarkozy pourrait même envisager «d’aller aux régionales en mars prochain» décrypterait un élu pour Le Parisien… Aie ! aie ! Aie ! Une qui devrait garer et compter ses abattis dès maintenant, c’est la pauvre Valérie Pécresse… Je pense qu’elle n’a jusqu’ici pas fait merveille jusqu’ici comme tête de liste UMP des régionales en Ile de France.

    Qu’elle se souvienne de l’aide précieuse qu’apporta à Jean Sarkozy à David Martinon – qu’il promettait pourtant de «soutenir à mort» : bien dit car ce fut comme la corde, le pendu ! – malheureux candidat imposé par Nicolas Sarkozy pour l’élection municipale contre la volonté des élus et militants UMP et semble-t-il une bonne partie de la population et débarqué plus vite que son ombre par… Jean Sarkozy.

    Mais si cela se devait faire, qu’il prenne garde : les électeurs mécontents pourraient bien trouver là formidable occasion de lui cracher à la g… sans être aussi vulgairement outrancier. En votant pour d’autres listes, tout simplement. Voilà qui écornerait singulièrement son capital électoral et sa haute suffisance. Une bonne leçon pour le rappeler à plus de modestie.


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