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Et toi, t'écoutes quoi ?

Par Exnight

Et toi, t'écoutes quoi ?

AVERTISSEMENT : Ce post ressemble énormément à un épisode de Lost : beaucoup de questions mais pas beaucoup de réponses.
Parfois, il y a des choses bizarres qui traversent mon esprit. Il y a quelques jours, je me suis en effet demandé comment ça se faisait que j'écoutais la musique que j'écoute. Bizarre. Comme vous pouvez le constater sur ce blog, mes goûts sont éclectiques. J'écoute un peu de tout (ou presque). Mais j'ai quand même quelques racines, un socle musical sur lequel mes goûts se sont peu à peu affinés. Ce socle, clairement, c'est le hip-hop. J'en écoute depuis presque 20 ans et ça reste le genre musical qui me plaît le plus.
Mais ce que je me demande vraiment, c'est comment j'ai pu en arriver là. Comment se fait-il qu'à 12 ans, quand je tombe simultanément sur le premier album de NTM et le FEAR OF BLACK PLANET de Public Enemy, j'ai le choc musical de ma vie ? Et quand je parle de choc, je parle d'un vrai choc. Je m'en souviens encore. Je me rappelle où j'étais. Je me rappelle qui était avec moi. Je me rappelle du moment exact et sur quel appareil les K7 sont passées.
Comment, aussi jeune, ai-je pu m'enthousiasmer pour un genre musical si éloigné de mon caractère et de mon milieu ? Car en 1991, le rap ne ressemblait en rien à ce qu'il est aujourd'hui. Eminem, Kanye West ne sont pas encore là. En 1991, le rap est un style musical qui ne passe pas à la radio (en province tout du moins), qui se traîne une sale image de violence et dont les codes sont incompris par la très grande majorité. Moi, au contraire, je suis un pur produit de la classe moyenne de province, blanc, pas rebelle pour deux sous, plutôt très calme et posé. D'ailleurs, on m'a toujours dit, jusqu'à très récemmment, que je n'avais pas "une tête à écouter du rap". Vous voyez le genre ! Quant à mes parents, la musique n'a jamais été leur truc, tout juste un peu de jazz et de variétés pour mon papa.
En toute logique, j'aurais donc dû me mettre rapidement à écouter de la pop-rock, voire du hard-rock si j'avais été un peu "énervé". C'est d'ailleurs ce qu'écoutaient la plupart de mes "camarades" et sûrement ce qu'ils écoutent toujours.
Pourquoi donc ai-je eu un choc en écoutant de petits gars de Saint-Denis cracher leur colère ? Pourquoi ai-je eu un choc en écoutant un groupe de neo-black panthers hurler leur haine du système ? Parce qu'en fait le système, je suis loin d'en être une victime et la banlieue de notre chère France, je la connais seulement parce que mon lycée était au beau milieu de l'une d'entre elle (et encore rien de vraiment dramatique genre reportage du Droit de Savoir)...
Premier élément de réponse : comme je l'écrivais ici à propos du film TITANIC, le consensus m'ennuie beaucoup. L'art consensuel a tendance à m'énerver (quand j'écris aujourd'hui que j'aime Coldplay, ça va dans ce sens aussi !) La culture hip-hop était donc peut-être un bon moyen d'affirmer ma "différence" et d'aller vers des choses nouvelles : je peux vous dire que porter des jeans baggy en 1994 dans la province française n'était pas très répandu et tous les commentaires graveleux sur le sujet, je les ai entendus !
Deuxième élément de réponse : autant j'ai vraiment découvert le hip-hop avec Public Enemy, autant c'est plus à des groupes comme De La Soul puis le Wu-Tang, Mobb Deep ou Outkast que je me suis identifié. Des groupes moins dans la révolte, plus dans le fun et la cinématographie. Voir l'imagerie kung-fu du Wu, la mélancolie urbaine de Mobb Deep, le psychédélisme joyeux de De La Soul ou l'onirisme innovant d'Outkast.
Troisième élément de réponse : l'adolescence ! A 12 ans, on est forcément un peu con et on avale un peu tout. Donc finalement peut-être était-ce juste une question de bon timing ? Si, à ce moment là, on m'avait prêté une cassette d'Iron Maiden, peut-être que j'aurais passé le brevet des collèges looké comme Camel des BEAUX GOSSES !
En fait, tout ça pour dire que je n'en ai aucune idée, que personne n'a aucune idée de pourquoi il écoute ce qu'il écoute et que vraiment, ça n'a pas la moindre importance... à part peut-être de faire un post sur un blog quand on sait pas quoi raconter d'autre !


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