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Le cas du gars... Sarkozy

Publié le 14 octobre 2009 par Blocnotes
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Une vague d'indignation déferle  dans le pays contre la prochaine nomination de Jean Sarkozy à la tête de l'établissement public de la Défense. Aux ordres du président, l'UMP tente d'endiguer le flot avec un seul argument : Jean Sarkozy n'est pas nommé par son père, sa légitimité lui vient du suffrage universel. N'a-t-il pas été élu conseiller général par le peuple, élu par ses pairs président du groupe UMP du conseil général des Hauts-de-Seine ?

En théorie, l'argument est imparable, sauf à mépriser le suffrage universel et les électeurs de Neuilly. Mais en théorie seulement.

Je suis supris que, dans les médias, personne ne parvienne à dire la réalité : il n'est pas vrai que l'électorat choisisse librement tous les élus, comme le veut la théorie politique.

Laquelle est démentie par l'observation de la réalité d'un phénomène répandu, mais dont le cas Sarkozy illustre à la perfection le fonctionnement : le phénomène du parachutage.

Il existe en effet certains sièges où l'élection n'est qu'une formalité, une fois que l'on a été désigné candidat par le parti dominant.

Par leur composition sociologique et la tradition politique qui en découle, certaines circonscriptions électorales ne connaissent jamais l'alternance. C'est donc en amont de l'élection que se gagne le siège, par le poids des influences au sein des partis politiques.

Qui ne voit qu' un candidat désigné par l'UMP à Neuilly est automatiquement élu...quel que soit la valeur réelle du candidat ?

Lorsque Laurent Fabius se parachute à Grand-Quevilly dans les années 70, pour y succèder à Tony Larue, la circonscription est bétonnée, on y vote à 70% pour la gauche depuis la naissance de la République... 

Dans l'Eure, le canton de Pacy sur Eure, Nonancourt, la commune de Val-de-Reuil, la 3ème circonscription... sont autant de fiefs inexpugnables ou, comme le dit le proverbe, un âne serait élu s'il portait la pancarte du parti dominant, ce qui est parfois le cas.

Les Anglais appellaient cela les " bourgs pourris." En France, l'élection s'y joue dans les arrière-boutiques de l'UMP ou du PS et non dans les urnes républicaines.

L'appareil UMP de Neuilly étant aux ordres du président, il est évident que la nomination de son fils doit tout à l'influence de Nicolas Sarkozy et non aux qualités intrinsèques du jeune homme.

Soit dit en passant, un phénomène comparable s'observe lorsque l'élection se déroule au scrutin de liste proportionnel. Les élections régionales sont le cauchemar des appareils politiques, car, selon le rang qu'ils occupent dans la liste, certains sont assurés d'être élus, quel que soit le vote des électeurs...

Faut-il décrire le climat dans les couloirs du parti où se déroule l'âpre compétition  pour obtenir un siège éligible à coup sûr ? Et la stupeur des électeurs de découvrir comme conseiller(e) régional(e) élu(e) des parfaits inconnus dont le mérite reste à démontrer, après l'élection.

Heureusement, dans l'immense majorité des cas, le jeu démocratique et la sélection des candidats donnent les meilleurs résultats possibles. Je le crois sincèrement : jetons le bébé Sarkozy, pas l'eau du bain républicain.


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