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Jean Sarkozy et la légitimité

Publié le 14 octobre 2009 par Nemo
Jean Sarkozy et la légitimitéLe sujet du moment est incontournablement la résistance du Dauphin de la République, qui tel une moule rivée à son rocher, s'accroche à sa nomination à la tête de l'EPAD.
L'UMP ne sait plus quoi inventer pour justifier un tel népotisme jeté à la gueule de nos concitoyens avec une arrogance que certains appellent "droite décomplexée".
Répondant à la réaction massive sur la Twittosphère, ainsi que sur Internet, Jean Sarkozy "le Casque d'Or" se pose en victime d'un lynchage médiatique constant. C'est qu'il est bien difficile de se faire un prénom avec un tel nom... tellement difficile qu'à 22 ans, le Prince Jean-Sans-Terre-Mais-Plus-Pour-Longtemps devient Président du Groupe de la Majorité au Conseil Général des Hauts de Seine.
Dans cette République où les mots sont dénaturés afin de leur donner un sens servant une communication politique populiste, démagogique, et vulgaire, Jean Sarkozy "l'Héritier" se défend en parlant de légitimité.
Oui, selon lui, il bénéficierait d'une légitimité à être Président d'un tel Etablissement Public d'envergure. Mais de quelle légitimité est-il question?
Une légitimité historique? Celle dont le Général de Gaulle était auréolé au sortir de la Seconde Guerre Mondiale?
Une légimité dynastique? Celle que revendique l'héritier d'un trône dans une monarchie héréditaire?
Une légitimité populaire? Celle qui repose sur le suffrage universel?
Jean Sarkozy, le "mini-bling-bling", se réfugie vraisemblablement derrière cette dernière dans un tour de contorsion intellectuelle digne du cirque de Pékin.
De légitimité populaire, il est question.
Certes. Celle-ci est incontestable lorsque l'élection met sur un pied d'égalités des candidats offerts au suffrage.
Lorsqu'il existe des cantons ou des régions structurellement acquis à un parti politique pour des raisons historiques, culturelles et sociologiques, cette légimitité ne revient pas au candidat mais au parti politique.
Personne n'est véritablement dupe par ailleurs. Certaines régions du Nord savent qu'il suffit de brandir l'investiture du PS pour être élu. Il en est de même dans cette région des Hauts-de-Seine acquise à la droite et à l'UMP principalement.
La question qu'il convient de se poser n'est pas si Jean Sarkozy jouit d'une légitimité populaire par le prisme de l'UMP, mais bel et bien si celui-ci pouvait prétendre à jouir de l'investiture de son parti alors qu'il n'était alors âgé que de 21 ans dans un canton où les personnalités et les candidatures ne manquent pas.
Il en va de même aujourd'hui de cette "élection" à la tête de l'EPAD. Oui, car le Président est lui-même élu par les membres du Conseil Général des Hauts-de-Seine. La question est bel et bien: Jean Sarkozy peut-il prétendre à être investi par l'UMP pour présenter sa candidature?
Parmi les candidats naturels et potentiels, quelles sont ses qualités personnelles qui en font un meilleur candidat (qui sera automatiquement élu)? 23 ans, aucune expérience professionnelle, en deuxième année de droit lorsque moi, au même âge, je terminais ma cinquième année. Cela en dit long sur la qualité du personnel politique de l'UMP...
PS: Bravo à Christophe Grébert, un élu démocrate, pour avoir si brillamment organisé cette pétition en ligne dont on connaît le succès.

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