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Nicolas Sarkozy : ce qui compte désormais en France Sarkosie : la naissance, le fric, l’entregent, les copains et les coquins

Publié le 15 octobre 2009 par Kamizole

jean-sarkozy-mont-valerien-18-juin-2009.1255545116.jpgEnfin ! Les Français semblent se réveiller… du «long sommeil dogmatique» - merci Kant ! – où les avait plongés le boni/menteur grâce aux mensonges duquel, en se le donnant pour roi, ils s’étaient endormis dans une République où – quoique bien imparfaite – régnaient encore l’Etat de droit et l’égalité théorique entre les citoyens pour s’en réveiller avec une sacrée gueule de bois ! et un incroyable mal aux cheveux… dans une République bananière, louée jusqu’en Chine par la presse internationale déchaînée à lire aussi bien dans Le Monde, Libération, Le Figaro ou 20 minutes, qu’encore mieux nommerait-on Royaume : où le «bon plaisir», l’arbitraire et les passe-droits du roi auraient désormais valeur de loi.

J’avoue que bien qu’ayant écrit un article rageusement prémonitoire entre les deux tours de la présidentielle : le sarkozysme est une maladie intellectuellement trans-missible et bien qu’ayant prévu ce que je pensais être le pire : il nous faudrait créer un superlatif de pire ! j’ai entendu naguère «plus pire» mais cela froisse par trop les oreilles de la puriste Kamizole… j’étais loin d’imaginer – et pourtant, Dieu sait que je peux avoir l’imagination fort féconde ! – pareilles dérives du pouvoir. Cette prise de conscience effarée ne datant au demeurant ni d’aujourd’hui ni même d’hier mais s’étant forgée au fur et à mesure de l’instauration du pouvoir personnel et autres exactions contre les institutions, la démocratie et les libertés.

Je parlais jusqu’ici de «Sarkoland»… Je me rallie d’autant plus volontiers à l’appellation «Sarkosie» utilisée par Libération qu’il me semble que le premier terme doit être réservé au département des Hauts-de-Seine – depuis toujours Etat dans l’Etat - sans doute à l’image de l’Ile de France qui fut longtemps une des seules possessions royales, avec le Val de Loire, la Touraine, l’Orléanais et la Sologne. Au point que lors de la campagne électorale Nicolas Sarkozy y fut accueilli par un révélateur : «Bienvenue en Sarkoland !»

Avec l’EPAD, Sarko 1er recuscite «l’apanage» pour son puîné… du vieux français “apaner” : donner du pain, nourrir. ..Normal : né sans mérites ni talents personnels – étudiant en droit n’ayant même pas franchi le cap de la 2e année de droit à 24 ans, après semble-t-il deux tentatives infructueuses – force est d’assurer et sa subsistance : voiture de fonction et notes de frais, sans doute aussi substantielles que celles de l’Elysée ! pour lui permettre de passer sans encombres la 3e et dernière tentative… et son avenir politique, à défaut d’avoir quelques dispositions et diplômes qui lui permettraient d’exercer un véritable métier.

Je viens de lire dans Le Monde un excellent plaidoyer de la “profession politique” : Jean Sarkozy, ou la privatisation politique. Dont l’auteur, Driss Abbassi, universitaire, historien, chercheur rattaché au CNRS, soutient que les élus exerceraient désormais une profession comme une autre et que désormais le “monde entrepreneurial fairait école” en matière notamment de plan de carrière. Certes et de nombreuses dispositions légales interdisent souvent aux élus d’exercer dans le même temps une autre profession, sauf exceptions particulières pour les enseignants et/ou dans le domaine intellectuel…

Mais contrairement à la plupart des élus, Jean Sarkozy n’a jamais exercé aucune profession… Cela me paraît grave car cela signifie qu’il ne connaît rien à la “vraie vie”. Force est donc également de très fortement relativiser le florilège dithyrambique de ses nombreus soutiens - qui vaut d’ailleurs son pesant de cacahuètes en matière de vacuité imbécile.

Je crois plus volontiers la thèse du socialiste Pascal Buchet, premier secrétaire fédéral des Hauts-de-Seine qui dit redouter que «les politiques se ridiculisent dans cette histoire». Et qui selon Marianne Sarkozy va-t-il (enfin) renvoyer son fils à ses chères études? dément la version de la droite présentant le «prince Jean», pas encore 23 ans (mais futur papa) comme un super politique : «au Conseil général, il ne prend la parole que pour annoncer les votes du groupe UMP. Il ne va jamais au fond des dossiers. Je n’ai discuté qu’une fois avec lui. Il s’étonnait de ma position en faveur des transports en commun, en me disant : la voiture, c’est super pour aller en boîte le samedi…»… C’est le “jet setter” (ouaf ! ouaf !) qui s’exprime. Quel sens aigu de la vie et des besoins de ses administrés !

Or donc, sa majesté Sarko 1er, présentant au bon peuple de France «sa» réforme du lycée – il coiffe la casquette du ministre de l’Educ-nat : si la contestation est trop forte ce sera bien évidemment la faute de celui-ci ! – a dressé le portrait-type de l’étudiant méritant «Ce qui compte en France pour réussir, ce n’est plus d’être bien né» : contre-modèle absolu du fiston qui a du piston, cf. un autre article de Libé.

Les Français seront-ils longtemps dupes de ce double discours ? Mon amie Clio – ma seule et unique collaboratrice, d’une efficacité aussi prodigieuse que redoutable : elle épluche méticuleusement la presse en ligne et la blogosphère et me fait part de tout ce qui a pu échapper à ma sagacité – s’étonnait ce matin au téléphone de cette distorsion entre son discours et sa pratique.

En a-t-il seulement conscience ? Ma réponse fut immédiate : ce mec est totalement «clivé»… De même qu’il ignore ce que sa main droite accorde et la gauche reprend du même mouvement, il peut dire tout et son contraire. Peu lui en chaut. Il est atteint d’une forme rare de maladie psychiatrique que je mets au compte du désormais fameux «syndrome de Sarkozy» (© mémé Kamizole) : la sarkophrénie.

Pour reprendre le mot du publiciste Henri de Rochefort, journaliste admirateur de Victor Hugo et ami de Jules Vallès, qui fonda La Lanterne en 1868, la France connaîtrait aujourd’hui «60 millions de sujets, sans compter les sujets de mécontentement»… Toutefois, Nicolas Sarkozy devrait méditer ce que disait Louis XIV : «quand je donne une place, je fais un ingrat et cent mécontents»… sachant que la reconnaissance n’est point vertu cardinale dans la famille Sarko, le coup de poignard qui lui sera destiné par le «Prince Jean» n’attendra sans doute pas très longtemps… le nombre des années.

Dans une grande majorité, les Français semblent prodigieusement agacés et d’une chronique entendue hier matin sur France-Culture mais dont je n’ai pas retenu la référence, je médite la conclusion : les électeurs auront dimanche prochain la possibilité de signifier leur désapprobation envers la politique de Nicolas Sarkozy en envoyant David Douillet au tatami – encore un au sujet duquel on peut se demander à quel titre il fait de la politique ! – alors qu’il est donné grand gagnant de l’élection partielle de Poissy…

Peut-il être défait par «ippon» gagnant ? De quoi lui faire voir 36000 chandelles pièces jaunes !

Au-delà de cette élection, l’inquiétude quant aux futures élections régionales est partagée par les députés Pierre Cardo (Yvelines) et René Couanau (Manche) qui, mardi midi lors de la réunion hebdomadaire du groupe UMP ont violemment critiqué «l’affaire Jean Sarkozy», leur diatribe ayant été accueillie par un tonnerre d’applaudissements… Dire qu’en ce moment, dans la majorité «ça branle dans le manche» relève du pur euphémisme.

Les élus mesurent pleinement l’exaspération de leurs électeurs et de la population quand ils retournent le week-end dans leurs circonscriptions. Les sujets de mécontentement ne manquant pas : taxe carbone, suppression de la taxe professionnelle, polémiques au sujet de «l’affaire Mitterrand» et maintenant, «l’affaire Jean Sarkozy» comme cerise sur le gâteau (empoisonné).

Et pour vous donner bonne mesure du séisme qui risque de secouer la majorité, il suffit de lire un article de Marianne Epad : les lecteurs du Figaro lynchent Sarko. Serge Soubrouillard y décortique les commentaires (1150 !) sous l’article du journal préféré de la droite, Epad : malgré la polémique, Jean Sarkozy ira jusqu’au bout. La désapprobation en semble le life-motiv quasi général des lecteurs dont plusieurs n’hésitent pas à dire qu’ils ne voteront plus jamais pour l’UMP, certains envisageant de rendre leur carte s’ils ne l’ont déjà fait.

Cela fait déjà fort longtemps que je pense et écris que Nicolas Sarkozy, tout aussi malin qu’il puisse être, n’a d’aucune façon «le sens politique». Tout va bien tant que ses plans ne sont pas contrariés, quand bien même seraient-ils stupides. Mais c’est un obstiné incapable de saisir l’exaspération grandissante de la population contre… son obstination à persévérer dans l’erreur.

Son fils ne vaut guère mieux qui s’obstine de même façon, savourant béatement – son sourire niais en apporte la preuve ! – d’être placé là, belle potiche ! sans même se rendre compte qu’il est totalement instrumentalisé – l’enjeu véritable dépassant à l’évidence ses supposées capacités intellectuelles : il fera ce qu’on lui dira, point barre ! - en vue de l’aboutissement d’un plan préparé de longue haleine – depuis au moins 2007 ! – par Nicolas Sarkozy et qui vise à prendre le contrôle non seulement de l’Epad et du périmètre agrandi de La Défense, mais bien au-delà : des Hauts-de-Seine, du Grand Paris et sans doute de la totalité de la Région, pour le plus grand bien des promoteurs «copains et coquins» de tout poil et au détriment des habitants.

Si nous laissions faire.


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