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Se méfier du loup qui dort

Publié le 15 octobre 2009 par Careagit
Ces derniers jours il y en a eu, des affaires, pas trop sur le déséquilibre criant de nos finances, malheureusement, mais sur des sujets de mœurs, touchant au cœur des valeurs républicaines. Les deux sujets font référence au mot « Egalité » sur lequel la devise de la France est en partie construite. L’égalité devant la Loi, d’abord, entre les « puissants » et les autres, les célèbres et les anonymes, les intellectuels dont on ne sait pas vraiment de quelle intelligence supérieure ils sont dotés.
L’Egalité, toujours, devant les possibilités d’évolution sociale ou économique des citoyens. Quand bien même partiraient-ils de (presque) rien. La méritocratie, une valeur prépondérante à la stabilité de l’ordre social en pays libre tant la perspective d’un avenir meilleur, sans cesse agité par les politiques, calme les ardeurs présentes et transforme le (parfois) cruel réel en imaginaire salvateur.
Depuis longtemps déjà, l’on sait pourtant que l’ascenseur social n’existe pas. Que l’individu, malgré lui – et à l’insu des parents – est soumis à l’irrémédiable force des « capitaux ». C’est ainsi, l’enfant devenu adulte reproduira le schéma économique et social de ses parents. Mais cela, il ne faut pas le dire. Le peuple préfère croire à la fable de l’ascenseur social, l’Ecole, la République, imaginaire salvateur.
Aussi lorsque l’on surprend le chef de l’Etat en train d’installer son fils aux manettes de l’EPAD, la France s’enflamme. Il faut dire que la manipulation est grossière. Peu importe que le bonhomme se nomme Sarkozy, Hollande ou Ginette, les faits attestent de son (jeune) âge et son CV ne présente pas encore de diplôme du supérieur validé. Avouez que cela fait beaucoup. La Gauche, toujours friande d’histoires pour s’occuper s’est jetée dans le débat en tapant sur Sarkozy alors que le problème est ailleurs. Il s’agit là de compétences. Sur ce terrain la droite aurait eu beaucoup de mal à se justifier. La droite justement, pas maligne pour un sou, brosse l’héritier et son père dans le sens du poil en n’osant pas fustiger l’attaque au principe de méritocratie pourtant Reine à droite. Ils doivent juger plus pertinent d’aligner des affaires considérées comme similaires en face de la polémique dont ils sont victimes. La théorie du « toi t’es pas mieux hein » bien connue dans les cours d’écoles.
Depuis la rentrée, le peuple a la gueule de bois. Après avoir tant espéré d’une « nouvelle génération de politique » (sic), le réveil est rude. A droite, une partie de l’électorat gaullienne s’en est déjà allé, depuis longtemps. Le peu de personnes qu’il restait, c'est-à-dire en majorité les personnes âgées, ne devrait pas demeurer longtemps à bord d’un bateau UMP qui ne cesse de faire valser leurs principes moraux. Au centre, François est silencieux. On croirait presque le MODEM à l’écart des polémiques et en train de travailler. C’est sans compter sur des témoignages et des démissions de blogueurs dont les récits des manips’ et autres fonctionnements douteux n’ont rien à envier au PS ou à l’UMP…
Au PS enfin, les fondations se fissurent. Des rumeurs de démissions de la première secrétaire viennent s’ajouter à des prises de distance inquiétantes de la part de certains blogueurs, pourtant profondément convaincus, et qui ne supportent plus l’idée même d’un attachement à ce parti. Sur l’affaire Mitterrand/Polanski, le PS a jugé bon d’enfiler ses habits de « maîtres à penser de la Culture » plutôt que de dénoncer des attitudes que je considère (et c’est mon avis) comme parfaitement claires et donc, répréhensibles.
Dans le paysage politique seuls les Verts et les partis extrêmes ne basculent pas. Deux ans après l'élection présidentielle et à deux ans des prochaines, le jeu politico-politique prend toute son ampleur. Trahisons, coups, communication, démarchage, alliances, tous est possible pour autant que cela permette de se construire son p'tit siège aux prochaines élections. Devant l’ampleur de la scission entre « le peuple et ses élites », je crains un retour en force des partis extrêmes, qu’ils soient de gauche ou de droite. Je peux me tromper. J'espère me tromper.

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