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Au revoir les "petits sports"

Publié le 15 octobre 2009 par Pascal Boutreau

ça va ça va, j'arrive... Désolé mais on m'a toujours dit que quand on n'avait rien d'intéressant à dire, mieux valait se taire...

Vous lirez dans cette news quelques papiers parus récemment dans L'Equipe. Il s'agit des derniers... pour le moment. Une page va en effet se tourner professionnellement. Je reste à L'Equipe of course mais avec une nouvelle mission puisque je serai désormais dans un service dont l'objectif est de développer la synergie entre le quotidien papier et le site internet lequipe.fr. Cela fait plusieurs années que je suis convaincu que l'avenir est dans le multimédia. Pour diverses raisons de "cuisine interne", les choses ont tardé à se mettre en place. Le train semble enfin démarrer et il serait idiot de ne pas monter dedans. Terminé donc les papiers dans le journal. En tout cas à court terme. L'idée est de mettre en place un système qui permette aux deux médias d'être enfin complémentaires. Le chantier est immense. Même si aujourd'hui j'ai un peu l'impression d'être devant une forêt vierge à défricher avec une mâchette, ce challenge que j'attendais depuis si longtemps, me semble particulièrement excitant. Il me permettra aussi de réfléchir sur tous les sports, gros et petits.

D'autre part, le contexte économique actuel s'annonce difficile pour les "petits sports". La fenêtre ouverte sur les sports aventure ou extrêmes risquent aussi de se refermer. Le combat pour la médiatisation des "petits sports" depuis plusieurs années a été usant. Très usant même. Quoi qu'il arrive par la suite, si les papiers casés ces derniers mois sur des trails, de la course d'orientation ou je ne sais quoi ont permis de faire un peu connaître des disciplines, c'est toujours ça de pris. Mais il est temps désormais de se régénérer un peu.

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Le week-end dernier se disputait donc l'Ironman d'Hawaii, THE RACE, celle qui fait rêver tant de triathlètes all around the world. Alors évidemment c'est aussi un grand business, mais ça fait tout de même rêver.  3,8km de natation, 180km de vélo et un marathon à pied, beau programme ! Ici à Paris, une nuit à suivre la course sur internet (à lutter aussi contre le sommeil car franchement, un Ironman, ce n'est quand même pas très télégénique...), à suivre aussi les temps de passage des potes engagés dans cette belle aventure. Bravo à tous les finishers et en particulier à Monsieur Croco qui a su se dépasser pour finir le marathon, bravo aussi à ceux qui comme NTQ n'ont hélas pu boucler cette affaire, vaincus par le sort. Voici donc le papier paru lundi en compte-rendu.

Géants de l’extrême

L’Australien Craig Alexander et la Britannique Chrissie Wellington ont confirmé à Hawaii leur suprématie sur le format Ironman.

Certes, l’officiel « Championnat du monde longue distance » organisé par la Fédération internationale (ITU) n’aura lieu que dans deux semaines à Perth (Australie). Mais c’est bien à Hawaii, que chaque année, les meilleurs se donnent rendez-vous pour la finale mondiale du circuit Ironman pour parcourir les 3,8km de natation, les 180km de vélo et les 42,195km de course à pied de cette épreuve mythique. Samedi, la course a une fois de plus consacré deux champions exceptionnels, dignes « homme et femme de fer ». Faits marquants.

4. Vainqueur en 8h14’04’’, l’Australien Craig Alexander n’est que le quatrième triathlète à conserver son titre après les légendes américaines Dave Scott (6 victoires dont trois d’affilée de 1982 à 1984), Mark Allen (6 victoires dont 5 d’affilée de 1989 à 1993) et Tim DeBoom (2000-2001), le dernier vainqueur américain. Parti sur le marathon avec douze minutes de retard, Alexander dû effacer le marathon en 2h48’ pour remonter sur l’Américain Chris Lieto auteur d’un gros parcours vélo en 4h25’ sur les 180km soit 40,8km/h de moyenne. Malgré une tentative pour s’accrocher à Alexander revenu sur lui à moins de dix kilomètres du but, Lieto dû se contenter de la deuxième place, à un peu plus de deux minutes.

3. Troisième victoire d’affilée pour la Britannique Chrissie Wellington. Avec un chrono de 8h54’02’’ (dont 3h3’ au marathon), elle s’offre également le record de l’épreuve détenu jusqu’alors par la Zimbabwéenne Paula Newby-Fraser (8h55’28’’ en 1992), l’octuple gagnante à Hawaii entre 1986 et 1996. Située par beaucoup « sur une autre planète », Wellington termine même au 23e rang général.

48. La place du premier Français Simon Billeau, vingt-sept ans, qui découvrait l’épreuve. Sixième l’an passé, Patrick Vernay, en retrait dès la natation, a cette fois abandonné lors de la partie cycliste. Même scénario pour Christophe Bastie.

16h59’12’’. Le temps réalisé par Richard Decker, 1653e et dernier concurrent à franchir la ligne, juste avant minuit heure locale, devant une foule immense et au son d’ACDC. A 65 ans, il n'a été devancé que de quelques minutes par Harriett Anderson, 74 ans, et Lew Hollander, 79 ans ! Et comme le veut la tradition à Hawaii, Craig Alexander et Chrissie Wellington, les deux vainqueurs du jour, étaient sur la ligne d’arrivée pour l’accueillir.

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Voici aussi le papier paru dans le journal de samedi en guise de préparation. Plutôt que de parler comme toujours des pros, j'avais chois de mettre en avant des "anonymes" (même si certains sont bien connus sur les forums...). Je remercie mes intervenants et prie Thierry Meister de bien vouloir m'excuser. Faute de place, son témoignage a été trappé sans qu'on me demande mon avis... Désolé.

La course d'une vie 

L'archipel d'Hawaii accueille chaque année les meilleurs triathlètes du monde sur le format extrême. Pour les amateurs, participer à cet officieux championnat du monde est souvent le projet de toute une "carrière".

Quand, le 18 février, Gordon Haller, ancien Marines devenu chauffeur de taxi à Honolulu devint le premier "homme de fer" après avoir nagé 3,8km, pédalé 180km et couru un marathon (42,195km), il n’imaginait sûrement pas que l’épreuve qu’il venait de remporter allait devenir le Graal absolu pour des milliers de triathlètes à travers la planète. Parmi les 1800 partants aujourd’hui, une cinquantaine de Français ont gagné le droit de participer à LA course de l’année. Quelques champions bien sûr comme le Beauvaisien Patrick Vernay, sixième l’an dernier (meilleur résultat d’un Français avec François Chabaud, en 2002), mais surtout des "amateurs". Des triathlètes qui consacrent une grande partie de leur vie à la quête de ce sésame pour ce périple dans le Pacifique où seuls les meilleurs sont conviés. Témoignages

Alexandre Fambonne (Tricastin) : "Participer à Hawaii, c’est une chance énorme. Celle d'être en bonne santé d'abord et de pouvoir décrocher une qualification. Il y a tellement de triathlètes qui en crèvent d’envie. La chance aussi d'en avoir les moyens financiers (un budget d'environ 3500 euros) grâce au soutien d'Alten, mon employeur. La première fois, j’avais l’impression d’être à la télé. Je m’entraîne en moyenne 13 heures par semaine. A une époque, je m’entraînais beaucoup plus, souvent seul comme un rat. Et puis en 2006, j’ai eu un accident cérébral en vélo à Longchamp. Je suis resté paralysé quelques heures, j’ai perdu la parole et je me suis rendu compte en lisant L’Equipe que je ne savais plus lire. Ça m’a fait relativiser. Depuis, mes ‘’sacrifices’’, c’est le sevrage de Nutella et de nounours un mois avant la course ! Evidemment, il y a des matins en hiver où tu te demandes ce que tu fous sur ton vélo. Ça m’est aussi arrivé de mettre le cuissard plein de bonnes intentions pour faire du home-trainer et de rester finalement dans le canapé à regarder téléfoot. Cette année, j’aurais une pensée pour un gars du club, Robert Silve qui est décédé il y a peu d’une longue maladie. Le combat qu'il menait, c'était comme gravir son Isoard, c'était son Ironman. On aurait tous aimé qu'il soit finisher... Alors si je fais une belle course, je serai content. Et si ce n’est pas le cas, eh bien je serai content quand même."

Nicolas Hemet (Nanterre) : "Hawaii, c’est plein d'images du passé qui ressurgissent, de vidéos que j'ai tant regardées. C'est aussi, la récompense de nombreux sacrifices qui trouvent leur raison d'être en posant le pied sur la Queen K. C'est véritablement un lieu magique et une île qui possède une énergie brute incroyable. Côté entraînement, je ne suis pas un stakhanoviste ni totalement masochiste donc je m'arrange pour trouver du plaisir. En un an, j'ai du m'entraîner environ 800 heures soit une moyenne de 15 heures par semaine (des pointes à 20-22 heures). Pour également arriver à bon port, je bénéficie des services d'un masseur, d'un podologue et d'un médecin qui sont aussi réactifs que compétents. Restent les moyens financiers où il faut reconnaître que je mets quasiment tout mon argent dans cette passion et j'ai la chance d'avoir des partenaires de confiance. En 2007, j'avais pris un plaisir fou et j'ai dû attendre les photos pour me rendre compte que j'avais bien souffert. Là, je me prépare à beaucoup plus souffrir et espère prendre plaisir en regardant les photos."

Laurianne Levasseur (Mont-Saint-Aignan) : "Hawaï représente la course mythique, celle qui réunit les meilleurs athlètes du long. Personnellement, je n’étais pas une bonne élève en EPS et je n’ai appris à nager qu’en 2007. Je n'ai jamais eu la prétention de penser que je pouvais me qualifier, ce sont des amis qui y ont pensé pour moi. Ce sera mon 3e Ironman et c’est un mélange d’inquiétude et de fascination. Je suis hélas en recherche d'emploi. On m'a d’ailleurs reproché de ‘’profiter’’ de ce statut. Difficile de dire qu'il est agréable d'avoir une mauvaise situation sociale. Surtout que je fais un métier qui me passionne tout autant que le triathlon. J'avais néanmoins du temps pour m'entraîner et c'était aussi un exutoire. Je me suis vite orientée vers le longue distance. Il m'a appris la patience, à rester concentrée (blessure, fatigue...). On apprend aussi avec ses erreurs. L'objectif principal est le plaisir mais je ne peux pas m'aligner sur une course sans penser à la performance."

Dominique Molard (Embrun): "Il y a quelques années j’étais cycliste en Elite. J’ai arrêté en 1998. Mais la vie est triste sans sport. Je suis tombé sur l’Ironman d’Hawaii à la télé. J’ai pensé que c’était un truc de barjot. Attaquer un marathon après 180km de vélo, c’était pour moi irréalisable. Et vu que c’était inconcevable, c’est devenu mon objectif. J’ai perdu un frère assez jeune. Et depuis, j’ai l’impression de vivre pour deux. J’ai besoin de toujours faire plus. Hawaii, ça mérite d’être vécu une fois dans sa vie. Cette course est censée être ma dernière. Je suis à un âge où je ne progresse plus et quand on n’arrive plus à mettre la perf à la hauteur où on le souhaiterait, il faut passer à autre chose. Mon idée est de ne pas partir trop vite pour ensuite vivre chaque minute de la course comme s’il ne me restait plus que 10 heures à vivre."

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D'un point de vue perso, j'ai donc comme prévu fait l'impasse sur la course format Ironman de Barcelone. Impasse sur la course mais pas sur le déplacement. Quatre jours géniaux dans cette ville vraiment très agréable. Si agréable d'ailleurs que je n'ai même pas eu envie d'aller voir la course le dimanche. Trop de choses à voir à Barcelone même (même un match de foot le samedi soir au Nou Camp). Franchement, si vous pouvez prévoir un peu à l'avance, prenez un billet d'avion (moins de 40 euros aller-retour par easyjet si vous vous y prenez suffisamment à l'avance) et foncez y passer un week-end.

Côté sport, après une coupure totale, tentative de reprise cette semaine avec pour unique objectif 2010, l'UTMB. ça c'est la théorie. Car si côté coeur je suis au top (enfin je parle d'un point de vue médical), côté dos, c'est pas tout rose. La coupure et les visites chez les ostéos n'ont pas pour le moment eu de résultats significatifs... A suivre donc.

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Quoi de beau sinon à signaler dans les jours à venir ?

. Grande première dimanche au Parc des Princes avec le premier match de championnat de foot au féminin. Le Paris-Saint-Germain féminin qui évolue d'habitude au Camp des Loges à saint-Germain, reçoit en effet Juvisy dans ce prestigieux stade. Le coup d'envoi de ce match "historique" (l'équipe de France féminine n'a elle même évolué qu'une seule fois au parc des Princes) sera donné à 16 heures.

. Les Français disputent actuellement à HongKong les championnats du monde de squash. Les quarts de finale se disputeront ce vendredi avec dans le bas du tableau une confrontation fratricide entre Thierry Lincou (n°8) et Grégory Gaultier (n°2). Dans le tournoi féminin, Camille Serme, désormais n°18 mondiale a bénéficié du forfait de la n°2 mondiale Natalie Grinham pour elle aussi se hisser en quart. Elle y affrontera l'Egyptienne Omneya Abdel Kawy (n°8), tombeuse hier d'Isabelle Stoehr (n°13).

. En badminton, réservez votre fin de mois pour les Internationaux de France à Paris-Coubertin. Comme tous les ans, spectacle et très haut niveau garantis avec tous les meilleurs joueurs de la planète. L'ambiance y est toujours exceptionnelle. A ne pas manquer. www.ifbadminton.com

. Le même week-end, à Lyon, se disputera l'Equita Lyon, avec là aussi les meilleurs cavaliers mondiaux tant en saut d'obstacles qu'en dressage. En dressage justement, ce sera l'occasion de voir le phénomène du moment, Totilas qui a récemment battu le record du monde de la meilleure note en dressage. Un moment exceptionnel même sans rien y connaître en dada. En saut, la Coupe du monde lyonnaise permettra aussi de revoir Kevin Staut, notre nouveau champion d'Europe. www.equitalyon.com J'aurai l'occasion d'y revenir mais tous les meilleurs seront également à Paris du 10 au 13 décembre pour le Gucci Masters et le Rolex Top 10, au Parc des Expos de Paris-Nord-Villepinte.

. Et enfin pour finir avec l'information capitale de ces derniers mois, j'espère que vous avez remarqué que le Stade de Reims, 18e après la 2e journée, est désormais quatrième de National après une impressionnante série de 7 matches sans défaite ! J'en profite car ça ne va sûrement pas durer longtemps...


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