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Moi aussi, je veux être calife à la place du calife....

Publié le 15 octobre 2009 par Philippejandrok

Après mure réflexion je constate que l’art de la polémique a toujours atteint les esprits libres non assujettis à la structure étouffante de l’establishment. Polémiquer, c’est donner son avis personnel sans que personne n’intervienne pour imposer le sien. Or, il est de plus en plus difficile de trouver des polémistes qui refusent la bienséance de l’organisation politique ou partisane.

Ceux qui me lisent, et je les remercie, savent que je n’épargne ni la Gauche, ni la Droite, ni le Centre, s’il y a un comportement douteux, je le pointe du doigt en dépit des conséquences, car nous avons été élevé ainsi en France, dans un régime démocratique, en tous les cas, bien plus démocratique depuis 1981.

La polémique est depuis les Grecs, un art Français, François Villon, Jean de La fontaine, Boileau, Cyrano de Bergerac (le vrai), Scarron, Molière… À partir du XIXe siècle, les polémistes se sont déchainés jusqu’à aujourd’hui, aujourd’hui, où le pouvoir cintre les médias et où les polémistes sont ses esclaves soumis :

- Tu écris ce que l’on te dit ou tu te trouves au chômage, comme les autres.

Et c’est ce qu’ils font, normal, ils ont des crédits à assumer, l’école des enfants, les maîtresses à entretenir, l’abonnement à la salle de gym de l’épouse légitime, le kiné, l’équitation pour la petite, enfin, tout un ensemble de prestations à acquitter chaque mois, ils n’ont pas le choix, on les tient par le nerf de la guerre, l’Argent !

Mais revenons un instant sur le sujet brulant d’actualité, car, je ne puis résister à cet acharnement contre le « pauvre » Jean Sarkozy et entendre son père déclarer regretter que son fils soit ainsi jeté en pâture à l’opinion, mais le premier responsable, c’est bien le père qui entraine son fils dans un monde extrêmement cruel, qui le protège et le défend, qui en fait son porte étendard et qui agit en douce pour lui permettre de s’enrichir en faisant carrière aux dépens du reste de la population, et puis le gamin, car, pardonnez-moi, c’est encore un gamin qui s’acharne à son tour à vouloir jouer les grands politiques… non, cela ne prend pas, Jean Sarkozy n’a rien d’Alexandre le Grand, non, rien du tout et ses réactions le prouvent.

- «Jamais depuis le début de mon parcours politique, je n'aurais été nommé. Je tire ma légitimité de l'élection et du suffrage universel». Jean Sarkozy, Le Figaro

Le pire, c’est qu’il y croit, alors, deux solutions s’offrent à nous, soit c’est un menteur et c’est un fin politique, soit il lui manque quelque chose que les scientifiques nomment « intelligence » ou la maturité, je ne porte aucun jugement sur l’individu, mais j’analyse une situation et un discours. Personnellement, j’espère qu’il ment, si c’est le cas, on ne peut faire confiance à un menteur, si ce n’est pas le cas, et bien, c’est la même chose.

- «Est-ce-que vous pensez que je me suis tourné les pouces depuis deux ans ? Depuis deux ans, je travaille 12 heures par jour, j'anime des permanences, je suis à la fois sur le terrain et sur le fond» Jean Sarkozy, Le Figaro.

Le fond ? Le fond de quoi, de qui ?

Nous sommes heureux d’apprendre qu’un élu fasse son travail, mais que fait-il au juste, quels sont ses titres de gloire ? Qu’il nous prouve qu’il est capable d’accomplir cette mission difficile plus qu’un autre.

En clair, et il l’avoue sans s’en rendre compte, il ne fait pas ses études et ne sera jamais diplômé, et nous avons là le parfait exemple du « self made man », un homme politique sans diplôme, sans culture historique, économique et sociale, et j’ajouterais ceci, quelques millions de Français plus qualifiés que Jean Sarkozy travaillent 12 heures par jour comme lui, sans avoir la chance d’être élus, des milliers de français méritent autant que lui d’être à sa place et n’ont pas cette chance inouïe d’être le fils d’un homme puissant, à la fois chef de parti et chef de l’État Français. L’ambition de réussir n’a malheureusement rien à voir là-dedans, mais le piston, le soutien, l’aura du père, oui, qu’on se le dise !

Son fils n’a pas «moins de droits» que les autres, déclare le Président, mais en a-t-ils plus ?

C’est visiblement ce que 60 millions de français constatent amèrement. Si Jean Sarkozy avait la noblesse et l’honneur Hongrois que je connais, il ne s’acharnerait pas à prendre la présidence de l’EPAD, et cette aventure qui débute à peine fait déjà couler trop d’encre. Lorsque je le vois en photo, il me prend à penser au Juge Burgaud, à sa jeunesse et aux erreurs qui ont traumatisées nombre de personnes adultes et innocentes, toutes plus âgées que lui, pensez que l’avenir de150 000 personnes sera entre ses mains, c’est effrayant.

Son père devrait lui-même le dissuader de faire de la politique sous son mandat, son père devrait cesser d’intercéder en sa faveur en éloignant des personnes gênantes et concurrentes pour le mettre à leur place ; on ne donne pas le pouvoir à un gamin, même Louis XIV a dû accepter la Régence, on ne gouverne habillement qu’à la suite d’un enseignement et d’une connaissance acquise ou innée, mais sur ce point, je reste persuadé que l’inné ne fait pas partie de la psyché de ce garçon, même s’il a un certain talent. Et pourquoi n’entend-on pas ses administrés, ses électeurs, la voix du peuple ? Pourquoi ne les entend-on pas louer le travail de ce jeune homme ?

- «C'est un homme politique comme les autres, ce n'est pas parce qu'il est le fils du président de la République qu'il en a moins» déclare le conseiller du président, Henri Guaino.

Ah ! Ah ! Ah ! Mais justement, non, ce n’est pas un homme politique comme les autres et qu’ils cessent de s’offusquer, ces défenseurs du clan Sarkozy qui défendent des fausses vérités, c’est le fils du Président, vous comprenez, le fifils à son papa, et il devrait prendre exemple sur son camarade, Frédéric Mitterrand qui n’a jamais intégré le gouvernement de son oncle, même s’il a profité de l’aura de son nom, car, il ne faut pas se leurrer, dans ce monde lorsque vous portez le nom d’une personne importante, on vous ouvre les portes dans l’attente d’un renvoi d’ascenseur, c’est le système qui veut ce comportement imbécile, et le Président a sans doute agi en ce sens pour son fils, et même s’il ne l’a pas fait, les gens qui lui ont rendu service savaient pertinemment qu’il ne fallait pas s’attirer les foudres du père/président, c’est pourquoi ses pairs l’ont élu et quand je dis ses pairs, je m’entends...

Le compagnon actuel de Cécilia en sait quelque chose de la rancune de Monsieur Sarkozy, l’ancien Premier Ministre aussi. J’ai beaucoup de respect pour cette femme qui a su choisir ses convictions personnelles à des convictions politiques en étant la première femme de France à divorcer d’un président de la république nouvellement élu. Chapeau bas Madame, non pas pour son divorce, car la fin d’une histoire d’amour est toujours dramatique, mais qu’elle ait agi honnêtement en toute conscience, ce que devrait faire ce beau-fils dans la situation actuelle.

D’autres parts, lorsque le fameux Luc Chatel reprend « C'est un homme politique comme les autres » « c’est une chasse à l’homme », enfin Monsieur Chatel, Jean Sarkozy n’est pas Jean-Louis Treiber. Monsieur Chatel et le gouvernement Sarkozy, croient-ils naïvement que nous soyons dupes de cette farce ? Mais heureusement à l’UMP, quelques voix sont discordantes

«…On entend en circonscription des parents dont les enfants ne trouvent pas de stages...» déclare à l’Assemblée René Couanau, député UMP de la Manche et, sous entend-il, on offre au jeune Sarkozy qui n’a aucun mérite un poste d’aussi grande importance alors que d’autres jeunes français n’ont même pas la chance de trouver un simple stage dans une administration ?

J’ajouterais que ce qu’il y a d’insupportable dans cette affaire, c’est ce que ce gouvernement passe son temps à insulter notre intelligence, à nous manquer de respect en nous prenant pour des imbéciles, il n’y a pas d’autres termes, et croyez bien que j’en sois navré, mais le clan Sarkozy et leurs amis nous prennent pour de parfait crétins s’ils s’acharnent à continuer à nous faire croire que ce garçon à les faveurs de l’électorat citoyen.

Laurence Parisot du MEDEF déclare à son tour :

- «Je trouve formidable que quelqu'un de jeune, d'engagé, puisse avoir l'ambition de diriger un établissement public de cette nature», pourquoi ne devient-elle pas l’attachée de presse des Sarkozy ?

Mais c’est tout de même bien pensé Madame, c’est tout à fait vrai ce que vous dîtes, mais pas dans ce cas, pas pour le fils du Président, c’est beaucoup trop gros, on voit pendre les ficelles du marionnettistes et puis cela sous entend qu’il serait le seul jeune engagé ? Allons, allons, soyons sérieux un moment Madame la Présidente des Patrons, des milliers de jeunes de son âges et diplômés par dessus le marché, reverraient d’obtenir la place du calife à la place du calife.

De son côté, Benoist Apparu toujours UMP à défendu la pauvre victime à l’Assemblée « Alors considérez les gens sur leurs actes, et non sur leur acte de naissance», c’est vrai, ça, pourquoi n’applique-t-il pas cette saine parole à tous les enfants d’immigrés qui ne sont pas fils de Président ? Tous les Karim, Mohamed, Kassim, Fatima, Abdelkamel… Et puis les diplômes, on en fait quoi ? Les parents se saignent aux quatre veines pour payer des études à leurs enfants et on offre tout sur un plateau au fils Sarkozy ? Mais ils vont se foutre de nous encore longtemps ?

Toute cette hypocrisie pue la traitrise et sent le souffre, mais nous vivons une époque formidable.


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