La cranberry, petite baie rouge venue d’Amérique du Nord, est réputée pour son action anti-infectieuse. Elle permet de remplacer les antibiotiques dans certains cas d’infection urinaire: elle empêche les bactéries responsables de se fixer sur les muqueuses des voies urinaires, et donc de proliférer. On peut l’utiliser en curatif, mais elle est également très utile en préventif. En comprimés, en jus ou en solution buvables, la cranberry contribue ainsi au confort urinaire des femmes, qui sont les principales concernées en matière de cystite.
Cranberry, canneberge, airelle : quelles différences ?
La cranberry est une petite baie rouge, au goût acidulé et astringent, produite par un arbuste, Vaccinium macrocarpon, qui pousse dans l’est des Etats-Unis et au Canada. En Europe, on trouve une autre espèce de cranberry, Vaccinium oxycoccus. Cranberry (nom anglosaxon) et canneberge (nom francophone, utilisé notamment au Québec) désignent le même fruit. L’airelle (Vaccinium vitis idaea), qui fait partie du même genre botanique et ressemble à la cranberry, n’en est pas moins un fruit différent. Cranberry et airelle sont très souvent confondues.
En phytothérapie, on trouve la cranberry sous forme de jus, d’ampoules buvables ou de gélules. Elle est utilisée seule ou associée à d’autres plantes pour traiter les problèmes urinaires, et notamment les cystites.
Un antibiotique naturel
La cranberry renferme des substances antioxydantes de la famille des polyphénols, les proanthocyanidines. En plus de leur action anti-radicaux libres et anti-vieillissement (les propriétés antioxydantes de la cranberry sont supérieures à celles du thé, du vin rouge ou de la myrtille), ces proanthocyanidines ont un effet antibactérien qui s’avère précieux dans la prévention et le traitement des infections urinaires. Ces proanthocyanidines ont en effet la capacité d’empêcher certaines bactéries (parmi lesquelles Escherichia coli, responsable de la plupart des cystites) de s’installer sur les muqueuses. Incapables de se fixer dans les voies urinaires, elles sont éliminées en même temps que l’urine, et ne peuvent donc pas proliférer. La cranberry est efficace dans les 2 heures qui suivent la prise, et son action se prolonge durant une dizaine d’heures.
La cranberry est donc conseillée en prévention des infections urinaires, ou en curatif, lorsque l’infection est là. L’Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments) a d’ailleurs validé ces résultats en 2004, et certains laboratoires pharmaceutiques commercialisent des médicaments à base de cranberry. Pour preuve de son efficacité, la cranberry est prescrite par des urologues, en particulier pour les patientes souffrant de cystites récidivantes, ou induites par des bactéries résistantes aux antibiotiques.
Un effet possible sur les ulcères de l’estomac
Les propriétés anti-infectieuses des anthocyanidines de la cranberry pourraient aussi être efficaces sur les ulcères à l’estomac. Des études sont en cours pour déterminer si ces substances peuvent empêcher la bactérie responsable d’ulcères gastriques, Helicobacter pilori, de se fixer sur la paroi de l’estomac. Cette petite baie serait décidément pleine de vertus!