Magazine Cyclisme
Natation et vélo se sont bien passés ; c’est de son marathon que Saudemont est déçu.
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Autorisation du 03.02.2005
Manoël Saudemont, tout juste rentré de l'iron man d'Hawaï qu'il disputa
pour la première fois le week-end dernier, revient sur cette expérience unique.
Auteur d'une remarquable performance dans son premier iron man d'Hawaï, Manoël Saudemont, perfectionniste, regrette toutefois un mauvais marathon. Mais savoure malgré tout sa performance d'ensemble.
« 7 h du matin : départ du championnat du monde 2009 Ironman d'Hawaï au coup de canon de l'US Navy : 1.900 triathlètes s'élancent pour un peu moins de 4 km de natation dans une eau limpide, un véritable aquarium grandeur nature. Un vrai plaisir. Les sensations sont bonnes. Après 1 h 04 de natation, j'enfourche mon vélo et me voilà parti pour 180 km de contre-la-montre sous 36 degrés à l'ombre avec un vent qui ravirait les funboarders. Les jambes tournent toutes seules mais j'essaye de ne pas m'affoler ; je mange, m'hydrate et m'asperge un maximum pour anticiper sur le marathon. »
« Après le vélo à plus de 35 km/h de moyenne, je suis confiant pour le marathon. Je reste à l'aise sur les quinze premières bornes mais à force de m'asperger, j'ai les chaussures gorgées d'eau et une belle ampoule commence à se former. Je décide de m'arrêter pour la percer avec mon épingle à nourrice, je repars mais j'ai la sensation d'être dans un four. Je suis un peu grillé durant vingt bornes et j'essaye de m'accrocher. Le mental doit reprendre le dessus ; c'est dans ces moments que la sophrologie peu apporter un plus : je m'imagine en train de courir tranquillement dans notre chère forêt de Châteauroux, à la fraîche, puis, comme par hasard, je retrouve un peu de fraîcheur sur les sept derniers kilomètres. »
« L'arrivée est grandiose. Nous sommes sur une autre planète. Je franchis la ligne avec un sentiment partagé : déçu de mon marathon mais heureux d'avoir fait un vrai Hawaï bien dur : chaleur et vent au rendez-vous, plus le manque de sommeil et le décalage horaire de douze heures. Du coup, je relativise vite cette déception du marathon d'autant plus que je termine dans le top dix des Francais, où il y a eu une véritable hécatombe. »
Satisfait, donc, de sa performance, Manoël Saudemont n'oublie pas de remercier ceux sans qui cette aventure n'aurait pas été possible : « D'abord ma petite famille qui a supporté mes absences, mon coach Gérald Fortuit qui a supervisé tous les entraînements et les à-côtés, Stéphane Lorsa qui a réussi à me faire progresser en natation (ce n'était pas gagné), mes collègues du collège d'Ardentes, mes élèves et enfin tous les potes qui m'ont rendu service. » Sans oublier ostéopathe, dentiste et préparateur du vélo. Un vrai sport d'équipe.