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Les faubourgs d'une ville qui n'existe pas

Publié le 17 octobre 2009 par Achigan
Les faubourgs d'une ville qui n'existe pas
Je suis les faubourgs d'une ville qui n'existe pas, le commentaire prolixe d'un livre que nul  n'a jamais écrit. Je ne suis personne, personne. Je ne sais ni sentir, ni penser, ni vouloir. Je suis le personnage d'un roman qui reste à écrire, et je flotte, aérien, dispersé sans avoir été, parmi les rêves d'un être qui n'a pas su m'achever.
Fernando Pessoa

Et pourtant, suite aux arrêts de la cour de l'existence, ceux qui me condamnent de tous les maux répugnants de l'homme, je ne puis réprimer un sanglot.
Je ne sais ni penser, ni sentir, ni vouloir, je suis dans l'anfractuosité rocheuse qu'une pierre luisante qui voudrait se rompre, se détacher et rouler jusque de l'autre côté de la colline, mais qui reste là, prise dans l'étau du roc, dans la poigne serrée de l'incapacité.
Parfois, je sens un peu comme en demi-sensation ou en demi-sommeil, je sens que mon corps se révèle enfin. Dans un murmure discret, je l'entends vouloir me raconter des choses. Mais tout ce qu'il me dis est inconnu, récité dans une langue disparue et prononcé à travers un vrombissement infernal.
Dans ces rares moments d'éveil coincé entre des cauchemars rapprochés, sans raison apparente (je dirais seulement avec l'égarement qui vient avec l'ennui), je me prends à rêver d'amour comme d'un salut.
Mais comment rêver justement d'amour ?
N'est-ce pas qu'une lointaine fête, (peut-être dans une ville voisine),
d'où monte les fumées et d'où émane une musique étrange ?
Comment savoir ce qui s'y trame ?
Qui en sont les invités d'honneur et les beautés véritables ?
Me trompai-je en imaginant qu'une mascarade ?
Je me laisse porter quelque temps par mes songes, chiens de l'imaginaire lâchés sur la plaine du rêve, qui cherchent, qui fouillent, qui sondent inlassablement le sol en quête de réponse. J'en ai assez d'écrire et pourtant, ce n'est pas assez. Il faut continuer.
Peut-être, avec l'espoir des fous, trouverai-je au l'apaisement ?
Sur cette terre de hasard,
je garde la tristesse de l'homme qui ne sait pas, et ne saura jamais...

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