Le souvenir de mes fautes m'humilie, me porte à ne jamais m'appuyer sur ma force qui n'est que faiblesse, mais plus encore ce souvenir me parle de miséricorde et d'amour.
Comment lorsqu'on jette ses fautes avec une confiance toute filiale dans le brasier dévorant de l'Amour,
comment ne seraient-elles pas consumées sans retour?
Je sais qu'il y a des saints qui passèrent leur vie a pratiquer d'étonnantes mortifications pour expier leurs péchés; mais que voulez-vous, " Il y a plusieurs demeures dans la maison du Père Céleste ", Jn 14,2 Jésus l'a dit et c'est pour cela que je suis la voie qu'Il me trace. Je tâche de ne plus m'occuper de moi-même en rien, et ce que Jésus daigne opérer en mon âme je le lui abandonne, car je n'ai pas choisi une vie austère pour expier mes fautes, mais celles des autres.
Je viens de relire mon petit mot et je me demande si vous allez me comprendre, car je me suis très mal
expliquée. Ne croyez pas que je blâme le repentir que vous avez de vos fautes et votre désir de les expier. Oh non! j'en suis bien loin, mais vous savez: maintenant nous sommes deux, l'ouvrage se
fera plus vite (et moi avec ma manière je ferai plus de besogne que vous), aussi j'espère qu'un jour Jésus vous fera marcher par la même voie que moi.
Pardon, cher petit-frère, je ne sais pas ce que j'ai aujourd'hui, car je dis vraiment ce que je ne voudrais
pas dire. Je n'ai plus de place pour répondre à votre lettre, je le ferai une autre fois. Merci pour vos dates, j'ai déjà fêté vos 23 ans; Je prie pour vos chers parents que Dieu a retirés de ce
monde et je n'oublie pas la mère que vous aimez.
Votre indigne petite soeur
Th. de l'Enfant Jésus de la Ste Face
rel. carm. ind.