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J. PIPER, PRENDRE PLAISIR à...

Publié le 17 octobre 2009 par Philippejandrok

7bb7950f144677b1fe8f1a5f894acd51.jpgIl est vrai que ces derniers temps nous avons eu fort à faire avec l’actualité, aujourd’hui, pour détendre l’atmosphère, je vous fais part de ma surprise et de mon étonnement :

Je raccompagnai une amie charmante chez elle en passant sur l’Avenue de la Marseillaise, et sur le trajet, nous sommes tombés par hasard sur la vitrine de la devanture d’une librairie religieuse avec un ouvrage qui a immédiatement attiré notre attention :

John PIPER

JÉSUS

PRENDRE PLAISIR

à le

DÉCOUVRIR

 Bon, je vous ferais pas grâce du découpage sémantique, ce titre parle de lui-même :

« PIPER JÉSUS

PRENDRE PLAISIR…

DÉCOUVRIR »

 et je suis particulièrement étonné que l’éditeur Français n’ait pas eu la présence d’esprit de changer ce titre qui semble tiré d’une mauvaise série XXX, il ne manquait plus que le « sextoy » et le lubrifiant fournis en sus.

Évidemment mon amie et moi avons éclaté de rire, le fameux livre de provocation trônait entre les titres « …créés pour votre bonheur » « l’amour du Dieu » « Le seigneur est grand », et il était là, le beau Jésus, les bras grands ouverts, bien disposé à nous faire découvrir le plaisir, 20 siècles d’obscurantisme et de frustration sexuelle s’effondraient-ils devant nos yeux ravis ?

Sacrilège, me dis-je, les chrétiens sont toujours aussi coincés, et ils n’ont pas, prétendent-ils, l’esprit mal tourné comme les libres penseurs que nous sommes, le croyez-vous ? S’il est vrai que Satan m’habite pour dévoiler de telles pensées, qui habite donc ces naïfs qui n’ont pas honte de présenter un tel ouvrage avec un tel titre dans une librairie catholique ? Les musulmans disent « Allah est grand », et je les crois volontiers.

Parfois, j’aimerais remettre sur le tapis les siècles de génocide, de torture et d’assassinats sadiques et morbides légitimés par l’église, sous prétexte de conviction religieuse?

Ainsi, la frustration sexuelle imposée par les représentants du livre a provoqué et généré autant de malades et d’obsédés sexuels qui ne peuvent faire face à leurs propres pulsions, malgré les interdits moreaux, malgré l’amour de « Jésus, Djésusse, je susse », rien que ce nom propre est contradictoire, rien que cette prononciation pose problème, un nom propre pour une action sale, enfin, pas pour tout le monde. Mais cette provocation ultime a suscité le désir et l’envie de chair malgré, ou plutôt grâce à ces interdis ridicules qui ont fait entrer le diable dans le harem.

Au retour, je me suis arrêté à la poste, plein de ce désir chrétien d’aider mon prochain, parce que tout de même, on peut avoir une pensée libre et une volonté sincère de faire le bien autour de soi.

J’ai fait ma petite affaire, envoyer un colis aux bout du monde, un retour, et en sortant, alors que je précédai une grosse femme mal fagotée, je lui tins aimablement la porte, comme on me l’avait appris, et ce faisant, une pensée me traversa l’esprit :

-   La pauvre, on ne doit pas être très souvent gentil avec elle.

Mais quel niait, quel prétentieux d’oser penser, de projeter sur une parfaite inconnu un sentiment de pitié et de condescendance basé sur l’analyse rapide de sa personne et de son être.

Elle a du m’entendre penser, emmitouflé dans son chandail beige, moulé dans un jean délavé qui lui contraignait les fesses comme dans un étau pour la faire paraître plus mince, plus séduisante, et bien, c’était raté. Elle était moche, elle restait moche, quoiqu’elle fasse pour essayer de faire croire aux autres que c’était une beauté des antipodes.

Donc, elle me suivit, passa la porte que le lui tenais aimablement et ne dit pas un mot, pas même un merci, et là, j’étais estomaqué, moi qui avait été suffisamment gentil pour penser que malgré sa laideur elle méritait le respect, et bien nan ! Alors, je me suis remercié à haute voix, y’a pas de raison, mais vous croyez qu’elle a réagis, rien, pas même un sourire de sa grosse face affreuse et boutonneuse avec ces cheveux rincés à la Lesieur, rien, pas un mot, pas un sourire, j’en conclus que cette grosse femme était habituée à être servi et qu’elle trouvait tout naturel que l’on fut gentil avec elle, la peste ! Et bien non, la gentillesse n’est pas naturelle, c’est une attitude, un comportement social, une volonté de concorde, contrairement à la méchanceté, à l’agressivité qui sont, elles, tout à fait naturelles.

J’ai, vous l’avez compris, en horreur cette forme d’impolitesse silencieuse qui porte à croire que tout nous est dû quoiqu’il arrive, mais si les êtres humains ne s’accordent pas à se respecter les uns les autres, quelque soit la qualité ou le rang de chacun, il est certain que nous ne pourrons jamais construire un monde nouveau peuplé d’hommes et de femmes de bonnes volonté.

Mais, ai-je été si objectif que ça dans mon développement, hum ! Un doute m’habite… Enfin, je me tâte… Bref ! Nous vivons une époque formidable…


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