Journalistes non professionnels

Publié le 17 octobre 2009 par [email protected]

Entre l’essor des caméras vidéo intégrées aux téléphones portables et des sites Internet distributeurs d’images (YouTube, Dailymotion, etc.), une concurrence « sauvage » menace les journalistes professionnels : celle de Monsieur-Tout-le-Monde filmant à l’improviste une gaffe ministérielle ou un lapsus de candidat, l’occasion faisant soudain le larron… Mais voici plus grave, sous la plume de Romain Captier dénonçant (dans i-Mode Mag, mars 2006) un effet pervers de cette chasse au scoop par tout un chacun, laquelle peut in fine menacer la sécurité de tous :
« Le 2 août 2005, un Airbus A340 d’Air France se crashe à Toronto, près du plus grand axe autoroutier du Canada. Fait rarissime. Les journalistes arrivent très vite sur place ; l’avion est filmé, photographié sous tous les angles alors que les passagers s’évacuent de l’appareil en flammes. À l’intérieur, certains rapporteront avoir eu du mal à sortir, non à cause de la fumée ou de la bousculade, mais parce que d’autres passagers immortalisaient la scène avec leurs téléphones et bloquaient le passage. »
Si les grands reporters risquaient souvent leur propre vie au cœur de l’action, le Rouletabille de pacotille sommeillant en chaque détenteur de téléphone portable peut désormais compromettre la vie des autres !