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« Ouvre moi, ouvre moi ta porte… » Lettre ouverte d’un auteur de province à un éditeur parisien (mythique, forcément mythique).

Publié le 18 octobre 2009 par Sarah Oling

J’ai l’outrecuidance de  vous envoyer mon dernier manuscrit, alors que je ne suis pas connue à Paris, à part de mes amis évidemment,  et que je n’ai d’autre fait de gloire que quatre livres publiés à compte d’éditeur. Des éditeurs qui ne font pas partie du « sérail ». Oui !  Il existe en province des éditeurs exigeants, aimant passionnément leur métier, mais pour nombre d'entre eux sans moyens de diffusion et sans service de presse digne de celui dont vous disposez. Sans la confiance que nous font ces éditeurs, nous ne pourrions cependant jamais être publiés.

Pour nombre d’entre nous, pourtant, nos livres ne sortent pas des frontières de nos belles provinces. Sommes-nous, suis-je, sans talent pour autant ? Ce n’est certes pas à moi d’en juger. Mes  précédents livres m’ont fait vivre de belles rencontres avec des lecteurs eux aussi exigeants. Le dernier publié a obtenu une reconnaissance littéraire. Cependant, je ne vous apprends rien en affirmant qu’il n’existe de véritable valorisation de notre travail que par la publication de nos ouvrages validée par le sceau d’un éditeur national.

Je ne me se positionne pas en martyr d’une cause. Je n’irai donc pas m’immoler par le feu dans un jardin du 6°arrondissement parisien, tout près du siège d’une de vos prestigieuses maisons. Je ne reproduirai pas non plus, dans une geste de tragédienne atteinte de démence passagère, un autodafé mémorable, ne m’autorisant à brûler que mes propres illusions perdues (je tiens trop à la littérature pour mettre le feu à des livres, quoique parfois, la lecture de certains d’entre eux provoque chez moi quelques pulsions …).

Non, je vais  faire ce que je sais faire, écrire, encore et toujours ! Et continuer à vous envoyer mes  romans en devenir  parce que j’ai fait un rêve un jour et que, paraphrasant le Petit Prince, je suis devenue responsable de mes rêves. Le savez-vous ? Je ne demande rien d’autre que d’être lue par vous, pour être jugée à l’aune de mon univers littéraire. Alors et alors seulement,  serai-je envoyée aux oubliettes des écrivains sans intérêt ou digne d’aller à la rencontre des lecteurs, que vous privez peut-être de quelque chose de précieux en ne m’accordant pas même le bénéfice du doute….

Quatre livres de publiés, deux autres achevés, en attente du précieux sésame, le vôtre peut-être,  qui leur ouvrira la porte vers la lumière espérée. Un nouveau travail romanesque en chantier. Il m’est impossible de renoncer à frapper encore et toujours à votre porte.

Simplement impossible.

Sylviane Sarah Oling


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