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Fraudes, poursuites et l’industrie pharmaceutique

Publié le 18 octobre 2009 par Helenebouchard

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Doit-on avoir confiance dans l’industrie pharmaceutique et ses représentants et de leurs  firmes de lobbying? Le cartel de l’industrie phaamaceutique représente environ une quinzaine de firme qui existent depuis 1020.

Je suis de la génération où dans les salles de classe il y avait des enfants victimes de la thalidomide. c’était un médicament prescrit aux femmes enceintes contre les nausées. Résultat: déformations des mains et/ou des pieds( et autres défauts congénitaux) chez certains enfants. Le médicament affecterait l’ADN chez les enfants et il n’est pas certain si les descendants sont affectés ou non. Il y a un site internet pour les victimes canadiennes de la thalidomide à l’adresse suivante: www.thalidomide.ca .

Dans les journeaux , on lit souvent que les résultats des recherche  publiés dans les revues scientifiques  sont , dans une forte proportion, financés par l’industrie pharmaceutique  en plus d’être biaisées:

A recent move by a major medical journal could provide more timely disclosure of alleged undisclosed conflicts of interests between researchers and pharmaceutical companies. The Wall Street Journal reported July 7, 2009, that the Journal of the American Medical Association (JAMA) has softened its policy demanding that anyone filing a complaint about unreported conflicts of interest must not reveal the information to third parties or the media while the investigation is underway. In an editorial published early in July in JAMA, editors modified the policy so that it does not explicitly require silence during the investigation, according to the Wall Street Journal. JAMA has been criticized “for taking five months to acknowledge that a study it published last year on the use of antidepressants in stroke patients was written by a University of Iowa psychiatrist who failed to disclose he had a financial relationship with the maker of the drug studied,” according to the article. Source:http://pharmaceutical-kickbacks.com/

Le dernier exemple est celui du Dr. Reuben , un anesthésiste accusé de fraude majeure aux États-Unis:

Les premiers éléments du dossier ont été révélés ces derniers jours dans les colonnes d’Anesthesiology News, la revue du groupement professionnel américain d’anesthésiologie. A dire le vrai l’abcès commençait à grossir depuis près un an. On vient de commencer à l’inciser mais il est encore loin d’être vidé. Au centre de la scène, donc : le Dr Scott S. Reuben, collaborateur du célèbre Baystate Medical Center de Springfield (Massachusetts). Cet anesthésiste est désormais  publiquement accusé de s’être rendu coupable de fraudes majeures.

Ces fraudes auraient été commises dans le domaine des essais menés sur des malades et qui conditionnent pour une part les autorisations de mise sur le marché des spécialités pharmaceutiques. En congé maladie depuis des mois, aujourd’hui injoignable, le Dr Reuben, dit-on, reconnaît les faits qui lui sont  reprochés ; des faits pour lesquels il pourrait, curieusement, ne jamais être poursuivi.

Source: www.Slate.fr

Selon Tranparency international dans son rapport de 2006, sur la corruption et la santé, le secteur pharmaceutique est exposé à la corruption ( le rapport compte environ 400 pages) :

Une des plus importante est le degré d’implication du gouvernement dans sa réglementation : des études d’autres secteurs ont indiqué que l’incidence de la corruption est sensiblement plus forte lorsque l’État garde une mainmise sur l’économie et une bureaucratie envahissante.   En l’absence de contrôles institutionnels stricts, les régulateurs de l’État peuvent prendre des décisions discrétionnaires plutôt que des décisions basées sur des critères uniformes. En outre, il existe de fortes asymétries d’information entre les malades et les médecins (voir chapitre 1). Les malades font confiance à leurs médecins pour leur prescrire les médicaments les plus efficaces pour leur cas, mais la décision des docteurs quant au médicament à prescrire peut être influencée par la pression des entreprises pharmaceutiques. Les systèmes de contrôle de qualité disposent souvent de manuels de procédures insuffisants qui peuvent entraîner la fabrication de médicaments de qualité inférieure.

Rajoutons quelques petites statistiques de l’effort de marketing de cette industrie aux États-Unis, selon la même source ( page 106) :

Au cours des dernières années aux États-Unis, les industries pharmaceutiques, de fabrication de matériel médical et de biotechnologie ont déboursé chaque année la rondelette somme de 16 milliards de dollars américains dans leur marketing aux médecins , avec plus de 2 milliards de dollars américains dépensés uniquement pour payer des repas, financer des réunions et des manifestations3. Les industries ont versé entre 1000 et 5000 dollars américains (et plus) aux médecins sous forme d’honoraires pour tenter de les convaincre de faire partie de leurs bureaux de conférenciers et pour les engager comme consultants bien rémunérés et membres de leur conseil consultatif. Par ailleurs, elles inondent les médecins de publicité journalistique, de quelques 90 000 aimables délégués médicaux. Elles paient les universitaires afin que ceux-ci les aident à élaborer du matériel éducatif et se lient d’amitié avec des étudiants en médecine en leur offrant des cadeaux tels que des livres, des stéthoscopes ainsi que des déjeuners et des dîners gratuits. De tels dons peuvent amener certains médecins à agir dans leur propre intérêt, et non dans celui de leurs patients. La marge entre des subsides tout à fait légaux entrant dans la politique de marketing d’une industrie pharmaceutique et des pratiques illégales est parfois très mince.

J’aimerais bien trouver une étude sérieuse sur l’augmentation des prix des médicaments. Surtout après la publication d’une hausse de 800% du prix du prémarin ( hormone pour les femmes ménopausées).  Il doit y avoir d’ autres médicaments dont le prix a subi  “une forte inflation ” . L e taux de rendement après impôts sur le capital investi varie entre 20% et 44% tandis que le rendement sur l’avoir des actionnaires atteint 70% dans certains cas selon l’étude de Léo-Paul Lauzon ( Analyse socio-économique: industrie pharmaceutique mondiale pour la période de dix ans 1996-2005, Montréal, Chaire d’études socio-économiques de l’UQAM, 2006, http://www.cese.uqam.ca/pdf/rec_06_industrie_pharma.pdf) .

Pfizer paiera une amende record aux USA de 2,3 milliards de dollars pour pratiques commerciales frauduleuses. Une amende de  22 millions pour la compagnie BIOVAIL . Tout  ça nous rappelle le scandale de l’anti-inflammatoire  Vioxx avec ses 4, 8 millards de dollars .

Les médicaments sont nécessaires, car la maladie existe. Cependant, la crédibilité de l’industrie pharmaceutique est rudement mise en doute, ce qui peut expliquer la controverse actuelle sur la vaccination contre la grippe AH1N1. Il est fort possible que le risque d’une pandémie soit très grand et qu’une vaccination massive s’impose pour protéger la population, mais la réputation de cette industrie, les poursuites, les conflits d’intérêts avec les agences  et  le corps médical font  qu’une partie de la population n’a tout simplement pas confiance. Il existe un climat de méfiance avec une multitude d’informations contradictoires que le consommateur  ne sait plus qui croire. Une des conséquences de la corruption est la perte de crédibilité d’une industrie. Ce ne sont pas toutes les entreprises pharmaceutiques qui magouillent, mais comment différencier le vrai du faux?


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