source: alliance-technologies.net
Depuis maintenant neuf ans, je suis porte-parole du Bloc Québécois en matière d’Environnement à la Chambre des communes. Et depuis neuf ans, les questions des changements climatiques et du développement durable ont pris une place de plus en plus importante, je dirais même prépondérante, sur la scène politique québécoise, canadienne et mondiale. L’enjeu environnemental déborde aujourd’hui son simple domaine d’application : il s’agit désormais d’un enjeu planétaire qui nous touche tous dans notre vie de tous les jours. Il s’agit d’un enjeu économique, social et surtout, politique. Pour donner suite aux recommandations et aux engagements du Protocole de Kyoto, les dirigeants de cent soixante-dix pays se réuniront bientôt à Copenhague pour adopter une nouvelle politique environnementale pour les prochaines années. Nous devons, et au plus vite, donner une nouvelle impulsion à nos politiques vertes et à nos investissements dans les énergies propres, renouvelables et rattraper le temps perdu dans une course où chaque année, chaque mois, pèsera lourd sur l’avenir de notre environnement…
L’exemple de l’administration Obama
Alors que dans les 8 dernières années, la communauté internationale et les groupes environnementalistes ont vertement critiqué l’administration américaine de George W. Bush en raison de son laxisme face à la question environnementale, voici que le président Obama tente de rattraper à vitesse grand V le retard accumulé par son pays sur cette question, en particulier dans la recherche et les investissements dans les nouvelles énergies propres. Le Pembina Institute, qui œuvre dans la recherche de solutions alternatives aux problèmes environnementaux, a dressé le printemps dernier un bilan accablant des politiques canadiennes en la matière comparativement à ce qui est fait au sud de notre frontière : par habitant, l’administration américaine, toute proportion gardée, investie 6 fois plus dans la recherche environnementale et le développement de nouvelles technologies que ne le fait le gouvernement Harper. Le plan de relance de l’économie américaine qu’a signé Barack Obama comprenait près de 76 milliards de dollars d’investissements dans des domaines aussi divers que l’efficacité énergétique dans les bâtiments publics ou résidentiels, dans le domaine de l’automobile, ainsi que dans la recherche d’alternatives au pétrole et au charbon. Par exemple, ce sont près de 24,5 milliards de dollars qui seront investis dans la recherche et le développement pour électrifier l’automobile et les flottes gouvernementales américaines (6 fois plus par habitant), alors que 500 millions étaient annoncés du côté canadien. Alors que l’administration Obama annonçait un crédit d’impôt de près de 2 milliards pour l’efficacité énergétique des maisons américaines ainsi qu’un train de mesures totalisant 25,3 milliards (4 fois plus par habitant), le gouvernement canadien, dans ce dossier, investira… 800 millions. Malheureusement, l’expression qui veut que « quand on se compare, on se console », ne tient plus la route …
Une question de vision
Il faut comprendre que ce débat et ces plans d’investissements doivent dépasser le simple contexte de la crise économique qui secoue l’Occident. Il ne s’agit pas ici de bêtement investir pour tenter de relancer, l’espace d’un moment ou d’un trimestre, notre économie. Non. Il s’agit d’avoir et d’appliquer une vision à long terme sur la question des changements climatiques. Comprendre et prévoir que l’avenir de nos économies et de nos sociétés ne repose par sur l’exploitation – bien que prolifique à court terme – des sables bitumineux ou le forage de nouveaux puits de pétrole qui s’épuiseront au bout de quelques dizaines d’années… L’avenir de notre économie, de notre planète repose sur notre capacité à user de nos ressources étatiques et de nos leviers afin de développer de nouvelles alternatives et de nouveaux moyens pour faire face aux défis posés par le réchauffement de la planète. Alors que le Québec et le Canada ont tout le potentiel intellectuel et économique pour accompagner les industries des énergies renouvelables telles que l’éolien, le solaire, la voiture électrique, l’industrie de la transformation des matières recyclables, force est de constater que l’herbe – ou du moins les politiques – sont plus vertes chez nos voisins du sud. Il faut d’urgence mobiliser l’opinion et faire changer la position de nos leaders qui nous représenteront à Copenhague en décembre prochain. Lorsque la presse canadienne nous rapporte que « l’Alberta préfère Ignatieff à Harper » sur le dossier des sables bitumineux et que le Parti conservateur albertain affirme que « le chef libéral défend avec plus de conviction l’importance des sables bitumineux pour l’Alberta que notre premier ministre qui vient de Calgary », force est d’admettre que l’avenir est sombre pour le Québec province sur la question de l’environnement. De plus en plus, Ignatieff et Harper, c’est blanc bonnet, bonnet blanc sur la question de l’environnement ! Cela pose avec encore plus d’acuité la nécessité et l’urgence pour notre État national d’acquérir sa pleine autonomie, sa pleine indépendance et de prendre le leadership, avec plusieurs États et pays européens, de la lutte aux changements climatiques. Comme quoi l’indépendance du Québec passera aussi, et de plus en plus, par le développement durable de notre nation…
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