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Djedi

Publié le 12 octobre 2007 par Véronique Bessard

J???entends parler de Djedi de Guerlain depuis des lustres comme : le parfum le plus ??trange de tous les temps. Les sp??cialistes de la critique de parfum tel Luca Turin ne tarissent pas d?????loges et de qualificatifs pour cet ovni ou plut??t cet opni, ?? objet parfum?? non identifi?? ?? cr???? en 1926 (pas s??re de la date) et quasiment introuvable de nos jours.
Evidemment ma curiosit?? ne peut pas r??sister ind??finiment ?? de tels arguments. Je commande donc par Internet quelques "decants" avec parmi eux la fragrance mythique. Quand le paquet arrive, rempli d?????chantillons divers, je m???enferme sans plus attendre dans mon bureau et renverse impatiemment le contenu de l???enveloppe sur la table. Je rep??re tr??s vite le petit tube qui m???int??resse (c???est le moins rempli). J?????carte les autres avec un irrespect qui ferait hurler les amoureux des parfums Caron. J???adore ces derniers, il y a parmi eux des merveilles qui font partie du panth??on de la parfumerie mais l?? franchement je n???ai pas le temps??? J???ouvre d???une main qui ne tremble pas le minuscule r??cipient, j???ai tr??s peur de la d??ception qui va certainement me saisir??? Et l?????l?????

Ghost


L??, fini de rigoler mes amis, je referme pr??cipitamment le flacon. Ainsi donc tout ce que j???ai lu sur Djedi est vrai ! Cette fois je tremble, j???en ai sur les mains et j???ai l???impression d???avoir profan?? un tombeau. L???esprit parfum?? qui monte de mes doigts est gris comme un linceul, sec, cuir?? et souill??, comme une chose bless??e rest??e enferm??e pendant des si??cles, ses orbites vides de momie poussi??reuse se vrillent dans mes yeux effar??s. Je veux refermer le tombeau mais c???est trop tard, les sanglots de l???inconsolable r??sonneront tr??s longtemps encore dans mon c??ur. Dieu du ciel, on dit que Jacques Guerlain pensait toujours ?? une femme quand il cr??ait un parfum, qu???elle est donc celle qui lui a inspir?? un tel chagrin ?
M??me si j???entre dans un territoire inconnu, je peux y reconna??tre comme en n??gatif, un Guerlain, mais presque totalement nettoy?? de sa chair, ass??ch??, tann?? au soleil de l?????ternit??, avec tr??s loin, comme un ??cho qui s?????vanouit et que l???on a de la peine ?? percevoir, une beaut?? ??lusive, le fant??me de quelques fleurs, d?????pices et de bois, qui dispara??t englouti comme Eurydice vers un lieu terrible dont on ne revient jamais. Et comme Orph??e, seul et d??sesp??r??, on regrette, malgr?? les avertissements, d???avoir voulu regarder. Inoubliable, poignant, totalement hors cat??gorie et ?? manipuler avec beaucoup de pr??caution : si les momies sont fragiles nous le sommes bien plus encore.


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