H1N1: Tout le monde en parle

En écoutant «Tout le monde en parle» à Radio-Canada hier soir, j’ai remarqué que le directeur de la santé publique (du Québec), le Dr. Alain Poirier, n’avait pas vraiment d’arguments à opposer au Dr. Marc Zaffran, si ce n’est que ce dernier ne ferait pas un bon directeur de la santé publique. Ce titre, le Dr. Poirier semble le tenir en haute estime compte tenu du nombre de fois qu’on l’a entendu le répéter hier soir… bin oui, on le sait Dr. Poirier que vous êtes directeur de la santé publique… mais pour combien de temps ? ça reste à voir.

Je ne crois pas que le bon docteur Poirier soit allé se chercher beaucoup de capital de sympathie hier soir, pas plus que lors de son passage au FM93, alors qu’il affichait, égal à lui-même, une attitude plutôt arrogante. Il s’est amené en studio avec des bébelles en plastique représentant le virus de la grippe A. Personne ne se surprendra qu’une fois de plus, comme c’est souvent le cas dans le réseau de la santé, on nous infantilise.

Après la diffusion de «Tout le monde en parle», on invitait les téléspectateurs à participer à un forum radiophonique sur la première chaîne. On peut réécouter la tribune et/ou lire les nombreux commentaires laissés par les internautes. À la question: «Vous ferez-vous vacciner contre la grippe A (H1N1)? Et pourquoi?» c’est très majoritairement que les répondants ont dit: NON sur Internet, alors que les résultats étaient mieux partagées chez ceux qui répondaient par téléphone.

Est-ce un signe des temps ? les internautes seraient-ils mieux informés? peut-être. On a beau blâmer l’internet pour l’incertitude du public, il n’en demeure pas moins que les autorités l’utilisent aussi. Ils ne se gênent pas pour brandir des études «que vous pouvez consulter sur Internet», tout en discréditant du même souffle, les études publiées sur ce même réseau mais qui en arrivent à des résultats contraires.

C’est hors propos mais ça me rappelle la chirurgienne qui m’a opérée pour un cancer du sein en 1998. Lors de notre unique entretien avant l’opération elle m’a prescrit du «Ativan» en spécifiant bien que je ne devais pas consulter Internet pour obtenir de l’information sur le cancer du sein. Dire à des patients de ne pas s’informer, ça revient à dire qu’on a quelque chose à cacher ou qu’on n’a pas compris ce que «consentement éclairé» signifie.

L’information, c’est l’information. Qu’elle soit présentée sur du papier, sur un écran de télévision ou d’ordinateur, c’est pareil. Tant mieux si l’internet nous permet de nous informer.  Il n’y a pas que de la merde sur Internet, on trouve même les monographies officielles des médicaments sur Internet vous savez ?

Des informations, des positions, des opinions et pourquoi pas quelques vérités sont désormais accessibles à tous. Nous serions bien malvenus de limiter nos sources d’informations aux seuls médias officiels, issus de la convergence et sous pression politique et commerciale.

 

L’invité officiel pour soutenir la campagne de vaccination à la tribune radiophonique sur la première chaîne était le Dr. Richard Lessard directeur de la santé publique (de Montréal).

 Valérie Borde quant à elle, parlait en tant que journaliste scientifique en direct de Québec. Mme Borde est diplômée de l’École nationale supérieure de chimie de Paris et journaliste autodidacte.

 

Le Dr Marc Zaffran (qu’on a vu à «Tout le monde en parle») est médecin, auteur et chercheur au Centre de recherche en éthique de l’Université de Montréal.

On peut l’entendre lors d’une entrevue avec René Homier-Roy sur la première chaîne de Radio-Canada. Il compare la vaccination de masse à une assurance contre les chutes d’astéroïdes.