[Fringe] Jeff Pinkner ne dira pas un mot de plus

Depuis le début de la deuxième saison, quelque chose ne va plus au royaume de FRINGE, un peu comme si les scénaristes s’étaient retrouvés pris de court en dévoilant les origines de Peter. Mais Jeff Pinkner est déterminé à limiter la casse. En pro de la communication, il est passé maître dans l’art d’éluder les questions et d’enfoncer les portes ouvertes.

UN NOUVEAU MODELE

C’est certain, FRINGE doit faire face à une gageure : ce n’est ni une série d’investigation ni une série de science-fiction, c’est un peu des deux.
« Dans les séries d’investigation traditionnelles, bien souvent la star de la série c’est l’enquête elle-même et quelquefois c’est l’artiste invité. C’est ce que nous avons voulu éviter. »
FRINGE s’intéresse aux sciences parallèles, en marge. Mais d’après Pinkner les personnages sont aussi en marge de leur propre vie.
« Sauf qu’ils ne le savent pas. Notre but, c’est vraiment de développer les personnages. C’est ça l’âme de la série : les gens. Nous avons la chance de savoir où nous allons depuis le début. Nous avons imaginé la série comme un roman dont nous connaissons les moments clé. Nous connaissons la fin. Nous ne savons pas encore comment nous allons faire pour y arriver mais ce n’est pas le problème parce que c’est ça qui est intéressant. Nous pelons cet oignon très très lentement, couche après couche, et même les acteurs ne sont pas dans le secret. »

FEUILLETON OU PAS ?

C’est là toute la difficulté pour les producteurs. En effet, ils sont tributaires de la FOX et doivent rendre la série attirante au téléspectateur qui se serait égaré.
« Il y a une arche dramatique très lourde, mais nous faisons très attention de faire des épisodes avec un début et une fin afin que n’importe qui puisse prendre le train en route. La série est bien sûr comparée à X-Files, mais nos influences sont diverses, je dirais qu’on est allé chercher du côté d’Altered States, ou de La mouche ou encore de La Quatrième Dimension. Le corps humain, c’est notre fonds de commerce, ce n’était pas le cas d’X-Files. Et puis il y a la réalité, les réalités en fait, et la manière dont l’esprit s’arrange de cet état de fait. A ce titre, FRINGE est unique. Notre but n’est pas de refaire X-Files, de parler d’extra-terrestres et de complot. »

ETUDE DE CAS

Mais la série a pris une direction que les producteurs n’attendaient pas.
« Nous étions partis pour écrire le mystère de la semaine. On s’est vite rendu compte qu’on s’était trompé de format car notre personnage [Walter Bishop] est bien trop intelligent. Nos petites énigmes ne lui résistaient pas et la série allait devenir rapidement ennuyeuse si nous n’avions rien changé. C’est pour ça que nous avons choisi de nous intéresser plus au personnages qu’aux énigmes, à ces personnages au centre de cet énorme mystère. »
Et comme FRINGE est une série chorale, et qu’avec deux réalités distinctes on peut multiplier le nombre de personnages par deux, il y a du boulot !
« Tout est possible, les personnages peuvent se rencontrer dans leur version d’en face. Ils ne vont pas exploser, il n’y aura pas de répercussions physiques. Il se pourrait même qu’ils deviennent amis. Les gens sont façonnés par leur choix. Peut-être que de l’autre côté, Walter n’a jamais travaillé avec William Bell. Peut-être que l’autre Walter en veut à notre Walter. »
Car s’il y a une énigme dont on aimerait bien avoir la solution, c’est évidemment celle de l’existence de Peter. Alors, est-ce que notre Walter l’a enlevé ?
« On répondra à tout cela. Pour l’instant, ce n’est qu’une supposition. Vous en saurez bientôt plus sur Peter, sur sa mère, mais je ne vais pas en dire plus. Ce serait dommage de ne pas le découvrir en même temps que lui. »

HERITIER D’X-FILES ?

Le problème, c’est que FRINGE n’est pas tout seul et la compétition est terrible dans un monde où les coûts de production atteignent des sommets. Les chaînes n’hésitent pas à tailler dans le vif et les séries qui n’attirent pas immédiatement une audience respectable sont annulées sans avoir eu l’opportunité de montrer leur potentiel. Est-ce que FRINGE a une chance ?
« C’est très flatteur d’être comparé à X-Files. N’oubliez pas que même X-Files a mis une saison et demie avant de vraiment trouver sa voie. Les chiffres étaient terribles la première année. Aujourd’hui, X-Files n’aurait pas survécu. »

[source : SciFiTVZone, TV Guide]