L’angoisse du coureur de fond au moment du penalty

Voilà, çà y est, on y est. Vendredi 23 octobre 2009, Ugo aura 14 ans. 14 ans qu’il est né dans un mélange de bruit et de fureur version « Massacre à la tronçonneuse«  dans la salle d’accouchement de la clinique Majorelle à Nancy. Bon, je vous passe les détails… quand il est né, après quelques heures, je lui ai dit : « Mon garçon, t’as pas l’air intelligent, mais tu seras un grand sportif ! ».  Il y a du Nostradamus en moi… çà doit venir de là, son aversion pour le sport…

Bon, je reprends. L’anniversaire d’Ugo c’est important mais quand même pas autant que mon rendez-vous de dimanche, à moi. Rien qu’à moi. Je suis égoïste, je sais… dimanche 25 octobre 2009, c’est le marathon du grand Toulouse. The D-day. 2 mois de préparation, des centaines de kms, 5 entraînements par semaine, des séances de muscu… tout çà pour çà… tout çà pour craindre de choper un rhume la dernière semaine, ou pire, la grippe du poulet ou du cochon ; alors je ne fais plus la bise à personne… craindre de se blesser en se levant du lit, je dors donc assis… craindre de rater le départ à cause du décalage horaire, j’ai donc 2 réveils et une horloge parlante en la personne de Mel que j’ai « réglée » tout spécialement pour l’occasion… c’est pour çà que je l’emmène d’ailleurs… 

Tout çà pour çà donc. Un rien peut tout gâcher. Pour un peu, je me rêverai presque en vrai athlète à l’approche des JO… Sauf que… sauf qu’il y a le boulot, les nains, Enzo à l’osto, Mel… Mel qui est sûre avant chaque marathon que je n’en reviendrai pas…  je n’ai pas de masseur, de kiné, de nutritionniste, de coach… rien que moi, mes expériences et échecs passés, des pages de magazine plus ou moins bien comprises et assimilées… et l’entraînement, sous la chaleur ou dans la froidure du matin comme dimanche dernier pour me donner de la confiance. Lever à 7 heures, avalage de GATOSPORT (avec la pub que je fais à Overstim’s, ils pourraient m’en offrir un de Gatosport…) puis départ à 7 heures 30, dans la nuit noire. Direction le Lac, puis Bacalan, puis les quais. Puis mon tapis de course. 2h05 en tout, 27 kms environ. Tout çà pour me préparer à affronter le 30ème km… quand le corps dit non et que l’esprit dit encore… Quand c’est moi qui dis non. Quand c’est toi qui dis oui. Que je t’aime, que je t’aime ! Merci Johnny… oui le mental, c’est fondamental, d’où 4 sorties dominicales avoisinant les 30 kms… pour les maîtriser, les dominer, les dédiaboliser… oui, y’a du mystique là-dedans ! 30 kms avant d’affronter les 12 derniers du marathon que je visualise, ressens ou envisage désormais  par le prisme de mon parcours préféré : 12 kms, c’est départ des Chartrons puis le tour du Lac puis retour chez moi… les sensations de dimanche dernier, l’obscurité puis le lever du jour sur Bordeaux, la rosée du matin (mention spéciale aussi au  mec qui m’a sifflé à 7h43 sur le lieu de rencontre des… monsieurs qui aiment les autres monsieurs… j’éviterai de m’en souvenir) … j’essaie de les transformer en infos positives pour le 25 octobre et le marathon… pour surmonter le mur… en me les remémorant…

Voilà, je suis tout nu devant vous.

A poil du mental aux orteils. Comme sur cette photo intitulée : autoportrait déformé par le sport.

Si je me plante, cet article ne sera qu’exhibitionnisme, a la fois vain et un peu… honteux. Si j’atteins mon objectif,  vous pourrez en tirer 2 voire 3 enseignements.

Mais c’est vrai. C’est vrai qu’égoïsme, nombrilisme,  sont parfois les défauts du coureur du dimanche que je suis. Mais je ne suis pas comme çà dans la vraie vie. Identique et très différent, comme sur la photo en fait… avec une tête en forme  de poire mais pas que…

Ne me jetez pas la pierre. Ou alors comme dans la scène de La vie de Brian des Monthy Python en gueulant « he’s a witch, he’s a witch » !

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