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Réaliser le Québec

Publié le 21 octobre 2009 par Politicoblogue

Gouvernement provisoire du Québec

Gouvernement provisoire du Québec

Le Gouvernement provisoire du Québec, peut-on lire dans un dépliant remis par l’un de ses représentants, s’est formé dans l’attente d’élections au suffrage universel direct et assurera la direction du peuple québécois vers son indépendance politique, territoriale, idéologique et économique.

Le panel du GPQ réunissait un juriste, maître Jean-Luc Deveaux, un psychanalyste, le Dr Jean-Paul Gilson et une biologiste, Colette Provost. TV5 était présente pour son émission Club social ainsi que plusieurs participants qui ont applaudi avec enthousiasme les différents énoncés de la proposition de Constitution fondatrice du pays du Québec.

L’animateur, M. Roger Lupien, a donné le ton en déclarant : « Le Gouvernement provisoire du Québec, c’est vous, c’est moi, c’est nous tous. »

Pour débuter, Jean-Luc Deveaux a rappelé qu’en 1945, l’ONU comptait 50 États membres et qu’elle en regroupe aujourd’hui plus de 192. Pour maître Deveaux, le Québec constitue une entité distincte. Il est souverain. Il suffit de le déclarer. Il ne faut pas, pour ce faire, compter sur les élites politiques qui ont adopté l’étapisme à l’anglo-saxonne, mais sur le peuple, pareil aux Allemands qui ont décidé de la réunification de leur pays et aux Syriens qui ont tourné le dos à l’Égypte.

« La souveraineté, c’est la non-soumission à une autorité supérieure », a fait valoir le juriste. « C’est être sujet d’aucun autre sujet que soi-même. Le Québec n’est pas différent des autres. Non seulement il peut devenir indépendant mais il doit le faire pour protéger sa langue et sa culture. » Or, depuis les années 70, le Québec, selon maître Deveaux, vit en mode de souveraineté défensive par opposition à une souveraineté offensive. Les élites politiques, formées à l’école anglo-saxonne, misent sur un référendum alors que ce moyen s’avère long et peu sûr. Jean-Luc Deveaux a cité en exemple l’Australie de l’ouest et la Nouvelle-Écosse lesquelles, malgré leur volonté de devenir souveraines, se sont vu privées de ce droit inaliénable. « Allons-nous demander à la couronne britannique d’exercer notre droit à disposer de nous-mêmes ? Ce serait une erreur stratégique et politique. »

M. Deveaux a, par conséquent, insisté sur l’importance de nationaliser la souveraineté. « Le Québec appartient au peuple. D’ailleurs, l’option souverainiste est plus populaire que les partis politiques. » D’autre part, a-t-il fait valoir, lorsque le PQ et le Bloc détenaient une majorité de sièges à l’Assemblée nationale et au Parlement d’Ottawa, ils auraient pu procéder à une déclaration d’indépendance, ce qu’ils se sont bien gardés de faire. C’est ce qui fait dire à M. Deveaux que la classe politique est dépassée et que l’indépendance du Québec viendra du peuple.

***

Docteur en psychanalyse, Jean-Paul Gilson a pris le relai. Il a rapporté que lors de la cérémonie funèbre en hommage à Pierre Falardeau, Jules son fils a lu un texte qui a enthousiasmé l’assistance laquelle se levait à chaque phrase. Les élus, de leur côté, sont restés assis. « Que voulez-vous » a plaisanté M. Gilson, « ce n’est pas d’hier que nous savons que les grosses légumes restent en terre. » Ainsi, les poireaux de sa mère, aux gelées, figeaient eux aussi.

M. Gilson a cherché à approfondir la question de cette apathie : « Sont-ils maintenus en vie sous hypnose au risque de les voir se décomposer en un instant si nous les réveillons ou s’ils sont simplement en hibernation prolongée ? » Il a poursuivi de la sorte en relatant une histoire de Peyo qu’il a résumée ainsi : « Alors qu’ils reviennent chez eux après avoir restitué son trône au petit Odd, Johan et Pirlouit essuient une tempête et se retrouvent dans un pays inconnu. Ils y sont recueillis par les molassons, des villageois à qui une sorcière a jeté un sort et qui s’épuisent incroyablement vite. Profitant de leur faiblesse, un seigneur sans pitié les exploite sans vergogne. Mais Johan et Pirlouit apprennent qu’une eau magique pourrait redonner force aux molassons. Ils partent en quête de cette eau. »

Quelle est cette eau, a demandé à savoir le Dr Gilson, et à quelle source faut-il abreuver notre peuple pour qu’il assume son destin sans être fatigué d’avance ? Il s’est questionné à savoir si l’absence de liberté nous coupait de notre désir ou à l’inverse, si nos racines éradiquées nous inhibaient dans notre quête légitime de notre souveraineté.

Pourtant, la souveraineté réside dans le peuple. Elle est une, indivisible, imprescriptible, inaliénable. « Accepteriez-vous de dire » a lancé M. Gilson, « que nous ne sommes pas un peuple ? » Il a établi un lien avec la gouverneure générale du Canada, Madame Jean, qui affirmait récemment être la chef de l’État canadien. « Elle fait ce que nous devrions faire mais nous, on n’aurait qu’à se prendre pour nous-mêmes. » D’ailleurs, a-t-il tenu à rappeler, Madame Jean, dans un film de son mari Jean-Daniel Lafond, avait affirmé que l’indépendance, ça se prenait. « Qu’attendez-vous ? Qu’attendons-nous ? »

M. Gilson a fait un parallèle avec le supplément garanti auquel les personnes âgées avaient droit sans le savoir. « La souveraineté est un droit ignoré de nous-mêmes. Mais, que devient-elle si elle n’est pas énoncée ? Comment se fait-il qu’ici, le mot liberté ne s’écrive pas alors qu’il fait partie de la langue ? On le voit, on l’entend battre ce peuple. Pourquoi n’existe-t-il pas ? »

« Il est nécessaire », a terminé M. Gilson, « de nous débarrasser de notre poison léthargique, de nous lever et de prendre ce qui nous est dû. »

***

Pour terminer, Madame Colette Provost a fait la lecture de la Constitution fondatrice du Québec que voici et que l’on retrouve sur le site du GPQ à l’adresse suivante électronique : www.gouvprovisoireduquebec.org

1. Le Québec est un pays indépendant, souverain et autonome, gouverné par ses citoyennes et citoyens démocratiquement représentés par leur Assemblée nationale ou directement consultés par référendum.

2. Toutes les personnes résidant de façon permanente sur le territoire québécois, ainsi que toutes celles qui y sont nées, en acquièrent la citoyenneté au moment de l’adoption par l’Assemblée nationale du Québec de la présente Constitution.

3. Tous les hommes et les femmes sont égaux en droits et en devoirs.

4. La Charte des droits et libertés de la personne du Québec est enchâssée dans la présente Constitution.

5. Toutes les ressources naturelles du Québec, y compris l’eau et les ressources énergétiques de l’air, de la matière, des courants, des marées, du soleil, de la lumière et de la géothermie, appartiennent au peuple et sont inaliénables.

6. Les propriétés et juridictions du gouvernement canadien sur les sols, sous-sols, airs et eaux du Québec deviennent propriétés et juridictions du gouvernement du Québec, ce qui inclut le Saint-Laurent et ses affluents et les bassins des baies de James, de Hudson et des Chaleurs.

7. Les langues officielles sont le français ainsi que les langues autochtones sur les terres des Premières Nations.

Lois

8. Tous les traités, lois et règlements valides sur le territoire du Québec au moment de l’adoption de la présente Constitution restent en vigueur à moins que l’Assemblée nationale ne les modifie ou les abroge.

9. Les tribunaux du Québec continuent à siéger ; la Cour Suprême du Canada et les lois canadiennes n’ont plus aucune autorité sur le Gouvernement, les lois, les tribunaux et les personnes du Québec.

Gouvernement

10. L’Assemblée nationale élue constitue le premier gouvernement légitime du Québec indépendant. Son mandat est de cinq (5) ans.

11. L’Assemblée nationale nomme immédiatement, pour un mandat de 5 ans, un président fondateur qui veille au respect de la Constitution, promulgue les lois et nomme les ambassadeurs. Elle lui confère tous les pouvoirs précédemment exercés au Québec par le gouverneur général du Canada. En cas de vacance au poste de président fondateur, ses fonctions sont provisoirement assumées par le premier ministre et un nouveau président est nommé dans les trente (30) jours par l’Assemblée nationale, pour la durée restante du mandat. À la fin de la période initiale de cinq (5) ans, les présidents seront élus au suffrage universel.

12. Dans la première année suivant la promulgation de la présente Constitution, l’Assemblée nationale convoque une assemblée qui rédige la Constitution permanente du Québec, conformément à la volonté populaire. Cette Constitution permanente, approuvée par l’Assemblée nationale, puis par un référendum, est promulguée par le Président. En cas de désaccord référendaire, un nouveau projet de Constitution permanente sera élaboré pour être soumis à un nouveau référendum.

Services publics

13. Tous les impôts et taxes antérieurement versés au Gouvernement fédéral sont désormais payés au Gouvernement du Québec.

14. Les citoyens québécois travaillant pour le Gouvernement canadien, y compris les membres de l’armée canadienne, deviennent des employés du Québec et s’ajoutent à ceux de la fonction publique en activité.

15. Tous les services jusqu’ici assumés au Québec par le Gouvernement canadien sont pris en charge par le Gouvernement québécois.

16. Toutes les allocations et pensions antérieurement remises aux citoyens québécois par le Gouvernement canadien sont versées par le Gouvernement québécois.

Validité

17. La présente Constitution est en vigueur jusqu’à la promulgation d’une Constitution permanente du Québec.

L’auditoire a accueilli cette proposition avec émotion. Les articles 5 et 7 ont reçu une bonne main d’applaudissements.

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